Tous les garçons aiment Mandy Laneimage Amazon Tout d’abord il m’a fallu un moment avant de me souvenir si j’avais vu le film ou pas. La réponse était oui, une semaine plus tôt… Guère flatteur pour un film qu’on ne se souvienne même pas l’avoir vu quelques jours avant. Après avoir remis mes idées en place, j’ai reconstitué l’objet afin de pouvoir écrire ces quelques lignes.
Réalisé comme un slasher des plus conventionnels, Mandy Lane a peu d’arguments à faire valoir. Avec une réalisation d’une grande insipidité, nous balançant des refreins archi-archi-archi-connus : du genre « un personnage en arrière plan, une ombre rapide qui passe devant la caméra avec une musique brutale », on essaie de nous faire sursauter, mais la recette est tellement éculée que seuls les néophites se laisseront prendre… A déplorer d’ailleurs que ce soit le sursaut, et non la vraie peur ou angoisse, qui soient systématiquement visés dans ce genre de production. Mais voilà, il faut un réel talent à la réalisation pour susciter un climat d’angoisse, alors que n’importe quel abruti fera bondir une salle avec un truc surgissant soudainement et une musique brutale…
Côté scénario, la grande originalité prévaut : un groupe d’ados réunis pour faire la fête dans une maison isolée, téléphones en rade, et tueur sadique insaisissable qui rôde alentours… on a visiblement consulté avant d’écrire la série de bouquins jaunes et noirs « comment écrire un slasher pour les Nuls ». Avec ses personnages clichés : la salope, la cruche, la fille pure et mystérieuse (celle du titre)… Evidemment la jeune fille ayant commis le premier acte sexuel mourra la première.
On a bien sûr droit à un twist final, attendu comme le train. Là encore tiré du bouquin jaune et noir, la recette éculée est si prévisible qu’on connaît le dénouement du film dès l’introduction. Il suffit d’avoir déjà vu quelques autres opus du même genre pour n’être guère surpris par cette fin, à priori invraisemblable, mais qui répond à une logique scénaristique aussi solidement établie que la recette d’un Big Mac : on ne varie pas d’un poil.
En l’absence du moindre suspense, du moindre frisson, du moindre éclat de rire, il ne reste plus qu’à se contenter de contempler quelques jolies jeunes filles (et encore en nombre très limité), mais qui veilleront à ne rien trop dévoiler de leur anatomie avantageuse.
Bref, c’est le néant.
2/10