[cinemarium] Mes critiques en 2010

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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Milkshake » Ven 02 Juil 2010, 17:36

cinemarium a écrit: Memento, de Christopher Nolan: 8/10

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Concernant la forme même de ce Memento, la réalisation générale est très classique, hors évidemment l’effet yoyo du détraquement temporel. Le ton froid souligne la solitude du héros. Mais ce qui est le plus gênant est l’absence de réel cachet à l’image : les plans sont simplistes et la caméra n’est jamais exigeante ni ambitieuse. Tout le monde ne se nomme pas David Fincher, c’est un fait. Il reste néanmoins dommage que Nolan n’est pas invité son photographe à transmettre de plus de vitalité à travers son objectif.

Mais là n’est pas l’essentiel. Espérons juste qu’Inception soit aussi bon que ce Memento, qui est à ce jour le meilleur film de son réalisateur. Réponse dans une quinzaine de jours.



Ouai enfin c'est dommage de d'incrimer le film pour ça en plus je trouve que l'aspect "brute/dépouille" du film va bien avec l'histoire. Surtout que tu as été emporté par l'histoire et les acteurs c'est pas ça le plus important ?

Memento c'est comme un premier film pour Nolan faut savoir que le film a été tournée en 2/3 semaines avec des moyens dérisoire donc impossible d'avoir une photo très travailler ou des mouvements de caméra compliqué le budget n'est pas là.

Et puis ça fait pas tout tu cite justement Fincher qui a eu un gros budget pour son dernier film donc oui il peut se permettre de faire de belles images mais d'un autre côté il n'y a que ça dans le film c'est du papier glacé qui brase du vide.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Waylander » Ven 02 Juil 2010, 18:05

Je suis pas sur que les mouvements de caméra soient plus travaillés avec un meilleur budget. La photo etc...ok mais les plans en eux-mêmes ça n'a rien avoir avec l'argent. C'est le réal qui bouge ou pas sa cam c'est tout. Alors oui les grues ça coute bonbon et les rails pour les travelling etc..aussi mais bon ça n'empêche qu'on peut prendre une steady ou une shakycam. C'est même moins cher que le reste je crois. C'est juste que pour Memento Nolan a voulut le réaliser ainsi je pense. Si a chaque fois fallait tout remettre en cause pour une histoire d'argent ça voudrait dire qu'aucun film n'est ce qu'il aurait ou devrait être...
Memento ça reste une sacré ambiance, un sacré scénario , montage, narration etc...et ça , même avec 100 balles si t'as le talent tu peux le faire. :eheh:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Milkshake » Ven 02 Juil 2010, 18:24

Je dis juste que si Nolan avait eu plus de budget il aurait pu enrober le film c'est ce qui semblait être la critique de Cinémarium qui voulait une photo plus travaillé ou des déplacements ou placement de caméra plus ambitieux.

Après je suis d'accord avec de très petits budget tu peux faire de très bonne chose suffit que l'inventivité soit là, la preuve les passage en noir & blanc sont très bien pensé dansMemento est donne un bon caché..

Par exemple dernièrement je suis tombé sur le clip d'un certain J.Cole Who Dat la chanson est pas extra mais la réal est géniale dans le placement du chanteur et des personnes qui l'entoure la manière dont tout est filmé en faux plan séquence.

Suffit de voir yen a qui arrive même à faire des mini films correct avec un Iphone 4 et une steadycam :mrgreen:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Dim 04 Juil 2010, 21:10

Milkshake a écrit:Je dis juste que si Nolan avait eu plus de budget il aurait pu enrober le film c'est ce qui semblait être la critique de Cinémarium qui voulait une photo plus travaillé ou des déplacements ou placement de caméra plus ambitieux.


