[Jipi] Mes critiques en 2010

[jean-michel]

j'aime pas les remakes , et celui là me donnait pas envie!

[Scalp]

Ca manque de teen et de love story pour toi.

[jean-michel]

non mais c'est du réchauffé, et brody c'est pas le genre du film d'action!! schwarzenegger c'est le top!! imbattable!!

[Scalp]

Pas besoin d'avoir un physique bodybuildé pour être crédible dans un film d'action, là en l'occurrence Brody s'en sort pas trop mal dans un registre Christian Bale du pauvre.

[Jipi]

The fountain Darren Aronofsky 2006

The Fountain est une toile initiatique d’une tristesse caniculaire hors du commun montrant toutes époques confondues l’indispensable besoin de se découvrir à l’aide de la conquête d’une paix intérieure ceci dans un contexte guerrier, scientifique ou futuriste.

Que ce soit dans l’intrigue, sous les flèches, le laboratoire et ses formules ou l’isolement dans les étoiles un même visage connecté à son prochain ou à son prédécesseur ne possède qu’une pensée unique.

Un besoin profond de se définir dans un climat lucide ou surréaliste mêlant la volonté de comprendre et de se métamorphoser grâce à de magnifiques expériences semblables à des touchers mystiques propulseurs de nouvelles dimensions acquises dans la pénombre ou dans des ocres flamboyants.

L’opus est magnifique mais reste bien souvent crypté dans une lenteur qu’il faut accepter. Le sentier menant laborieusement un nouvel esprit vers sa rédemption s’avère pénible dans un travail thématique somptueux qu’il faut déguster avec détermination.

« The fountain » copieusement pourvu d’images déprimantes déroule des clichés éblouissants au bord d’un gigantesque effondrement mélancolique unissant toutes les approches religieuses dans un ordonnancement s’avérant par moments douteux.

Le rendu est prenant à condition de rester objectif devant ces assemblages numériques un peu fourre tout ayant le mérite ou le désavantage de garnir dans un seul paquet cadeau toutes les religions.

C’est un peu comme un immense salon dont tous les meubles disparates tentent de communiquer et d’acquérir une identité commune.

Ceci n’empêche nullement de se documenter en externe tout en se laissant capturer par ces tableaux semblant plus spectaculaires que véridiques.

L’envergure de l’entreprise reste d’une essence magistrale, un courage immense de s’expérimenter et de se dissoudre pour mieux renaitre dans un espace vierge ou tout est à faire en sachant enfin qui l'on est.

8/10

[Alegas]

Le dernier maitre de l'air Night Shyamalan

Grands Dieux, quelle tristesse pour les inconditionnels de ce grand monsieur de le voir perdre son âme dans un produit aussi insignifiant que cette suite d’images enfantines ayant malgré tout l’immense privilège de pouvoir déclencher de la dialectique entre des adeptes du maitre profondément déçus par ses pérégrinations bien naïves pour un adepte de la matière grise et des ados conquis par cette aventure ne nécessitant qu’une attention épurée de son maximum.

Night Shymalan mute vers de nouveaux sites en se dirigeant vers la rentabilité dont le manga représente actuellement un des plus beaux fleurons.

Ceci permet à un réalisateur libre et courageux ayant son public mais hélas comprimé dans ses volontés par des enveloppes à moitié vides de disposer d’un budget conséquent mais ne donnant vie qu’a un produit standard subordonné aux nouvelles technologies. Un de plus.

Les disciples d'une manière de faire semblant disparaitre se lamenteront pendant que les ados se réjouiront devant cet agréable divertissement ne faisant plus peur.

L’enfant conquérant n’est plus effrayé au contraire déterminé il en découd allègrement en imprégnant par sa lucidité et ses actes des esprits adolescents émerveillés devant la disponibilité d'un pouvoir capable de manipuler les éléments

Un concept véhiculant au préalable de l’angoisse et de la réflexion n’est plus qu’un spectacle de qualité dont l’enfant roi se délectera. Un travail dépaysant pourvu d'une magnifique connexion avec le merveilleux.

