Kareem Said a écrit: ViCo commence en grande forme. Tu as du temps devant toi depuis que tu ne gères plus les commentaires BR, d'ailleurs je t'avais bien fumé au départ de mes critiques.
Je suis surtout en vacances là et qu'on ne me parle plus de ce qu'est devenu Excessif, les nouveaux proprios sont de vrais fumiers... Pour le fumage, exact !!
Inglourious Basterds (2009) by Quentin Tarantino --- 9.5/10
Après la déception Death Proof, le Retour attendu du génial Quentin Tarantino a lieu ici. Amateurs de l'unique 1er degré, passez votre chemin...
Chapitre 1:
Il était une fois dans une France occupée par les Nazis...
Selon moi, peut-être mon Chapitre préféré!!! Ca commence très fort avec un générique bercé par Nick Perito et son The Green Leaves of Summer qui aurait très bien pû avoir sa place dans la partie 'Spaghetti' des Kill Bill. La confirmation de la référence à Sergio Leone ne se fait pas attendre: on assiste à une scène extraordinaire avec l'arrivée du charismatique 'Colonel Hans Landa' interprété par le fabuleux, génial, hallucinant (ok j'me calme!) Comédien Autrichien Christoph Waltz, Chef de l'impitoyable Waffen-SS. L'air de la 'Lettre à Elise' revisité par Ennio Morricone avec son The Verdict (Dopo la Condanna) ouvre, donc, cette arrivée culte. Il ne manque plus qu'un poncho, du vent, de la poussière, on se croirait presque chez le Réalisateur Italien cité plus haut, peu de dialogues lors de ce 1er face à face entre 'Landa' et le paysan mais beaucoup de regards imposants qui scellent d'emblée l'ambiance. A noter qu'au départ, Ennio Morricone devait écrire une compo originale pour le Film mais pour cause d'indisponibilité, on n'aura droit qu'à 4 reprises de ses titres passés. Une fois à l'intérieur de la ferme, on continue dans le Culte avec une dégustation de lait et un affrontement psychologique inoubliable. Les regards continuent de distiller cette ambiance très 'Spaghetti'. Ca doit durer environ 20 mns qui paraîtraient longues chez n'importe quel Metteur en Scène mais pas chez Tarantino, oh non!! Plus ça avance plus ça devient captivant et plus ça captive plus ça nous prend aux tripes jusqu'à la finalité de ce 1er Chapitre. Gros Gros point fort de l'Oeuvre!!!
Chapitre 2:
Présentation des 'Basterds' et de la Chancellerie du IIIème Reich...
Là, on pénètre très franchement dans le second degré et la caricature à outrance avec une description des personnages succincte mais précise de la volonté de Tarantino de la faire à la fois loin et proche de la véracité historique et là c'est, encore une fois, un coup de Maître de la part du natif de Knoxville. On ne passe pas 10 ans à parachuter les 'Basterds' sur le sol Français et c'est ainsi que le 1er éclat de violence ne tarde pas à arriver. Aux côtés de Brad Pitt en Chef des 'Salopards', on retrouve les non-moins talentueux Eli Roth en Sergent aux yeux injectés de sang et adepte de la batte, le trop rare Til Schweiger dans le rôle du Sergent 'Hugo Stiglitz' sombre tueur de Nazis. Ca tranche et ça saigne du soldat Allemand à la façon Apache sans exagération et on adore déjà cette équipe de mercenaires. Enfin, on nous offre en plus de Christoph Waltz une autre belle trogne de Nazi en la personne de Richard Sammel. Mémorable également: la scène de présentation d'Eli Roth sur The Surrender (La Resa) de Morricone sortant de sa grotte assoiffé de sang aryen...
Chapitre 3:
Retour de 'Shosanna Dreyfus' et le Cinéma Parisien...
La Partie la moins captivante à mon goût mais essentielle à la poursuite de l'intrigue et surtout toujours intéressante. Pourtant très amateur et du reste comme à ma 1ère vision Ciné, j'ai trouvé Mélanie Laurent assez juste mais pas transcendante et inoubliable comme avait pû l'être Uma Thurman dans Pulp Fiction et surtout Kill Bill Vol.1 & 2. J'en attendais également beaucoup des
"retrouvailles" entre 'Landa' et 'Shosanna' qui, finalement, n'auront pas lieu. Surprenant et déroutant donc pas totalement un mauvais point de la part de Tarantino. Un poil décevant je dirais dans la mesure où le personnage de 'Shosanna' est dans la même position que 'The Bride' dans Kill Bill et le fait que 'Landa' ne s'aperçoive pas qui elle est vraiment (enfin, peut-être a-t-il un doute?!) et qu'elle ne puisse pas se venger réellement de la mort de toute sa famille frustre quelque peu
...