Je suis d'accord que tout n'est pas possible, notamment à cause du facteur financier. Néanmoins, le "défaut" doit tout-de-même être souligné. Après, et au vu de la note que j'ai attribué au film, ce "défaut" n'est pas important.
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Toy Story 3 - 9,5/10

Messagepar cinemarium » Jeu 15 Juil 2010, 14:39

Toy Story 3, de Lee Unkrich : 9.5/10

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C’est toujours la même chanson. A chaque nouveau Pixar, l’éternelle question refait encore et toujours son apparition : le nouveau Pixar sera-t-il aussi bon que le précédent? Car, depuis 1995 et le premier Toy Story, la société californienne ne cesse d’épater, film après film, les yeux émerveillés des éternels enfants du monde entier. Se sont ainsi succédé, au fil des années, des films qui s’apparentent à de véritables chefs d’œuvres : Monstres et cie, Ratatouille, Wall-e ou encore Là-haut, pour ne citer qu’eux, sont ainsi devenus des œuvres aussi classiques que Le roi lion ou La petite sirène, notamment grâce à une narration toujours exemplaire. La transition au numérique et au film d’animation 3D était ainsi assurée avec un brio indéniable et une certaine insolence.
Le studio revient donc en cet été 2010 avec la suite de sa série phare : le fameux Toy Story 3. Près de huit ans après le second volet, l’attente était énorme et cette suite, à la fois risquée mais tellement évidente, fait, une fois de plus, honneur aux précédentes productions Disney. Un chef d’œuvre.

Un florilège de pixels cinématographiques
La recette du succès de la firme américaine est finalement assez simple. En premier lieu, tous ses films disposent de personnages plus attachants et plus charismatiques les uns que les autres. C’est donc avec une joie intense que nous retrouvons, avec ce Toy Story 3, les éternels jouets vivants que sont Woody, Buzz, monsieur Patate et leurs compagnons.
Vient ensuite un scénario simple mais terriblement efficace. Andy, l’enfant disposant de ces jouets, a maintenant grandi et doit faire face à éminent départ pour l’Université. L’heure est donc grave pour Woody et ses acolytes : pour éviter le cimetière des jouets, à savoir la poubelle, ces derniers doivent rapidement trouver une solution.
Derrière ce scénario assez simple et plutôt classique, la narration de ce Toy Story 3 est d’une exemplarité à toutes épreuves. Alternant avec brio et efficacité les scènes émouvantes, d’action et humoristiques, le film propose un équilibre tout simplement parfait et ne pourra jamais ennuyer le spectateur. On rigolera aisément face au caractère androgyne de Ken, nouveau venu dans la troupe. On s’émouvra facilement face à l’humanisme et à l’incroyable solidarité de ces jouets vivants et respirant la bonne humeur. Et on s’extasiera devant les nombreuses scènes d’action, toujours bien rythmées et parfaitement chronométrées. Quelle excellence !
Finalement, Toy Story 3 est cinématographiquement parfait, notamment grâce à une technique époustouflante. Car le bond technologique depuis le premier volet est extraordinaire. Les visages sont fins et vivants, les animations sont époustouflantes et le nombre d’objets affichés à l’écran est considérable. Que dire aussi de ces incroyables jeux de lumières, notamment durant la dernière partie du film, qui étonnent par leur authenticité et leur réalisme. Cette extrême personnification de ces jouets est donc d’une réussite parfaite, et articule ainsi toute la colonne vertébrale de ce Toy Story 3 qui s’apparente à un véritable concentré d’humour et d’émotion. Les musiques sont, bien entendu, pas en reste. Tout comme les plans, qui semblent être tirés d’une véritable caméra, tant leur exactitude impose le plus grand des respects. Bref, Toy Story 3 dispose tout simplement d'un univers vivant.

