[Frank Einstein] Mes critiques en 2010

[Frank Einstein]

Grace : 6,5/10



Quelques "beaux" moments d'angoisse noyés dans un propos fumeux sur la grossesse et l'accouchement (Imaginez le détestable François Ozon qui irait faire son premier film USA !).
Dommage, car le potentiel était là et aurait pu donner un film plus abouti et cohérent. En l'état, il hésite trop entre hommages évidents (Polanski, Lynch, Cronenberg) et un univers plus personnel pas assez développé. Mise en scène très soignée et prometteuse pour la suite...

[Frank Einstein]

Insoupçonnable : 4/10



Soporifique et mal construit. Un thriller qui tente de ressembler à la production US (mais n'arrive même pas au niveau d'un suspense de série). Bof.

[zack_]

Frank attention de ne pas réduire trop tes critiques (même si je suis ravi d'en voir de ta part!). On comprend le sens que tu veux en donner mais n'oublies pas quelques arguments pour ne pas tomber dans quelques temps sur une analyse Scalpienne rapide du genre: "D'la merde" (bien entendu ca reste un mythe pour Scalp au vu de ses belles critiques)

[Frank Einstein]

Ok, je vais faire un effort pour argumenter... c'est dur devant un truc aussi mal fichu que "Insoupçonnable" mais je promets de faire mieux pour les prochains navets

[zack_]

C'est assez libre cette section mais c'est pour éviter après les dérives

[Frank Einstein]

Un véritable coup de coeur !

7h58 ce matin là (Sidney Lumet) : 10/10



Vous trouvez qu'on en voit beaucoup des Grands Films de cet acabit dans le cinéma contemporain ?

Comment peut-on faire la fine bouche devant une telle maîtrise cinématographique ?
Il y avait longtemps que le cinéma ne s'était pas hissé à un tel niveau d'évidence. Seule la littérature aurait pu prétendre réussir à donner du corps à une histoire aussi terrible dans laquelle nous assistons, impuissants, à l'insupportable et inéluctable destruction d'une cellule familiale.
Et pourtant le cinéma a quelquefois aussi ce pouvoir d'approfondissement capable de toucher à l'essentiel d'archétypes universels. La noirceur lui va si bien.

Cupidité, lâcheté, jalousie et immense désespoir prennent littéralement possession de l'univers déclinant qui relie chacun des personnages malmenés par leur existence misérablement pathétique. Tous sont prisonniers de rêves inassouvis qui resteront éternellement à distance de leur réalité étriquée.

Sidney Lumet ne cherche ni à séduire ni à divertir le spectateur avec la tragédie qu'il a décidé de mettre en scène de la façon la plus sèche qui soit.
Il parvient ainsi à nous émouvoir et nous laisser réfléchir sur l'engrenage des conséquences que provoquent les actes commis par celui qui refuse d'assumer ses choix malheureux. Car celui-ci ne se doute pas qu'alors le Diable rôde et sait se faire discret pour attendre que son heure viennent lorsque l'irréparable a été commis.

Inutile de reprocher à la dernière oeuvre de Lumet un apparent manque de virtuosité, elle n'a nul besoin d'épater. Le métier de son réalisateur renforcé par une rare intelligence empathique lui permettent de s'appuyer avec humilité sur l'immense talent de ses interprètes (Philip Seymour Hoffman, Albert Finney, Marisa Tomei et Ethan Hawke sont tout bonnement magistraux).

Une grande oeuvre indispensable.

[Alex]

Belle critique
Sydney Lumet restera l'un des meilleurs, c'est sûr.

[jean-michel]

oui critique agréable à lire.

[Frank Einstein]

Merci, j'avais pris un tel "plaisir" à voir ce chef-d'oeuvre éprouvant que la critique a coulé de source.
Et effectivement, Sidney Lumet ne serait-ce qu'avec son génial "Douze hommes en colère" à ce "7h58 ce matin-là" reste l'un des plus grands.

