Dressed to Kill (1980) by
Brian De Palma ---
9/10(
R Rated Version )
Une Oeuvre essentielle de
Brian De Palma et importante dans l'Histoire du VIIème Art...
Le Film débute par la partition extraordinaire de
Pino Donaggio qui nous gratifie d'un thème musical inoubliable. Une fois le générique posé, on a droit à une scène résumant à elle seule les 2 obsessions récurrentes du Cinéma de
De Palma : l'exhibitionnisme et le voyeurisme.
Angie Dickinson (et son image de la blonde classieuse et envoûtante que n'aurait pas renié le grand Maître
Alfred Hitchcock) se caresse sous la douche sous les yeux du spectateur et la scène de coït qui suit confirme l'idée de cette 1ère séquence :
Angie Dickinson n'est pas heureuse et totalement frustrée dans sa vie de couple...
La version Zone 2 fr. nous empêche de pouvoir profiter pleinement de la vision de
De Palma en nous imputant de certains plans érotiques et violents.
On est déjà pas mal servi de ces côtés-là mais un peu de surenchère n'aurait pas été de refus.
3 scènes (dont 2 en forme d'hommage) resteront longtemps gravées dans ma mémoire:
1.
La scène du Musée:
Alors là Respect total pour cette magistrale scène !!! Peut-être même ma préférée du Film. Je pense que si
Brian De Palma avait exercé à l'époque du Cinéma muet, il aurait certainement marqué encore plus sa génération. Cette scène où
Angie Dickinson est censée visiter un musée avec sa Mère devient un jeu charnel et pervers entre elle et un inconnu. Mais là n'est pas l'essentiel, la maîtrise de la mise en scène à ce moment-là est simplement prodigieuse, aucun dialogue durant 5 à 10 minutes et des plans magnifiques faits de courts plans séquences nous faisant croire que le musée est un véritable labyrinthe. Mais c'est dans l'esprit des 2 protagonistes et aussi le nôtre que ça devient labyrinthique à souhait. Rien n'est laissé au hasard, tous les plans sont essentiels et on peut déjà y apercevoir rapidement le visage du tueur à l'aide d'un travelling qui force le respect. Le tueur est dans la place. Au second plan pour l'instant mais là.
De Palma utilise sa technique pour jouer avec le spectateur et nos nerfs. L'hommage à
Hitchcock est ici indéniable...
2.
La scène de l'Ascenseur:
Décidément,
Hitchcock aura été un Réalisateur influent dans la carrière de
De Palma (et à juste titre). Une nouvelle fois ici, il y fait référence. C'est même un clin d'oeil direct à un de ses Chef-d'Oeuvres, à savoir
Psycho. Mais l'Anglais n'est pas le seul à avoir les faveurs de
De Palma car cette scène rend clairement hommage à un autre genre, le '
Giallo'. On pense à
Argento ou
Bava. Bien qu'ultra référentiel,
Brian De Palma a un style propre à lui, il l'avait déjà démontré dans
Sisters (1973) et
Phantom of the Paradise (1974). Le suspense atteint son paroxysme dans cette scène mais on montera encore plus haut sur l'échelle de l'inquiétude, notamment lors de la révélation finale...
3.
La scène du Métro:
Superbe exercice de style encore ici de la part de
De Palma qui ne se lasse pas de jouer avec nos nerfs en utilisant une mise en scène roublarde servant au mieux l'intérêt de cette séquence (ex.: la montée dans le métro du tueur et des voyous). Le quai et la rame de métro sont loin d'être vides de monde et on croirait presque retrouver le climat de
Maniac de
William Lustig et son autre scène de métro...
Niveau casting, c'est du très haut niveau.
Angie Dickinson, malgré ses presque 50 ans à l'époque, est sensuelle comme l'était
Grace Kelly devant la caméra de
Sir Alfred. En plus perverse pour
Angie on va dire.
Nancy Allen campe une prostituée pleine de caractère et joue juste à chacune de ses apparitions.
Les 2 actrices ayant environ une moitié de Film à chacune...
Enfin, on retrouve le chouchou de
Christopher Nolan en la personne de l'immense
Michael Caine qui, même si je n'ai pas vu toute sa filmographie, ne doit pas être loin de livrer dans
Dressed to Kill une de ses meilleures performances...
Comme dit plus haut, la mise en scène est fabuleuse atteignant même par moment des sommets. Autre exercice de style récurrent dans le Cinéma de
Brian De Palma : le split-screen. Utilisé à 2 reprises dans le Film, c'est toujours à propos et dans le sens de l'intrigue que vient se partager en 2 le cadrage 2.35...
Un dernier Grand Metteur en scène est à l'honneur lors de la scène finale :
John Carpenter. On a droit à une ambiance très "
Halloweenesque" qui ponctuera une Oeuvre multi-référentielle à la patte
Brian De Palma et à jamais gravée dans l'esprit de tout cinéphile. Inoubliable !!!