Le culte du chef
Mais ce qui caractérise aussi toutes les œuvres de Pixar est leur succulente double lecture. On se souvient aisément du message fort et poignant de Wall-e, qui alertait sur la dérive industrielle. Tout comme l’interrogation existentialiste de Là-haut, fort émouvant, qui questionnait sur la vie et la mort. Des thèmes souvent durs, forts et complexes proposés dans des films avant tout destinés aux enfants ? Là est le véritable tour de force de Pixar et de ses scénaristes : savoir amener de véritables questionnements philosophiques à travers un tourbillon de pixel ravageurs et édulcorés. Bien entendu, Toy Story 3 ne déroge pas à la règle. L’essence même du scénario est en effet existentialiste : les protagonistes font la connaissance et l’appréhension de l’oubli et de la mort, symbolisée par la poubelle et les déchets. Leur combat, tout au long du film, est d’une intensité émotionnelle comme rarement vue dans un film d’animation. Leur solidarité, aux antipodes de l’individualisme américain, est digne de l’éclat de couleurs que leur plastique renvoie.
Mais l’éclat de génie de ce Toy Story 3 est l’incroyable maturité de sa problématique sur la question des régimes totalitaires. Car, aussi étonnant que cela puisse paraître, Toy Story 3 propose une vision alarmiste de l’abus gouvernemental en particulier et de l’autorité en général. A travers le personnage de Lotso, cet ourson en peluche rose parfumé à la fraise, le régime stalinien de la garderie, où vont atterrir Woody et ses amis, est parfaitement décrié. Torture, interrogatoire, culte du chef, tous les ingrédients du parfait régime totalitaire sont abordés avec une justesse exemplaire pour un film d’animation.

Parfaitement réalisé, disposant d’un rythme extraordinaire et réussissant le pari d'être à la fois adulte et enfantin, Toy Story 3 est un florilège de réussites. Les maitres Pixar ont une nouvelle fois encore frappé et montrent, par la même occasion, qu'ils savent sans cesse se renouveler et enchainer des projets d'envergure. Qui s’en plaindra ? Peut-être un certain ogre vert, qui commence sérieusement à accuser le coup.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Jeu 15 Juil 2010, 16:22

Je lirai ça demain soir car je veux pas me faire d'idée sur ce film avant demain vu que j'irai le voir avec ma fille
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Ven 16 Juil 2010, 08:36

zack_ a écrit:Je lirai ça demain soir car je veux pas me faire d'idée sur ce film avant demain vu que j'irai le voir avec ma fille


Je te comprends, mais sache que tu vas prendre une sacré claque tant la qualité du film est sublime !
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Jarhead - 7,5/10

Messagepar cinemarium » Lun 19 Juil 2010, 08:55

Jarhead, de Sam Mendès : 7.5/10

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Ne vous fiez pas à sa jaquette. Jarhead n’est pas un énième film de guerre qu’Hollywood a l’habitude de nous concocter. D’ailleurs, Jarhead n’est pas un film de guerre, mais un film sur la guerre. La nuance peut paraitre minime mais celle-ci est cruciale. Un indice aurait d’ailleurs pu vous mettre la puce à l’oreille : son réalisateur est nommé Sam Mendès. Pour ceux qui auraient raté le train cinématographique de ces dix dernières années, Sam Mendès n’a réalisé, à l’heure actuelle, que cinq films : Americain Beauty (film aux cinq oscars dont Meilleur film et Meilleur réalisateur), le sublime Les Noces rebelles, Les sentiers de la perdition, Away we go, et, bien entendu, Jarhead. Une filmographie exemplaire.
Le réalisateur et dramaturge américain nous présente avec Jarhead sa propre vision de la première guerre du golfe, ou plutôt de ses conséquences morales et psychologiques. Car, comme l’aurait dit le philosophe Alain, « qui veut la guerre est en guerre avec soi ».

