The Descent de Neil Marshall (2005)
Neil Marshall semble s’imposer progressivement comme un des meilleurs réalisateur de film d’horreur actuellement en activité. En effet, son
Dog Soldiers (2002) avait fait son petit effet à l’époque de sa sortie.
The Descent, son second opus, est ma première incursion dans l’œuvre du cinéaste britannique. Six jeunes femmes, avides de sensations fortes, décident d’explorer une grotte inconnue jusqu’ici. L’expédition tourne mal quand celles-ci sont attaquées par de mystérieuses créatures gollum-esques. Synopsis bateau semble t’il de prime abord, mais c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs confitures. Marshall livre ici un film qui n’est pas sans rappeler les meilleurs survivals des années 1970-80. Abordant le genre avec sérieux, et non pas avec ce cynisme ambiant et nauséabond qui se répand sur l’essentiel de la production de genre de ces quinze dernières années, le cinéaste livre ce qui pourrait bien devenir une future référence du cinéma horrifique. Lorgnant clairement du côté d’
Alien (1979) ou de
Predator (1987), tout en se permettant de petites références de ci et là à d’autre classiques (à
Evil Dead (1981) notamment),
The Descent peut clairement prétendre à être classé avec ses ainés. Neil Marshall arrive à nous effrayer (ce qui est déjà un bon point) tout en n’abusant à aucun moment des CGI ou des effets excessivement gores, même si le film s’autorise quelques plans de ce genre, ce n’est jamais purement gratuit, mais intégré à l’action (il est d’ailleurs surprenant que la pointilleuse censure anglaise ait laissée passer certaines choses). Le cadre de l’histoire (la grotte) est parfaitement propice à distiller une atmosphère de tension et d’angoisse, comme le prouve cette scène ou une des spéléologues en herbes est coincée dans un conduit. Sans aucun effet spécial, cette scène arrive à être totalement angoissante. Le design des Crawlers, les créatures vivants dans les bas-fonds, est particulièrement réussi. Il est toutefois dommage que le film s’encombre d’un début beaucoup trop long avec toute cette scène dévoilant le trauma du personnage principal. Je ne suis pas convaincu de son utilité, si ce n’est de justifier le passage en « mode sauvageonne » final de cette dernière qui arrive tout de même comme un cheveu sur la soupe. Et ce problème d’ouverture fait que la partie véritablement horrifique du métrage est malheureusement beaucoup trop courte à mon goût. C’est la même impression que le train fantôme, on commence tout juste à être dans le truc que le tour est déjà fini. Il est dommage de ne pas plus utiliser la grotte pour faire se perdre les différents personnages et multiplier les cachettes des Crawlers. On pourra malgré tout objecter que l’efficacité du truc repose justement sur la non-exagération des rebondissements.
The Descent s’impose donc comme une grande réussite de ces dernières années, qui réjouira tout amateur de films d’horreur sérieux, et qui fait de son réalisateur une des valeurs sûres de ces prochaines années, en espérant qu’au contraire de certains de ses confrères ayant œuvrés dans les 80’s, il ne s’embourbe pas dans de futurs choix douteux.
8,5/10