NIXON
8/10
Encore une grand film , tres ambitieux , au sujet vrulant , bref tout ce qu'il aime le oliver stone ! et faut dire que jusqu'a la fin des 90's , il le fesait tres bien . ce nixon derogoe pas a la regle . c'est super dense , tres tres touffue , ca implique une multitude de perso , des embranchement a gogo , ca brasse plein de theme , avec au coeur la vie et la mort de Richard M. Nixon, 37e président des Etats-Unis, de sa jeunesse a la ferme jusqu’a sa demission de la Maison Blanche. casting de ouf , avec hopkins , ed harris , power boothe, bob hoskins , paul sorvino , jt walsh , james woods , une dure fleuve ( 3h15 en DC ). belle BO de john williams , superbe photo de bob richardson ..
On pourrait s’attendre de la part de l’auteur de JFK , un portrait virulent et sans concession du president le plus haï de l’histoire moderne ( oui w bush aussi mais lui aura droit a une film tout mignon bien qu informatif de la part de stone ) Mais au lieu du pointage de doigt prevu et du massacrage qu on attendait , stone nous surprend et offre a Nixon le traitement d'une sombre tragedie humaine etonnante de compassion.
le Nixon vue et proposer par stone jouit encore de l’audace extreme d'un fraichment sortie Tueurs nes, mais avec un canevas plus pose et structurer propre au grand biopic politique. Le style stonien un brin expressionniste tant il tient a illustrer de maniere visuelle les sentiments de ses protagonistes, se deploie ici avec une maetrise rare, superposant couche apres couche, melangeant les supports , du 16 et 35mm, couleur et noir et blanc, images video, ajoutant des superpositions, des fautes de raccords volontaires, mais toujours en gardant en ligne de mire son histoire et ses personnages , exactement de la meme maniere que JFK. alors oui il reutilise une recette qui marche , mais le resulta laisse admiratif et impose le respect tent la real est totalement virtuose .
ca jongle sans cesse avec differentes epoques, differents decors, sans jamais etablir de present clairement defini, on est pourtant jamais paumer , on est passioner et scotcher a l'ecran , la structure narrative de Nixon est dans tout son ensemble concut pour illustrer la confusion dans laquelle se trouve son heros a la veille de sa demission. Stone joue avec les temporalites, la vie de Nixon, sa carriere, son marriage , son entourage professionel , passant abruptement de son echec a la présidentielle de 60 jusqu’a son implication dans le Watergate ou son role dans la crise vietnamienne. sans tout prendre pour argent comptent , moi je comprend mieux quand c est stone qui m'explique !!
Stone sait mieux qu persone que la veriter n’est pas forcemnt la ou on attend. Son Nixon a lui est, et c est etonnant de la part du real, montrer sous un jour moins defavorable que prevu. La voix-off finale par Stone himslef etablit meme une longue liste de l’heritage du nixon !! traites de desarmement, degel avec le bloc de l’est, etc..la ou stone insite c est sur le statut de pantin du chef de l’etat. Que ce soit via J. Edgar Hoover ou Richard Helms (le patron de la CIA a l’époque), le film cesse jamais de denoncer l’influence tentaculaire de ce que Nixon nomme "la Bête" .le pouvoir obscur du complexe militaro-industriel , et ca c'est montrer comme dans aucun autre film . Lorsqu’une jeune hippie demande au President pourquoi il ne met pas un terme a la guerre, elle comprend avec effroi en regardant dans ses yeux que cette decision n’est meme pas de son ressort....
Stone avait d’abord penser a Nicholson mais c’est finalement Hopkins qui apporte au perso sa dimension shakespearienne. Reclus dans une Maison Blanche tout en clair-obscur, Nixon regne sur une forteresse assiegee. C’est dans ces moments de recueillement que Stone creuse et aprofondie son perso. Il fait de Nixon un homme profondement droit, mais mal a l’aise en societe, et pret a prendre sa revanche sur le monde. Henry Kissinger, joue par un grand Paul Sorvino s’exclame devant un discours du President "Pouvez-vous imaginer que cet homme aurait pu devenir s’il avait un jour ete aime?" , ca laisse penseur ..Les scenes ou Nixon relit les transcriptions de ses conversations et rature tous les gros mot que sa mere n’aurait pas aime l’entendre dire sont bouleversantes. Ses relations avec son epouse, merveilleusement interpretee par Joan Allen, donnent au perso toute son epaisseur ambigue. Stone cherche a comprendre celui qui devrait etre son ennemi, celui qui l’a envoye au Vietnam. Comme dans Citizen Kane, dont le film s’inspire beaucoup je trouve, Stone trouve au bout du compte un petit garçon trop bien eleve, ambitieux et honnete, mais corrompu par le pouvoir et l’amertume. A la fin, Nixon erre une derniere fois dans les couloirs de la Maison Blanche et tombe sur le portrait de Kennedy. "Quand ils te regardent, ils voient ce qu’ils aimeraient etre. Quand ils me regardent, ils voient qui ils sont" . et toc .