L’absurdité est sans espoir
Eté 1990. Swofford, jeune américain issu d’une famille patriote et militaire, vient de débarquer dans le terrible bateau de la guerre. Naviguant de centres d’entrainement, le nouveau venu dans les marines, qui sont surnommés les Jarhead, va bientôt découvrir que la réalité de la guerre n’est pas celle que l’on s’imaginait et que l’action, la dextérité et la solidarité ne sont que mirages dans le désert irakien. Car en plus d’une attente interminable vers le front, la monotonie et l’ennui vont faire du quotidien de ces soldats un enfer. Tout le comble de cette guerre, qui durera seulement quatre jours pour Swofford et son régiment et qui n’aura jamais fait de ces derniers de véritables soldats.
Tout commence par de subtiles phrases narrées par le protagoniste principal, qui signalent donc aux spectateurs que celui-ci est sorti indemne de cette effroyable guerre. Ce genre de narration se révèle, en général, d’une extrême efficacité si celui-ci est intelligemment utilisé. Ce qui est le cas. Toute la vie militaire du jeune soldat nous est racontée dès son commencement par le principal intéressé et avec un rythme relativement subtil : engagement, entrainement, déshumanisation, problème hiérarchique et suffocation psychologique sont rapidement mis en avant et font du spectateur un témoin situé aux premières loges du drame sentimental de la guerre. Car Jarhead est avant tout, comme dans la plupart des films de son réalisateur, un film qui suggère et qui image. Ne vous attendez pas à voir de l’action car elle est absente. Ne vous attendez pas à un scénario machiavélique, ce dernier n’étant finalement que justifié pour poser des réflexions.
Jusqu’où ira l’absurdité des situations, et quelles en sont les conséquences et les réponses ? Une piste est d’ailleurs subtilement avancée par Sam Mendès à travers le comportement de Swafford : dans les toilettes, celui-ci est surpris en pleine lecture de L’étranger, d’Albert Camus, célèbre philosophe et écrivain français qui souligna, au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’absurdité de celle-ci. Et sa réponse fut la révolte : que ce soit une révolte physique, par le biais de révolutions et d’attentats envers l’autorité, ou que ce soit une révolte psychologique, par le biais de l’éradication nihiliste et de la connaissance de soi, la révolte apparaît comme l’unique solution à l’absurde.

Tout le long du film, les soldats, abusés par le mensonge d’Etat et la perversion liberticide, ne cesseront donc une révolte qui n’aboutira jamais. Ils piègeront leur caporal face aux journalistes d’investigation, en pratiquant l’art de la débilité et de la pitrerie. Ils refuseront certains ordres mais se verront toujours lésés dans l’injuste répartition du succès et des plus-values. Car, à défaut de ne parvenir à pratiquer leur véritable objectif – à savoir promouvoir leur liberté à travers la guerre –, les soldats engagés se retrouveront dans l’isolement le plus total par faute de distractions et de contacts humains. Toute la déshumanisation de la guerre alors que celle-ci n’a même pas, pour eux, encore commencé. L’entrainement sera inutile par sa longueur tout comme l’action par sa brièveté : quatre jours de guerre, sans tirer la moindre balle, apparaitra comme un choc émotionnel imperturbable face aux plus de 150 jours d’entrainement, de courses, de pompes et de masturbation.
La question existentielle du soldat se posera finalement par un paradoxe fatal : « à quoi je sers ? »

L’humour comme seule arme
La principale particularité de Jarhead est son stupéfiant melting-pot de figures de style qui semblaient pourtant s'opposées. Car face au questionnement philosophique expliqué plus haut, Sam Mendès a choisi de faire de son film une sorte de comédie dramatique ayant pour fond la guerre et ses atrocités. Se succède ainsi d’innombrables gags, parfois caricaturaux, sur les soldats et leur dose extrême de débilité. Assoiffés de sang, qu’ils ne verront jamais, ces soldats apparaissent comme des clichés absolus d’imperfection intellectuelle : trahison morale, perversité sexuelle et autres comportements violents, ils ne semblent pas briller par leur sagesse. N’empêche, ceux-ci formeront la meilleure arme possible qu’est l’humour et la sincérité. En ce sens, le film de Sam Mendès est un véritable contre-courant envers tous les films traitant du drame émotionnel de la guerre. Sa vision est loin d’être alarmiste, même si décourageante.

