Man on Fire Tony Scott - 2004
"Forgiveness is between them and God. It's my job to arrange the meeting."
Avec le temps c'est non seulement devenu mon Tony Scott préféré ( devant le Dernier Samaritain et True Romance bien entendu, façon Tony j'aime quasiment tout ses films ) mais aussi un des films de chevet.
15 ans après le sympathiquement badass
Revenge (film avec lequel, Man of Fire partage pas mal de points commun), Tony Scott repose ses valises au Mexique en remakant un film d'un français pas bien doué (en étant gentil).
Amha Denzel trouve ici son meilleur rôle ( juste derrière y a Eli et après tout les autres films c'est du Denzel show ) sans mimique © Denzel, non il joue très sobrement ce vieux barbouze fatigué, désenchanté et alcoolique qui va se prendre d'amitié pour une gamine toute choupinette, ici l'impeccable Dakota Fanning qui n'aurait jamais du grandir (elle est devenu insupportable désormais), par contre c'est typiquement le genre de personnage qui soule un peu et qui a des répliques qui ne font pas gamin de son âge mais ça gène pas finalement.
Le reste du cast c'est du solide : Christopher Walken qui a droit a sa punchline : "A man can be an artist... in anything, food, whatever. It depends on how good he is at it. Creasey's art is death. He's about to paint his masterpiece", Mickey Rourke ( malheureusement son personnage est sous exploité ), Radha "je joue que dans des films de genre" Mitchell et ce bon vieux Giancarlo Giannini ( le gars qui finit les tripes à l'air dans
Hannibal) qu'on aimerait voir plus souvent ( enfin qu'on aimerait voir ailleurs que dans
James Bond ).
Le film prend son temps pour poser son personnage et les passages entre la gamine et Denzel fonctionnent bien il y a une vrai alchimie et l'émotion est au rendez vous sans que ce soit tiré par les cheveux. Tony Scott prend son temps, il fait des choses simples et c'est justement la force du film, la simplicité de son propos renforcé par un réal qui croit en son histoire en ne la prenant jamais de haut et ne la jouant pas Luc Besson. Man on Fire c'est l'exception, à savoir un script qui tient sur un post it (Denzel pas content et buter tout le monde) mais les personnages existent, du coup on passe plus de 2h sans jamais se faire chier, on appel ça le talent.
Après l'acte centrale du film, Denzel passe en mode punisher en torturant comme Frank Castle ( froid et méthodique ), Tony Scott et son brillant scénariste qu'est Brian Helgeland ( script très classique mais transcendé par Scott ) refuse de tomber dans le spectaculaire pour le fun ainsi le climax final qui pourrait être une terrible boucherie et traiter de manière très sobre et ça reste assez noir, bien entendu Pita est sauvé et Creasy trouve sa rédemption (par le sang bien entendu) mais on évite quand même du happy end mielleux à la ricaine avec ici un sacrifice quasi christique (le film est bardé de références religieuse en plus). Ici Creasy devient l'ange de la vengeance, qui ne faillira jamais, il ira jusqu'au bout, semant les cadavres sur la route sans jamais se retourner et pour cela il a la bénédiction de la mère, ainsi "Kill em all" cash et sans concession de Radha Mitchell qui dit ça en donnant un Teddy Bear et faisant un bisou, fuck la morale bien pensante. Et c'est donc parti pour une vendetta violente et badass dans les bas fonds de Mexico.
"A bullet tells always the truth"
Alors que la durée pouvait faire peur bein 2h20 pour un thriller au déroulement très linéaire c'est pas une durée idéal au final ça passe super bien et le film ne souffre d'aucun problème de rythme. On suit l'évolution de Creasy un mort en sursis qui va retrouver gout à la vie au contact de cette petite fille ( non Alegas y a pas de sous texte pédophile) qui deviendra son amie.
Le style énergique de Tony fait des étincelles, et ici il invente carrément une nouvelle grammaire, un vrai chaos visuel totalement maitrisé avec un montage ultra chiadé ( et pas un montage MTV ) fait d'accélération, jump cut toujours judicieux, de gros zoom, de filtres coloré, d'image qui se superpose, ( et utilisation sympa des sous titres qui giclent d'un seul coup à l'écran ) style qui sera poussé à son paroxysme avec
Domino. J'aime bien le petit gimmick de la balle. Mais il sait aussi calmer sa mise en scène lorsqu'il s'agit de filmer des scènes très intimiste.
Niveau gunfight ça fait plaisir de voir qu'il nous ressort pas son classique : tout le monde se tire dessus et s'entretue dans un même plan (son plan signature quoi), non ici il gère a merveille, la séquence de l'enlèvement elle déchire, super efficace et découpage impeccable et j'aime bien la séquence après le lance roquette ou il déboule en pleine rue et flingue sans broncher en restant droit comme un I, c'est aussi ça Denzel la classe en toute circonstance.
Chaque choix de mise en scène fonctionne, exemple tout con, quand Creasy revient sur les lieux de l'enlèvement, ça commence par un ralenti hypnotique et le perso a des flash de ce qui s'est passé, c'est très simple comme idée mais l'effet voulu est réussi car on comprend à merveille l'état d'esprit du perso.
J'aime bien le fait que la mise en scène épouse à merveille l'état d'esprit de Creasy, c'est clairement une des réussite du film.
Il film Mexico efficacement, on y ressent vraiment le danger permanent, manque peut être un peu de moiteur en chipotant un peu.
D'un point de vue technique Man on Fire c'est de loin le meilleur Tony Scott.
La BO au accent mexicains est vraiment excellente ( terrible les petites notes de guitares et la torture sur un titre phare mexicain c'est priceless ) et la chanson de Lisa Gerrard qu'on entend dans Gladiator passe bien.
La photo granuleuse est de toute beauté.
Man on Fire c'est un des derniers film ricain vraiment Hard Boiled réussit qu'on ai pu voir et ça commence à faire loin, quand le fond épouse la forme ça donne un chef d'oeuvre, Tony Scott, un mec qui manque clairement au cinéma ricain, un mec qui a comprit que le cinéma c'était avant tout un art visuel, et pendant ce temps là, Burton fait encore des films.
"Did you say good bye to her? Say good bye now. "
9,5/10