8/10
Il Mercenario Sergio Corbucci - 1968
"Never question a man who pays well."
Après l'échec du
Grand Silence, El Mercenario permit à Corbucci de faire un gros succès dans son pays, Corbucci remplace ici au pied levé, Pontecorvo prévu au départ qui abandonne le projet et c'est tant mieux.
Premier western Zapata ( sous genre un peu cheap du spaghetti et dont il y a seulement 4 ou 5 bons films) de sa trilogie, le ton est plus léger que les autres Corbucci ainsi la fin est loin du nihiliste habituel du réalisateur ( j'aurai adoré un duel final entre Polak et Paco ) et les scènes d'actions ont un coté rigolo assumées ( j'adore la première attaque de banque avec Nero qui barre sa petite liste, liste qui rappelle étrangement la liste de Kiddo ] ), Corbucci livre sa vision de la révolution bon comme souvent on retrouve le péon un peu limité qui devient révolutionnaire du jour au lendemain et qui se fait manipuler par l'étranger, révolution qui nous est expliquée par Nero en prenant le corps nue d'une prostituée.
Et pis Nero qui dézingue du méchant ( en général c'est une armée entière ) à la mitraillette c'est devenue une figure culte du western (il restera Django à jamais).
La réalisation de Corbucci est une fois de plus magnifique avec un scope qui a grave de la gueule et des compositions de plans toujours inventives ( y a un plan avec un fusil au premier plan qui s'avance tout doucement à l'écran, c'est une pseudo vue subjective vraiment bien trouvé ) et l'arrivée de Polak à la mine est une séquence sacrément efficace ( et ou une fois de plus le score de Morricone fait des merveilles ). Ou bien encore ce dézoom qui passe à travers la trompette qui ferait rougir de jalousie le Fincher de Panic Room.
Corbucci se permet même une attaque épique avec notamment un avion ( qui finira comme un pigeon ).
Le duel dans l'arène ne fait pas Sergio Leone du pauvre, bien entendu on pense immédiatement à
Et pour quelques dollars de plus mais Corbucci ne singe pas et il livre un duel bien pensé ou les enchainements de plans sont au poil et pis c'est sublimé ( y a pas d'autres mot ) par la musique de Morricone, une BO qui a bien marqué Tarantino vu le nombre de morceau qui'l prendra de ce film.
"You've play by the rules, you lose"
Franco Nero campe un mercenaire cool ( il allume sa cigarette sur tout est n'importe quoi : les dents d'un gars qui venait l'arrêter, les seins d'une prostituée ... ) malin et cynique ( il aime bien les petits avantage en nature et l'argent est son moteur principal ) et son duo complémentaire avec Tony Mussante fonctionne bien, ce dernier au contraire d'un Tomas Milian n'essaye pas de voler la vedette et n'en fait pas des tonnes et on sent donc que Corbucci est un meilleur directeur d'acteur que Argento, enfin bon en même temps tout le monde est meilleur directeur d'acteur que Argento à part sa fille (là j'ai tellement de saloperie en stock pas #metoo du tout). Jack Palance campe un bon bad guy au look qu'on appellera différent, malheureusement il est un peu trop en retrait mais son charisme naturel reste toujours un atout de premier ordre, et on a Giovanna Ralli en atout charme ( mais pas que car son personnage est vraiment utile au récit, elle est pas là pour faire potiche, elle sera la conscience des 2 brigands ) plus que convaincant.
Au final c'est vraiment un des meilleurs Corbucci, juste derrière le Grand Silence et Django.
"Good luck, Paco! Keep dreaming... but with your eyes open!"
8/10