Chapitre 4:
Opération 'Kino' et 'La Louisiane'...
Mon autre Chapitre préféré est celui-ci!!! La scène de la taverne équivaut à la 1ère scène de la ferme du Chapitre 1. Le personnage du Major 'Deiter Hellstrom' entre véritablement en scène à ce moment précis même si on l'a entraperçu au Tome précédent. Charismatique à souhait, le Comédien Allemand August Diehl campe un Officier de la Gestapo roublard et flippant. Pas grand chose à dire de plus, ça ne se raconte pas, ça se ressent et ça se regarde avec délectation...
Chapitre 5:
Vengeance...
Le dernier Chapitre débute par un Titre phare des Années 80 faisant référence au Film de 1982 La Féline d'où est tiré Cat People (Putting Out The Fire) de David Bowie et c'est impressionnant de constater à quel point ça rend magistralement bien. A lire comme cela, on pourrait se demander que peut bien donner une scène de Film ayant pour lieu un vieux Cinéma Parisien dans les Années 40 associée à un titre de New Wave, ben c'est un peu la même réponse que plus haut, la mise en scène de Tarantino fait sublimer ce mélange. Son choix musical est non seulement judicieux mais, en plus, ses mouvements de caméra, la photographie et ses plans font que tout prend très vite une dimension extraordinaire. Lors de ce dernier Chapitre, on tombe par moment dans la dérision la plus totale et on a droit à une scène hilarante lors de la présentation des 3 'Basterds' par 'Bridget Von Hammersmark' (Diane Kruger) au Colonel 'Landa'. Le final n'est pas loin donc je n'en dis pas plus mais clôture l'affaire de la meilleure des manières...
Courez voir ce Film urgemment!!! Quentin Tarantino est bel et bien toujours là et pour longtemps je l'espère. Dernier point qui est positif pour moi: j'ai beaucoup moins réussi que pour Kill Bill Vol.1 & 2 à déceler les multiples autres références de l'Oeuvre et cela ne m'a pas empêché de l'apprécier pleinement à sa juste valeur. Choix musicaux, mise en scène, casting prodigieux (Christoph Waltz, personnage le plus méchant de l'Année 2009 au Cinéma, point de come-back d'acteurs ou d'actrices plus ou moins disparu(e)s cette fois-ci, au contraire, de l'excellente pioche du côté de l'Allemagne et des apparitions sympas comme Mike Myers ou encore Rod Taylor), tout est parfait. Le fond est souvent discutable (on refait l'Histoire du Monde, on torture du Nazi et on leur rend la monnaie de leur pièce) mais si on accepte le décalage total, on pénètre dedans et on n'en sort qu'au bout de 2h28...
Image >>> 10/10 A l'image de l'Oeuvre!!!
Son >>> 8/10 Vost excellente lors des fusillades et scènes chocs, cependant j'ai trouvé de la saturation lors de certains passages musicaux (notamment le générique de début), je n'ai pas ce souvenir en Salle...
Te voilà lancé ma Coccott' Tu sais rien ne t'empêche de récupérer tes critiques sur dvdrama un copier/coller ici et hop (et c'est valable pour tous)... EDIT Bon ben c'est fait
J'aimerais me lancer également mais je suis pas très doué à ce jeu et cela prend du temps... Je verrais peut-être plus tard...
David Banner a écrit:Te voilà lancé ma Coccott' Tu sais rien ne t'empêche de récupérer tes critiques sur dvdrama un copier/coller ici et hop (et c'est valable pour tous)... EDIT Bon ben c'est fait
Je récupère, je rectifie quelques passages, je paufine, je recrée certains liens morts et je valide...
pfff et celui la je lai vue 2 fois ( mais desoler , plus jamais quoi , je lui avait donner une 2em chance pensant etre " passer a coter " , et ben pas du tout ) en plus, et a chaque fois apres, je savait pas par ou commencer ...
