IdlewildJe ne suis pas un grand admirateur d’Outkast, mais ce film me faisait de l’œil depuis sa sortie. Et quand j’ai su il y’a quelques semaines que ma Déesse R’n’B/Soul Janelle Monáe avait participé à ce film, je me suis empressé de me le procurer.
1935. Il est un lieu de rêve où l'alcool et l'argent du jeu coulent à flots, où des filles peu farouches ne demandent qu'à danser toute la nuit. Niché dans la petite bourgade d'Idlewild, Géorgie, ce club s'appelle l'Église. Percival s'y rend chaque soir pour jouer au piano, oublier un métier tuant et un père dominateur et envahissant. Un jour, il y rencontre la belle Angel, une chanteuse dont il tombe amoureux. Rooster, le gérant et meilleur ami de Percy, est son exact opposé. Sa situation devient franchement intenable lorsque le gangster Trumpy met le grappin sur son établissement.
Ce qui frappe d’entrée, c’est le mélange des époques. L’une des premières chansons du film est un Rap, voila qui n’est pas commun dans les années 30. L’ensemble des chorégraphies ponctuant le film sont très modernes et rythmées. Ce mélange des genres peut paraitre détonnant, mais on s’y fait rapidement, surtout que le modernisme s’efface rapidement pour laisser place à un film teinté de Soul, de Jazz et de Rythm’n’blues.
Vous l’aurez compris, Idlewild est une comédie musicale. Mais pas seulement. C’est aussi un véritable film noir. Le film dérive d’ailleurs constamment entre ces deux genres, sans vraiment savoir vers lequel pencher. Les minutes finales ne laissent planer aucun doute lors de l’enchainement de 3 chansons, dont une émouvante et superbement mise en scène.
La mise en scène de Bryan Barber est d’ailleurs loin d’être plan-plan comme j’aurais pu le craindre. Le film regorge de petites trouvailles visuelles qui rendent le film vivant. Je pense notamment à certaines transitions très réussies, à l’animation des notes sur les partitions (véritable métaphore du film) ou d’autres effets assez difficiles à décrire. Je mettrais un bémol tout de même à certaines incrustation en CGI totalement dispensables qui, voulant être chocs, en finissent par être tocs.
Un gros bémol aussi pour le casting. Qu’André Benjamin et Antwan Patton se donnent les rôles principaux, pas de soucis, c’est leur film, mais leurs monoexpressivités les dessert quelque peu. Paula Patton s’en sort honorablement grâce à sa voix et son joli minois (je crois que j’ai trouvé ma "beauté du mois"). Terrence Howard, malgré son jeu limité, réussi à rendre antipathique son personnage sans forcer. Finalement, ceux qui s’en sortent le mieux sont les quelques guests et rôles secondaires qui parsèment le film, Ving Rhames et Macy Gray et tête.
Finalement, on a une bonne petite comédie musicale, qui ne brille pas par son scénario très mince, mais qui n’en reste pas moins bien sympathique. Des défauts, certes, mais pas de quoi bouder son petit plaisir.
6/10