Le réalisateur d'origine hongroise
Nimrod Antal avait fait miroiter un joli potentiel avec son film
Kontroll. Malheureusement, depuis qu'il réalise des films pour les studios, il est devenu beaucoup moins convainquant (
Motel,
Blindés). Le voir sur un tel projet n'est donc pas forcément très bon signe.
Ce
Predators reprend donc le principe de base de ses prédécesseurs. On suit une bande de mercenaires qui se réveillent au milieu de la jungle sans savoir comment ils sont arrivés là. Ils ne se connaissent pas mais vont devoir se serrer les coudes pour se sortir de la menace qui semble planer sur eux. En effet, des predators rôdent dans les parages et ils sont bien décidés à les décimer un par un ...
Autant le dire clairement, le film manque sérieusement d'originalité. Mi-remake, mi-suite du classique de
John McTiernan, toute la première partie ressemble à un copier-coller de son modèle. En même temps, c'est la partie la plus réussie parce qu'après, ça devient du n'importe quoi ! D'ailleurs, c'est facile de repérer le moment où ça part en vrille : c'est quand
Lawrence Fishburne fait son apparition. Autant quand les humains se font pourchasser par les predators, ça se laisse regarder mais quand les predators commencent à se taper dessus entre eux pendant que les survivants les regardent gentillement, ça devient nase.
Niveau mise en scène, ça se laisse regarder mais il est clair que
Nimrod Antal n'a pas le talent de
John McTiernan pour les scènes d'action. Mais en même temps, elles sont assez rare donc ça n'est pas trop grave ... Les effets spéciaux sont réussis également et il n'y a rien à dire sur le visuel des predators qui est maintenant bien rodé. Par contre, c'est dommage que les décorateurs n'aient pas créé un véritable univers propre à cette planète. C'est un peu bête de situer l'action sur une planète extraterrestre si c'est pour se retrouver dans une jungle typiquement terrestre.
Enfin, le coup des "chiens predators" est quand même bien abusé ! Ils ne servent à rien si ce n'est à dire : "Regardez, nous aussi on chasse avec des chiens"
Uotre la tournure que prend le film, l'autre gros défaut du film est sa galerie de personnages. On a l'impression que pour faire un bon film de genre, on est obligé d'avoir des personnages stéréotypés. Chaque personnage correspond à un cliché bien précis : le héros en apparence sans pitié mais finalement pas si mauvais que ça, la jeune femme plus forte qu'elle en a l'air, les grosses brutes (russe ou mexicaine), le yakusa, le psychopathe de service et enfin le mec en apparence tout gentil mais qui cache bien son jeu. On n'est pas loin du casting de
The expendables !
Le seul problème, c'est qu'il n'y a aucun personnage attachant (à part peut-être la fille) et qu'ils peuvent se faire buter sans que ça nous fasse ni chaud ni froid.
Il faut dire que le film n'est pas aidé par le casting !
Adrien Brody n'est pas crédible une seconde dans le rôle principal. Si lui peut se faire passer pour un mercenaire,
Schwarzenegger peut se faire passer pour le gouverneur de la Californie ! En revanche, j'aime bien
Alice Braga dans un registre proche de celui de
Michelle Rodriguez. On retrouve les traditionnels
Danny Trejo et
Oleg Taktarov en grosses brutes sans cervelle. Quant à
Louis Ozawa Changchien, il fait un bon yakusa bien charismatique mais sa scène de duel contre le predator est bien bidon. Seul
Topher Grace interprète un personnage qui a une évolution psychologique intéressante. C'est d'ailleurs le seul élément à sauver de la seconde partie du film.
Au final, ce nouvel opus de la saga "Predator" n'a qu'un intérêt très minime tant il manque d'originalité. Pour ma part, je le mettrai au même niveau que le
Alien Vs Predator : Requiem auquel j'avais trouvé un certain charme malgré ses nombreux défauts. En tout cas, on est bien loin de la qualité de l'original.