Tout d'abord, je tiens à m'insurger contre l'utilisation du titre à rallonge "Indiana Jones et les aventuriers de l'arche perdue". Ce titre n'a été donné que pour une ressortie vidéo en 2000, soit-disant pour harmoniser la saga. Erk
Donc si par hasard vous le voyez en haut de ma critique, il aura été modifié par un modo impitoyable qui, à l'instar de Lucas, pousse à l'homogénéisation
Le titre original restera toujours sans le nom du mythique archéologue...
Ce film né de l'association entre Lucas et Spielberg en 1981 a ravivé un genre en perdition avec une maestria telle, qu'il n'a plus jamais été égalé par la suite. Référence absolue du genre: scénario malin, mise en scène incroyable, musique mémorable...
Habilement situé en 1936, époque qui permettait beaucoup d'audaces narratives, offrait des méchants incomparables (les nazis), le scénario mixe Aventure (avec un grand A) et fantastique religieux. Devenu instantanément l'incarnation de l'aventurier intrépide, Harrison Ford prouvait une fois encore qu'il avait bien fait d'abandonner sa carrière de charpentier! Avec une partenaire haute en couleurs, à qui faut pas la raconter (Karen Allen, impeccable), un adversaire énigmatique (le français Belloq), et des ennemis incarnant le mal (les nazis), c'est l'ensemble des personnages qui restent en mémoire.
La réalisation de Spielberg est d'une efficacité de tous les instants, alerte, rapide, claire... Même dans les scènes d'actions les plus découpées, comme la fameuse poursuite dans le désert, dans laquelle plus de 200 plans se succèdent en 7 minutes, on n'est jamais largués: alors que les montages cuts actuels noient le spectateur sous un déluge d'images qui font perdre toute lisibilité, ici le montage cut très rapide est presque invisible: jamais on ne perd le fil de l'action, jamais on ne perd la temporalité ni la spatialité. Cette grande maîtrise est aussi en partie due à son complice monteur Michael Kahn (qui est, hormis John Williams, le plus ancien collaborateur de Spielberg, puisqu'il a monté presque tous ses films depuis
Rencontres du troisième type), qui gagna un Oscar pour ce film.
Evidemment à la baguette on retrouve l'incontournable John Williams. Sa
Raiders March est devenue si célèbre que quelques notes suffisent pour la reconnaitre, et qu'elle est presque systématiquement jouée dans les concerts de musiques de films! D'ailleurs, que serait le cinéma de Spielberg sans la musique de Williams? Ces deux grands artistes se doivent mutuellement beaucoup, et leur collaboration depuis maintenant 36 ans et
Suggarland Express est la plus productive et la plus belle de l'Histoire du cinéma.
Les Aventuriers de l'Arche Perdue demeure, presque 30 ans après sa sortie, l'inspirateur du genre.