Pour filmer ce condensé d’humour et de haine, Sam Mendès fait appel à des plans serrés mais souvent intimistes, qui pourraient aisément rappeler un documentaire. Excepté une scène, la seule illustrant directement la guerre et son champ de bataille, le film se veut très réaliste et souvent sobre. Le désir de fidèle retranscription est donc indéniable. Ces scènes à la première personne qui nous mettent directement dans les yeux du soldat en sont l’exemple le plus significatif. Cependant, certaines scènes, par leur utilité ou par leur traitement, semblent étonnantes. Notamment celles qui ont pour décor la flambée des puits de pétrole, qui paraissent peu crédibles et particulièrement « graphiques » ; ce qui créé une véritable rupture avec l’apparence générale de l’œuvre. D’autres scènes apparaissent quant à elles plutôt peu crédibles et surjouées. Dommage.

Par son traitement intimiste, humoristique et décourageant de la guerre, Jarhead est une indéniable réussite et apparaît comme une œuvre polymorphe de son réalisateur, qui a su allier cinéma, par l’approche imagé, et théâtre, par la dose dramatique du récit. A voir sans hésitation.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Alegas » Lun 19 Juil 2010, 10:06

Excellent film. :super:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Lun 19 Juil 2010, 10:24

Un poil frustré à la fin comme le soldat d'ailleurs
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Milkshake » Lun 19 Juil 2010, 17:44

Ouai mais c'est toute l'intelligence et l'originalité du film, c'est pas un énième épisode au front.

Vu ta critique positive tu aurait pu être encore plus généreux sur la note Cinémarium :wink:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Lun 19 Juil 2010, 17:47

Depuis quand tu quémandes sur les notes des autres :eheh:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Milkshake » Lun 19 Juil 2010, 17:52

Je suis calife à la place du calife maintenant que je vous ai amadoué avec Heatmann, la place est libre pour un vrai tyran 8)

En fait c'est juste qu'en lisant sa critique très positive je pensais que la note serais plus élevé.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Lun 19 Juil 2010, 20:06

Milkshake a écrit:Je suis calife à la place du calife maintenant que je vous ai amadoué avec Heatmann, la place est libre pour un vrai tyran 8)

En fait c'est juste qu'en lisant sa critique très positive je pensais que la note serais plus élevé.


La note, l'éternelle bataille de toutes critiques. Ou la rationalisation de l'irrationnel. 7.5/10 reste une très bonne note. :super:
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Autre Monde (L') - 1/10

Messagepar cinemarium » Mer 21 Juil 2010, 17:29

L'autre monde, de Gilles Marchand: 1/10

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Présenté au Festival de Cannes cette année, L’autre monde, réalisé par le français Gilles Marchand, débarque enfin dans nos salles obscures. Abordant d’une manière plutôt décousue la réalité virtuelle, comme certains aiment la nommer, L’autre monde apparaît comme un divertissement raté et comme du cinéma vide de toutes émotions et de toute vitalité. Par son approche approximative et providentielle d’un véritable phénomène de société, à savoir le jeu multijoueur et son addiction, le film du cinéaste français manque complètement sa cible. Et c’est peu dire.



Un scénario peu convaincant

Gaspard et Marion, jeune couple tout juste formé, vont découvrir par le fruit du hasard un téléphone portable appartenant à une mystérieuse « Sam ». Ce sera le début d’une incroyable aventure qui conduira Gaspard vers la belle Audrey, une jeune blonde passionnée par un jeu de rôle en ligne dénommé « Black hole ». Découverte qui le mènera vers le sombre chemin de la crise identitaire, où l’amour et la quête de soi se mêlent dangereusement.
Derrière ce scénario au classicisme effroyable se cache une succession de situations plus grotesques les unes que les autres. Dès le début du film, le spectateur est prévenu. A travers un parallélisme pas si évident que semble le suggérer Gilles Marchand, L’autre monde débute par la cohésion imagée de scènes issues de « Black hole » et de scènes réelles où les protagonistes y effectuent les mêmes actions, à savoir sauter dans le vide. Le scénario enchainera ensuite une multitude de grossièreté où les situations hasardeuses, et donc peu probables, se multiplieront. Le sens des choses ne semblait décidément pas être une des priorités du réalisateur et du scénariste. Dommage, car, pour le coup, la fusion entre le spectateur et le film parait peu probable, tellement ce dernier est surréaliste, contrairement à son univers traité d’une façon froide et caricaturale.

