Kingdom of Heaven de Ridley Scott
En plein deuil, un forgeron trouvera sa route sur l'énième conquête sainte de Jérusalem.
Avec Kingdom of Heaven Ridley Scott retrouve le genre qu'il a dépoussiéré lui permettant de faire ses deux seul films marquant depuis son départ fulgurant Duellistes/Alien/Blade Runner suivit d'un longue traversé du désert, le réalisateur retrouve une imagerie épique encore plus aboutie quand dans son précédent essais Gladiator bien que l'émotion soit plus sèche et la dramatisation moins prenante.
Pourtant le récit de Kingdom of Heaven est plus ambitieux autant par son nombre de personnage et son discours sur la stupidité de cette guerre sainte qui a duré des siècles et qui a toujours lieu à l'heure actuelle. A la manière de son personnage principal Ridley Scott adopte un ton distant et froid pour porter un message lucide.
Orlando Bloom adopte parfaitement le rôle qui lui est confié celui d'un villageois anesthésié par la douleur qui va être tout à tour spectateur puis acteur de la folie religieuse qui a régné durant le Moyen-Age. On pourra juste reprocher au film de ne pas injecter suffisamment de passion restant peut être un peu trop sage dans son histoire d'amour et ses enjeux sanglants.
Le film possède quand même un énorme casting de second rôle tous parfaitement à leur place d'un Liam Neeson à bout de souffle au charisme cicatrisé de Jeremy Irons, d'un Edward Norton inquiétant sous son masque à la beauté énigmatique d'Eva Green en passant par un méchant Guy de Lusignan délicieusement sans scrupule jusqu'au regard glaçant de Saladin.
Ridley Scott créer une atmosphère envoutante, dès les premiers plans enneigés en campagne française on sait que la tenue visuelle du film sera de haute volée entre giclé de sang, drapeaux au vent, poussière, ombre, paysages variés on a droit un véritable panel à la fois classe et épique rélevé par une photo magnifique alternant le chaud et le froid.
Kingdom of Heaven se révèle être une splendide épopée interrogeant sur la nature de son conflit sans fin tout en délivrant plusieurs moments d'action impeccablement découpé porté par une sublime musique. En traitant librement l'épisode le plus passionnant des croisades celui Saladin réunifie les états musulmans pour reconquérir Jérusalem, Ridley Scott s'offre un récit en forme de boucle aux dialogues savamment écrit.
Ainsi beaucoup de scènes initiales trouveront un écho voir un dédoublement, les liens du sang autant que les enjeux politico-religieux enracine Kingdom Of Heaven dans le top 5 de la filmographie de Sir Ridley Scott
9/10