[Frank Einstein]

Chatroom : 5/10



La mise en place est formidable : rendre cinématographiquement une galerie de "Chats" n'est pourtant pas aisé. La photo de Bruno Delhomme n'est pourtant pas assez mise en valeur (quoi que la copie diffusée dans la salle où je suis allé, UGC orient express, est déjà fatiguée).
Mais les personnages sont trop clichés pour être crédibles (le "méchant" notamment est plus à claquer qu'à plaindre). Dommage aussi que le scénario n'explore pas vraiment les zones d'ombres de ce genre de communication virtuelle. C'est très superficiel, un poil plus réussi que "L'autre monde" de Gille Marchand, et reste très anodin.

[Frank Einstein]

Ondine : 6/10



Malgré un sujet intéressant (qui aurait pu loucher du côté de "La jeune fille de l'eau" de M. Night Shyamalan, qui d'ailleurs aurait sans doute donné son meilleur avec un tel scénario), voilà un modeste Neil Jordan où je n'ai pas retrouvé sa facture habituelle. Cela se veut poétique, merveilleux et envoûtant, mais c'est bien trop "mer à mer" pour l'être. Ni l'aspect conte, ni l'aspect romance ne parviennent à faire croire à cette histoire apparemment fantastique.
Colin Farrell, pour une fois, est excellent dans la retenue. Le casting féminin est soit insupportable (la jeune gamine est agaçante), soit insuffisant (la "sirène" est sublime mais son jeu n'est pas renversant).
"Splash" reste le meilleur film sur ce sujet.
Dommage...

[Frank Einstein]

Crime d'amour : 4/10



Grosse déception : ce "thriller" dramatique ne m'a fait ressentir aucune tension, qu'elle soit d'ordre psychologique, érotique ou purement menaçante ! Et Ludivine Sagnier me laisse toujours aussi indifférent (pour moi, c'est un peu la version féminine de Benoît Magimel : de beaux minois et rien derrière).
D'autant que c'est vraiment platement réalisé (l'aspect téléfilm ne me dérange pas mais il aurait fallu au moins un scénario passionnant pour faire passer la pilule).
D'autant plus étonnant que j'ai revu récemment "Stupeurs et tremblements", tout aussi statique mais diablement plus réussi.

[Frank Einstein]

L'arbre : 7/10



Un bien beau film. Charlotte Gainsbourg y est parfaite. L'atmosphère fantastique (bien que réaliste) joue subtilement sur le registre du deuil et de l'inquiétude face à la solitude. Le budget qui devait être serré permet pourtant une séquence de tempête réussie. Une belle et étonnante surprise.

[Frank Einstein]

Poetry : 7/10



Certes, c'est un beau portrait de femme... mais pas pour autant un film aussi génial que j'aie pu le lire un peu partout. Trop long, je m'y suis ennuyé souvent et le charme du personnage principal ne gommait pas, à mes yeux, l'impression d'assister à une "poésie" un peu forcée et trop surlignée par les scènes se passant dans un cours de poésie littéraire pas franchement emballant.
"Mother", puisqu'on le compare souvent à ce film, est bien plus fort et émouvant.

[Frank Einstein]

Le dernier exorcisme : 5,5/10



Mix sympathique entre documenteur et classique film de possession, il n'y a pourtant pas de quoi fouetter un chat (enfin, façon de parler, vu l'état dans lequel fini un gentil félin, dans un séquence dont on se demande bien pourquoi le "démon" se prend soudainement pour un cinéaste !).
A force de décalage humoristique dans la première partie et de regards caméra démoniaques dans la deuxième, le peu de frisson ne prend pas et l'on se retrouve avec un vrai-faux-film d'épouvante bancal dont la fin achève toute crédibilité, en voulant soudainement jouer dans la cour des grands spectacles "sons et lumières", et dont le twist final n'a rien de renversant.