La Chevauchée des Bannis André De Toth - 1959
Les affiches mensongères existait déjà à l'époque car Tina Louise n'apparait pas en petite tenue un gun à la main et c'est fort dommage d'ailleurs.
De Toth c'est un nom qui m'était totalement inconnu jusqu'à l'année dernière, j'ai découvert son nom en lisant la rancontre Tavernier/Tarantino et les 2 réalisateurs en disaient le plus grand bien et depuis je me suis penché sur sa filmo et c'est vrai qu'il y a vraiment d'excellent film.
Belle petite pépites que Wild Side nous a dénicher là, je connaissais pas du tout et c'est vraiment un excellent western qui se démarque des productions de l'époque avec un Robert Ryan dans un rôle loin des héros de l'époque ( c'est pas non plus le précurseur des films comme
Ville Abandonné ou
Vera Cruz sont sorti avant ), ainsi c'est pas un gentil cow boy ( au début il est même loin d'être sympathique ) mais un gars qui est près a tuer un fermier pour lui piquer sa femme et il cache ce motif en expliquant qu'il ne veut pas fermier sédentaire dans SA ville, lorsque le moment fatidique du duel arrive des hors la loi font irruption ( magnifique séquences sacrément bien foutu et ne connaissant pas le pitch je m'attendais pas du tout a voir le duel interrompu de cet manière là ) et deviennent les maitres du village ( enfin village c'est un bien grand mot, y a 4 maisons et un saloon quasiment vide en alcool ) et le film est parti pour un quasi huis clos de presque 1 heure, les 20 dernières minutes étant la confrontation de l'homme contre la nature.
Ryan réussit à vaincre les hors la loi sans sortir une seule fois son flingue et c'est la nature qui fera le gros du travail ( les scènes avec les chevaux dans la neige sont impressionnante, on voit bien que c'est pas du trucage avec les chevaux qui avancent dans un mètre de neige et qui s'enfoncent inlassablement ) et la fin
Burt Ives et Robert Ryan sont bien entendu parfait l'un dans un rôle de chef d'un bande de truand avec un certain sens des valeurs ( il interdit l'alcool et ne veut pas qu'on touche aux femmes ) et l'autre est un cow boy sure de lui et prêt a tout pour retrouver son amour de jeunesse, d'ailleurs au sujet des personnages De Toth a déclaré à l'ami Tavernier :
" « Habituellement les héros de western étaient tellement bons qu’ils pouvaient marcher avec une auréole au-dessus de la tête, ou tellement mauvais que Lucifer aurait pu venir prendre des leçons. J’aimais les gens et j’essayais de montrer de véritables êtres humains. Les personnages de Day of the Outlaw m’étaient très proches, car j’avais commencé à gagner ma vie comme cow-boy. Cette histoire est vraie et j’ai essayé de la rendre aussi réelle que possible " et ici on a donc un méchant pas si méchant et un gentil pas si gentil , dans les anecdotes de tournage on apprend que si Tina Louise est aussi convaincante dans les scènes avec Ryan c'est qu'elle voulait couchée avec lui
, dans les seconds rôles on a de la bonne trogne de tueur ( des têtes qu'on voit dans tout les films de l'époque ou il faut du méchant ).
Le noir et blanc est vraiment magnifique et rend vraiment honneur aux splendide paysage enneigé et la photo très belle, choix judicieux alors qu'à l'époque la couleur était devenu une norme, la réalisation de De Toth est assez dépouillé, quasiment pas un seul plan de grue ( le seul que j'ai en mémoire c'est un dernier plan du film avec le gars qui meurt de froid en essayant difficilement de mettre en joue Ryan mais il n'a pas même pas la force d'appuyer sur la gâchette ), le gros climax du film est très surprenant c'est une séquence de bal qui a bien de la gueule avec une caméra qui enchaine les 360 en suivant Tina Louise qui passe de main en main ( scène tourné sans que Tina Louise ne sache rien de la séquence ).
Très bon film qui fait obligatoirement pensé au chef d'oeuvre de Corbucci qu'est
Le Grand Silence, le film vient se placer en second dans mon top De Toth juste derrière
Chasse au Gang.
Clairement un petit classique tombé dans l'oublie et on peut remercier Wild Side de l'avoir exhumer.
8/10