Cellule 211 8/10On pourrai penser à un énième film carcéral mais Celda 211 a su reprendre les bons éléments qui composent
Un Prophète ou un
Dog Pound pour en faire un film innovant avec un scénario très original tiré d'un roman. Le film est puissant, et peut jouer la carte psychologique à fond avec ce mélange puissant qu'est la rivalité matons / détenus.
Le film présente donc la venue d'un nouveau gardien de prison, Juan Oliver, venu en repérage un jour avant de prendre ses fonctions, et se retrouve pris dans une mutinerie. Cet inconnu aux yeux des autres prisonniers est tout de suite mal vus et douteux. Juan va donc devoir faire ses preuves et gagner la confiance auprès du leader de la prison,
Malamadre. C'est donc par différentes "épreuves" et interventions "divines" que Juan
Calzones Oliver va monter en grade lors de la mutinerie et va devenir un des personnages au premier plan lors des négociations.
L'histoire a un fort potentiel, et il est très bien exploité. Le suspens est présent durant tout le film, et les différents coups de théâtre sont mis en scène remarquablement. On voit donc au fil des heures, une transformation nécessaire et involontaire de ce futur gardien de prison. Les différents flashbacks et flashforwards nous plonge dans la dimension humaine et psychologiques des personnages, entre la relation de
Calzones avec sa femme, et les interrogatoires des gardiens de prisons du moment et du négociateur. On sent une réelle fraternité naissante et une confiance mise à mal, et c'est en cela que le film est réussi car il arrive à bien le faire ressortir et surtout en faire profiter le spectateur. Le final du film est surprenant, fort en réalisation comme durant le reste du film, avec des scènes de mutineries convaincantes et des acteurs au top.
Concernant donc les acteurs, Alberto Amman (Juan Oliver) est très prenant, Luis Toscar (
Malamadre) est magistral, sans compter sur les performances des détenus, rendus encore plus vrai par l'insertion dans le castings de détenus en conditionnelle. Leurs gueules de tueurs, et surtout pour certains leur voix, nous effraie et on arrive même à en rigoler.
Enfin, les scènes de "torture" ou de "passage à tabas" ne sont pas d'une violence extrême, mais très soutenues, cependant il reste certains passages difficiles (notamment la scène d'ouverture, avec une ouverture de veines...) ou d'autres règlements de comptes que je vous laisse découvrir.
Il y a cependant quelques défauts qui me tracassent, concernant la mutinerie, je trouve qu'elle arrive vraiment trop rapidement, et sa mise en place laisse perplexe. De plus, l'incident principal du film semble tomber parfaitement mal...
Cependant, le film arrive à nous transporter en plein cœur de cette mutinerie, explosant de réalisme. Le cinéma espagnol nous étonne toujours autant.