Zu |
• Date de sortie : 1982 • Réalisé par Tsui Hark • Film hongkongais • Avec Yuen Biao, Mung Hoi, Adam Cheng, Damian Lau, Sammo Hung... • Durée : 1h34 |
9/10 |
Zu, les guerriers de la montagne magique (1982)
L’histoire :
Dans le monde des hommes (la Chine féodale du Xème siècle), des soldats s’affrontent dans des guerres perpétuelles entre clans. Un jeune éclaireur tente d’échapper à cette fatalité et se retrouve plonger dans une guerre ancestrale entre des monstres, des démons, des moines et des chevaliers aux pouvoirs surnaturels. Un monstre légendaire est sur le point de renaître et menace l’équilibre de Zu et du monde…
Difficile de faire une critique originale de ce film, tant tout a déjà été dit à son sujet.
Zu c’est un peu le « Star Wars » de Tsui Hark, son film à effets spéciaux. Très éloigné du « réalisme » de The Blade ou de celui de Seven Swords, il nous plonge dans les légendes et dans l’imaginaire chinois.
Zu, c’est surtout le premier Wu Xia Pian que j’ai vu et à la fin de la séance, j’étais complètement déconcertée, mais aussi conquise. Les actions et la narration s’enchainent à un rythme survolté, dans un délire visuel surréaliste et hallucinant. Un foisonnement d’images, d’effets et de personnages propres à perdre le spectateur en chemin, mais aussi à le transporter et à l’enchanter.
Un film spectaculaire, exubérant, intense, frappé de frénésie et véritablement unique en son genre ! Il y a quasiment une idée à la minute ! Ne cligner pas de l’œil, ne vous absentez pas ne serait-ce qu’une minute, ou vous risquez de manquer un revirement capital !!
Le côté surnaturel est rendu par une pléthore d’effets et d’explosions pyrotechniques, de chorégraphies aériennes, d’objets et monstres volants, d’épées magiques et par un festival de lasers chatoyants. Des effets spéciaux « old school » qui ont pour moi, bien plus de charmes que les effets numériques de sa suite et relecture Legend of Zu.
Zu, ce n’est pas tant, l’histoire d’une lutte entre les forces du Bien et les forces du Mal. Mais plutôt l’impossible alliance des serviteurs du Bien, tous figés dans la certitude que leur art martial est le meilleur et qu’ils peuvent réussir sans l’aide des autres à terrasser le démon pour la plus grande gloire de leur école. Une certitude qui les voue à l’échec. Leurs élèves mettront de côté leurs dissensions et tendront à l’unité pour parvenir à leurs fins…
Peut-on y voir une allégorie de la situation de la Chine de l’époque ? Zu pourrait alors être considéré comme un plaidoyer pour la réconciliation et l’unité.
Immense film d’action et de divertissement, dans lequel, Tsui Hark a inventé le cinéma du mouvement perpétuel. Si, si, cherchez bien les passages « calmes », ils doivent se compter sur les doigts d’une main…ce sont le plus souvent des petites pauses comiques destinées à ralentir très légèrement le rythme et à désamorcer la tension.
A noter, que Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin seraient grandement inspirées par Zu. John Carpenter voulant faire découvrir à son public, ce qu’il avait ressenti en voyant le film.