Psychose Alfred Hitchcock - 1960
SPOILER !! ( on sait jamais )
Un film à qui la HD offre une seconde jeunesse. Un film dont je gardais quasiment aucun souvenir à part la scène de la douche qui rentrée dans la panthéon des scènes cultes et dans l'imaginaire collectif ( et pis c'est le genre de film dont il est difficile de ne pas s'être fait spolier tellement il a été copié et la fausse piste du vol d'argent n'a plus le même impact ).
Le film commence par le magnifique générique de Saül Bass comme souvent et on enchaine sur un sympa petit plan séquence.
Le script frôle la perfection ( y a des petites facilités qui me font chipoter, genre la chambre 1 forcément pas fermée à clé à la fin et les papiers dans les toilettes qui 2 semaines après sont toujours là, enfin c'est histoire de chipoter et j'ai un léger bémol sur la longue explication final, utile mais un peu trop lourde comme quoi Nolan a pas inventé les films surexplicatif).
On y retrouve tout les thèmes cher au maitre qu'on retrouve dans toute sa filmo : la frustration sexuelle ( de ce coté là ça devait vraiment être un gros frustré, tu sens qu'il a envie de filmer de la nudité mais il a pas le droit ^^) , les relents oedipiens, le voyeurisme et la fausse culpabilité.
J'aime bien que le personnage de Janet Leigh qu'on a pris le temps d'apprécier et meurt en plein milieu du film ( Hum comme dans le film de De Palma, meilleur que le Hitchcock, car on le dira jamais assez, le seul Hitchcock qui soit meilleur que les De Palma c'est Vertigo, les autres De Palma a fait mieux à chaque fois ) c'est un procédé très peu utilisé (tellement casse gueule faut dire), le twist final est parfaitement amené ( me suis fait berné j'étais certains que c'était la mère la tueuse, Hitchcock nous piège à merveille notamment avec ce plan aérien ou on entend la discussion entre Bates et sa mère puis on le voit porter sa mère ).
Anthony Perkins est simplement génial de bout en bout, grosse prestation presque sans suite quand on voit le reste de sa filmo, Janet Leigh assure bien, mais c'est surtout Martin Balsam qui a le rôle le plus sympathique, un personnage de détective malin et bavard et sa scène avec Perkins est super bien dialogué, dans les seconds rôles on a McIntire, gage de qualité.
Au vu du film ce qui frappe c'est que 50 ans après ça reste toujours aussi efficace et que la mise en scène n'a pas pris une ride, la scène de la douche est un modèle de découpage ( tant rythmique que de choix de cadrage), bon ça manque bien entendu d'une petite violence graphique mais la scène fonctionne quand même ( c'est compensé par le plan sur les yeux de Janet Leigh ) et elle a inspiré pas mal de monde depuis ça reste un mètre étalon de la scène de meurtre.
Mais il y a une autre scène de meurtre vraiment réussi dans le film avec le meurtre d'Arbogast et la caméra qui le suit pendant sa chute, la tension de la première demi heure fonctionne tout autant que celle plus facile avec Bates, j'aime bien la scène ou Leigh croise son patron alors qu'elle est au volant de sa voiture, la tension est omniprésente dans ce film grâce à un Hitchcock au sommet, et puis comment ne pas parler du look gothique de la vieille demeure qui apporte clairement un réel plus.
Le score de Bernard Hermann est forcément culte et ça reste toujours un thème monstrueux qui participe pleinement à l'ambiance.
Plus qu'un exercice de style on est clairement devant un film fondateur du thriller et même bien avant Halloween et Black Christmas du Slasher ( le genre plus pourri du cinéma avait déjà donc tout dit avec son premier film).
9/10