Après un décevant Regarde les hommes tomber -pour ma part-, un très bon Sur mes Lèvres (qui poussera Richet à opter pour le choix Vincent Cassel dans son Mesrine) et un excellent De battre mon coeur s'est arrêté, Jacques Audiard semble avoir franchi un échelon supplémentaire dans sa filmographie et délivre au public un état des lieux inquiétant de la situation pénitentiaire en France... Pour commencer, Un Prophète est d'abord un affrontement humain entre 2 hommes aux antipodes de leurs origines et de leurs parcours mais probablement à la destinée identique. Le 1er se prénomme 'Malik', jeune maghrébin à la jeunesse semble-t-il assez difficile et emprisonné pour l'agression de plusieurs policiers. Il se retrouve enfermé dans un univers qu'il ne connaît pas, encore plus hostile et plus violent que la liberté. Un univers qu'il va devoir apprivoiser rapidement s'il veut avoir une chance de ne pas sombrer et pourquoi pas apprendre. Mais apprendre quoi? Le second s'appelle 'César', figure du grand banditisme Corse cloisonné, lui, à perpétuité pour des faits graves. Le dysfonctionnement pénitentiaire va faire se rencontrer ces 2 personnages que tout oppose et 'Malik' va vite comprendre où sont sa survie et ses intêrets...
Le Gros point fort de cette Oeuvre, c'est entre autres son interprétation. Le jeune Tahar Rahim et l'expérimenté Niels Arestrup font des merveilles et chaque apparition du gangster Corse impose le Respect absolu. Fan depuis toujours d'Arestrup, je trouve que plus il va dans l'âge plus il est charismatique, un peu à la manière d'un Philippe Nahon. C'est assez effarant de constater le pouvoir qu'il possède à l'intérieur de la Prison (main mise sur les matons, vie en semi-liberté à l'intérieur avec les cellules ouvertes). En gros, c'est comme dans la vie réelle, il suffit de connaître les bonnes personnes pour pouvoir progresser, écraser, dominer et gouverner et quelque soit le niveau social...
Les "Corses" tiennent la prison (et donc les prisonniers) avec une insolence certaine via des procédures bafouées et des fonctionnaires pénitentiaires corrompus. Les "Barbus", eux, sont nombreux mais n'ont pas ce pouvoir que 'Cesar' utilise à des fins personnelles afin de contribuer indirectement à la poursuite de ses affaires extérieures. C'est ainsi qu'il va rencontrer 'Malik' et qui va le lancer, malgré lui, dans la spirale infernale de la violence carcérale.
Il ressentira longtemps les traces de son "1er contrat" (cf. les apparitions de 'Reyeb').
Les autres seconds rôles sont également parfaits de justesse et, grâce à eux, l'impression de réalisme ne fait jamais défaut aidé en cela par la mise en scène absolument sans faille d'un Jacques Audiard particulièrement inspiré. Filmé caméra à l'épaule, c'est toujours très lisible et lorsque ça ne semble pas l'être (
la fusillade dans le 4x4
) c'est totalement assumé à mon avis car le sentiment de panique et de chaos est ultime à ce moment précis (
et que dire de la perte auditive momentanée de 'Malik'?!
). Simplement prodigieux!! Mais là n'est pas pour moi la meilleure scène du Film, les meilleures sont bien plus intimistes et notamment ce fabuleux monologue de Niels Arestrup qui demande le respect à son jeune poulain. No comment...
Et le délinquant devint... Prophète...
Petit à petit, 'Malik' apprend. Il apprend le français, à lire, à écrire, à observer, à analyser. Il grandit, il mûrit à l'école de la zonzon. Il devint devin et remerciera à tout jamais la vision de ce cerf qui lui sauva la vie. Mais quoi tirer de ces enseignements nous spectateurs? A quoi sert ce système répressif qu'est l'enfermement carcéral? Ne parle-t-on pas de réinsertion vis à vis de ces hommes qui ont fauté à un moment donné? Doit-on considérer la prison comme une école de la vie ou une école de la réussite par la violence? Là sont les interrogations qu'Audiard nous expose ou plutôt explose à plein visage!! Le plus inquiétant finalement, n'est-ce-pas le fait d'apprécier et d'aimer le jeune 'Malik' en sachant pertinemment bien que sa cause n'est pas louable et que la destinée qu'il se bâtit n'est pas recommandable? Tirons des enseignements de cette question et n'oublions pas que la frontière entre le bien et le mal n'est probablement pas plus imposante qu'une grille, un mur et des barbelés...
Magnifique plan final simplement icônique sur la naissance d'un véritable gangster...
Image >>> 9/10 Photographie sombre et froide fidèle aux volontés artistiques...