The Mist (2007) de Frank Darabont A la vision du film, j'opterais largement plus pour une affiliation avec le cinéma fantastique des années 50 (décors, lumières, choix de la bande son), de Hawks à Arnold sans oublier Siegel, bien que pourtant The Mist s'intercale totalement dans l'héritage militant laissé au genre dans les années 70 (Romero) et 80 (Carpenter).
Pour moi c'est pas compliqué : j'en fais mon film fantastique des 5 dernières années sans concurrent à l'aise. Dès l'ouverture, on sait vers quoi on tend : mise en scène très sobre mais très élégante - on reconnait totalement la patte du cinéaste de Shawshank Redemption et science absolu du cadre et du montage. Darabont est un inéstimable artisan, au sens le moins péjoratif du terme. Son film transpire le savoir faire mais plus encore : le talent d'une histoire qu'on va vous raconter avec précision, méticulosité et chaleur. The Mist vit, réspire et dégage ce supplément d'âme qui a abandonné le genre voilà une décennie.
Pas une fausse note, pas une, à commencer par un casting inattendu (Thomas Jane sait jouer, une première) et des séquences "horreurs" très très réussies (malgré donc des SFX passables mais pas emballants). Beaucoup de fulgurances quasi contemplatives, de pures scènes de panique, et une écriture cristalline et rigoureuse qui n'évite pas les clichés mais les manie avec pertinence, au service d'un véritable nœud narratif. Cerise sur la gâteau ? Le final, anthologique, simplement.
9/10