Le scénario est ainsi incroyablement maladroit en présentant, par exemple, le monde des jeux virtuels comme un monde uniforme et techniquement parfait. Là aussi, pour ceux qui connaitraient ne serait-ce qu’un peu les jeux en réseaux, la crédibilité de « Black hole » est tout simplement nulle. Et c’est là le principal défaut profond de L’autre monde : la cohésion du monde réel, traité d’une manière plutôt réaliste dans sa forme, avec celui du monde virtuel, qui est raté à la fois visuellement et intrinsèquement, est ratée et donc dommageable. Comme si cela ne suffisait pas, le coté moralisateur du film est d’une banalité exécrable car sans aucunes profondeurs. Les idées préfabriquées, que ce soit au niveau des jeux vidéo ou au niveau de la jeunesse et de sa vitalité, ne seront jamais dépassées et toujours présentées de manières grotesques et insolentes. Les jeunes, que Gilles Marchand ne doit pas souvent fréquentés, sont diabolisés comme rarement à travers des situations, une fois de plus, grotesques et, d'un point de vue scénaristique, inutiles. Comme ces scènes de rodéo où les protagonistes confondent jeu et réalité morbide. Quelle platitude incroyable !
A l’image aussi des scènes sensuelles où Gaspard et Marion s’entremêleront chaleureusement. Ces scènes, où l’émotion devrait apparaitre comme un des ingrédients fondateurs, seront toujours mal amenées et surtout toujours mal traitées. Le geste immaculé de la première relation sexuelle sera terni par une mise en scène exécrable, notamment à cause de musiques particulièrement mal adaptées. Et ce n’est surement pas la caméra à l’épaule, permettant une certaine intensification de l’image, qui rattrapera la fausse note.


Complètement décousu

Ces nombreuses aberrations scénaristiques et symboliques ne sont malheureusement pas aidées par une réalisation tout simplement ratée. D’un point de vue purement technique, le naufrage est total : le montage est parfois digne d’un film amateur (comme cette scène où le jour fait place à la nuit entre deux plans !), le rythme est raté, la plupart des plans manquent de créativité, et la prestation générale des acteurs est passable. Louise Bourgoin n’est définitivement pas une grande actrice, même si, il est vrai, son rôle fade et froid ne l’aide pas. Grégoire Leprince-Ringuet, incarnant le personnage principal, n’arrive pas à tenir la cadence d’un film souffrant indéniablement d’un complexe d’infériorité.

Sur sa forme, le film apparaît incroyablement décousu. Alternant des scènes à l’intérêt plus que discutable et sans aucuns liens directs avec l’intrigue, Gilles Marchand se perd dans un mélange incroyable de situations qui souligne un manque évident d’ambition et de perfectionnisme. Et qui créé un faux rythme abominable. De plus, le message de L’autre monde est peu évident. Les mondes virtuels peuvent être nocifs et permettent l’usurpation d’identité ? Rien de bien nouveau. La jeunesse connaît une crise identitaire sans précédent ? Bof. Le questionnement est ainsi d’une platitude incroyable. A l’image du film.

Un tel échec parait incroyable. L’autre monde est un film tellement raté que l’on peut se demander ce qu’il faisait à Cannes. Cinématographiquement parlant, le film est, tout simplement, d’une nullité comme rarement vu ces derniers temps. Gilles Marchand n’arrivera donc jamais à assumer le rôle inavoué de son œuvre: proposer une réflexion convenable sur un ton divertissant. A éviter.
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