The Yards de James Gray
Une grande tragédie sous forme de boucle urbaine ou la noirceur règne.
Dès le premières secondes plongé dans le noir du métro New-yorkais, James Gray révèle en plein lumière le visage d'un jeune homme à la recherche d'un repère. Dès son retour au cocon familial, son intégration sera partagé entre le désir de la société, la volonté de sa mère et sa nature propre. The Yards trace le portrait d'âmes profondément insatisfaite d'une figure paternelle coincé entre profession et famille à un couple autodestructeur, Léo sera ballotté par les liens du sang réagissant à l'instinct. Mark Walhberg trouve ici son meilleur rôle tout en sobriété contenu privilégiant les murmures au côté d'un Joaquin Phoenix parfaitement fébrile, instable et une Charlize Theron rebelle, torturé : le casting est dirigé d'une main de maître.
Family & Business
Ayant comme décors les rues usées et immeubles crépis du Queens, The Yards est dans la parfaite continuité de Little Odessa tout en approfondissant ses thèmes et sa mise en scène James Gray annonce déjà l'aboutissement de son travail atteint avec We Own The Night. Son petit frère The Yards partage de nombreuses scènes d'une infiltration étouffante à une soirée en boite de nuit enivré jusqu'aux destin de deux hommes prendront tout à tour la place de l'autre. Jouant beaucoup plus la carte de l'intimisme que son grand frère, le réalisateur assèche sa narration pour être au plus près de ses personnages ancrant son récit dans un réalité palpable trouvant son apogée dans un long combat à main nue.
Le voile des apparences
James Gray fait état d'un système ferroviaire corrompu ou chacun tente d'obtenir sa part du gâteau, au menu hypocrisie, tension et oppression. Dans cette environnement fait d'ocre et de vert, le réalisateur crée une ambiance sombre pour jouer sur le contraste qu'apporte les ombres à ces personnages. Dès qu'il le peut Gray coupe la lumière supporté par les élans hypnotique de sa bande son, le réalisateur peint une tragédie crescendo ou chaque protagoniste délivre une prestation finale bouleversante.
Un drame sombre et puissant plongé dans l'ombre.
9.5/10