The Expendables
de Sylvester Stallone
[2010]
Ce ne sont ni des mercenaires, ni des agents secrets. Ils choisissent eux-mêmes leurs missions et n'obéissent à aucun gouvernement. Ils ne le font ni pour l'argent, ni pour la gloire, mais parce qu'ils aident les cas désespérés. Ils sont sollicités par un certain Chapelle pour une mission dite "suicide" pour certains. Barney, le chef de ces mercenaires accepte dans un premier temps la mission... Pas de SpoilerUne vraie rafale en pleine gueule pour un film au casting des plus surprenants. Sylvester Stallone nous déterre toute la "gang" des actionners et des séries B voir Z des années 80. Et p**ain que ça fait du bien, il confie des rôles solides à des acteurs qui n’en ont, pour certains, jamais eu, je pense surtout à Gary Daniels. Dolph Lundgren est excellent, il nous étonne avec un jeu maîtrisé et rentre-dedans. Je ne m'y attendais pas, je pensais qu'il allait être anecdotique, et c'est loin d'être le cas.
On ressent bien que lors du tournage ils se sont bien éclatés. C’est le film que nombre de nostalgiques n’auraient jamais cru possible en terme de réunion car tous les acteurs ont répondu à l’appel mis à part Van Damme. Sinon la présence de Bruce Willis et Arnold Schwarzennegger nous vaut un moment bien fendard surtout l'échange entre Sly et Schwarzy tout en nuance et clin d'oeil notamment la dernière réplique de Stallone qui a provoqué dans la salle un grand éclat de rires.
Maintenant, on va entendre « Oui c’est juste un film au casting impressionnant mais sans contenance ! ». Et bien non, certes l’histoire n’est pas des plus novatrice mais la mise en scène et le jeu des acteurs est là et en imposent grave. C'est le type de film que l'on prend plaisir à revoir sans mal.
On se retrouve à être aussi excité que lorsque nous rencontrons une jolie femme. Ouais Expendables c’est ça, le film possède sa silhouette aguichante, un regard de feu, et des formes explosives pour un orgasme cinématographique.
Sly nous sert le même concentré de violence graphique que celui de John Rambo, un petit peu moins appuyé certes mais toujours présent. On reconnaît sa patte, ce sang numérique un peu kitsch mais qui nous offre généreusement des geysers d’hémoglobine bienvenus. Des lames d’acier trempé qui arrivent à décapiter en un seul mouvement faut être balèze, les Expendables le sont. Cette équipe est sensationnelle, soudée et prête à tout pour s’épauler même courir le risque de mourir. Un peu comme l’équipe de la Horde Sauvage, toute proportion gardée.
Le film regorge de moments forts comme son introduction pétaradante avec l’arrachage d’un corps avec une seule balle, le recul du corps suite à l’impact est hallucinant. Bon, le film est violent d’accord mais un humour communicatif vient apaiser le tout sinon Expendables aurait été aussi sombre que John Rambo. L'un des seuls reproches que l'on pourrait lui faire c'est le
theme du film qui est assez répétitif et un peu trop utilisé dans les scènes d'action.
Entre ces moments de testostérone pure Sly nous glisse de la tendresse saupoudrée d’émotions comme le moment où le personnage incarné par Mickey Rourke ouvre son cœur à Stallone, lâchant ses tripes sur son passé dans lequel il avoue un moment dur où il n’a pas fait le bon choix, ce qui explique en partie les cicatrices internes de son personnage. Ca fait plaisir, on s’aperçoit que Stallone ne s’est pas contenté d’exposer à l’écran des acteurs afin d'offrir au film un aspect uniquement bankable. Il leur donne une vie même si elle est loin d’être idyllique mais c’est ce que l’on aime des personnages déchirés, nerveux, impulsifs mais réfléchis à la fois.
The Expendables n’est pas un film bourrin, c’est un actionner qui rappelle les 80’s c’est vrai et Commando en particulier mais les moyens sont là et je le signale et le souligne les acteurs livrent la came à fond. Pour ce qui est de Commando, c’est un film culte même si il divise, il a son charme, ce côté nanar si fendard justifié par un budget limité. Le film de Mark L. Lester nous procure toujours autant de plaisir, pour les fans dont je fais parti, les erreurs sautent aux yeux comme les soldats catapultés dans le jardin lors du final mais le plaisir est là.
Le film de Stallone c’est la même mais en plus maîtrisé et joliment orchestré, donc Expendables n’est pas un nanar, on ne peut donc pas le ranger au même niveau que Commando malgré un plaisir coupable presque identique. Je ne vais pas aller à la comparaison car les 2 films n’ont rien en commun mis à part le côté assumé du divetissement.
8/10