Cet opus est certainement une bienfaisante eau de jouvence que seul un imaginatif débordant pourra apprécier en s'immergeant dans cette aventure sans la juger.

L'imagination est le seul moyen de conquérir l'absolu.

5/10

[Jeff Buckley]

Débat : Jipi et les nouvelles technologies

[Jipi]

Bien vu, j'ai corrigé la répétition.

[Jeff Buckley]

Oula je ne l'avais pas remarqué comme une faute syntaxique mais comme une simple fixette d'un homme justement réfractaire à cette vogue qui envahit tous les domaines de l'activité humaine

[Jipi]

Non je ne pense pas être réfractaire mais c'est vrai que tous ces univers virtuels m'inquiètent un peu. Concernant les critiques je reconnais être un adepte de la pensée unique ce qui fait que bien souvent mes phrases se répètent. J'ai beau verrouiller mais rien n'y fait, j'ai l'impression de tourner en rond dans ce que j'écris.

[Alegas]

Johnny Guitar Nicholas Ray 1953



Je l'ai revu hier. Son emprise sur mon sensitif d'adolescent ne s'est hélas pas reproduite.

Je trouve l'allure de Joan Crawford bien burinée au contact d'un Sterling Hayden par moments aux portes d'une sensibilité de jouvencelle.

Johnny Guitare reste malgré ses défauts une approche rarissime montrant le bien et le mal détenus par des femmes. Je trouve assez fascinant le personnage de Mercedes Mac Cambridge surtout dans la scène de l'incendie du domaine.

Ses yeux révulsés de plaisir devant les flammes sont d'un paroxysme diabolique.

7/10

[droudrou]

en réponse à mon copain Jipi je lisais ces jours derniers une critique à propos de Johnny Guitar ! Un tel film aujourd'hui est impensable sinon réalisé dans un cadre très différent... Certes dans les méandres de ma mémoire il n'occupe pas une place importante mais vu son imagerie et le paroxysme de certaines situations c'est un film proche de l'expressionnisme Allemand des années 30/40 qui,alors le justifient !... Je faisais remarquer à Jipi que j'aurais bien vu ce même film muet et en noir et blanc...

[Alegas]

Le bateau Wolfgang Petersen 1981

Visages ruisselants de sueurs sur fonds bleus ou rouges avec aiguilles scrutées intensément par un équipage en danger permanent semble être les morceaux de bravoures de ce film préférant s’étendre sur le plan rapproché.

L’homme est littéralement récupéré par son aventure dont ses sens reproduisent à la perfection la tension dramatique. Les mésaventures constantes de ces sous mariniers stimulent un esprit d’équipe. Une merveilleuse machinerie soudée et opérationnelle s’exprime loin des bars et des entraîneuses.

La caméra comprime par des cadrages restreints une claustrophobie de tous instants. L’usine à gaz de ce bateau des profondeurs n’est pas analysée dans son intégralité. Ce ne sont que de petites surfaces occupées principalement par des regards inquiets.

Malgré une approche honnête des deux principaux ingrédients de ce périple, l’espoir et la crainte en alternance « le bateau » souffre d’un manque que l’on retrouve souvent dans certains films de Wolfgang Petersen, un rendu psychologique dramatique très correct conséquence d’un budget certainement serré forçant des visages trop mis à contribution à s'auto détruire par la terreur afin de combler un extérieur délaissé faute de moyens.

Heureusement le bouquet final remet les pendules à l’heure.

7/10

[Jipi]

The duchess Saul Dibb 2008

Très bon film sur la difficulté pour une femme d'exprimer sa véritable personnalité dans un contexte adultérin, pédant, austère et froid.

"Quand on est dans l'incapacité d'exprimer ses sentiments, on les camoufle dans le mépris et l'indifférence".

Cette phrase résume bien le contexte d'un XVIII ème siècle aristocratique impitoyable dominé par le protocole et le paraitre, il ne reste plus que le plaisir pour ressentir.

La seule véritable lumière étant l'ordonnancement majestueux des fontaines et des jardins.

8/10