[Alegas] Mes critiques en 2010

[Alegas]

Night Of The Living Dead (La Nuit Des Morts Vivants) de George Andrew Romero

(1968)

Plus de 40 ans après sa sortie, Night Of The Living Dead continue à exercer son charme : bien que le long-métrage souffre de la comparaison avec les nouveaux films de zombies (Le Dawn Of The Dead de Zack Snyder, le 28 Days Later de Danny Boyle, etc...), il reste toujours aussi intéressant pour son côté amateur et surtout les interprétations nombreuses que l'on peut faire à son sujet (critique du racisme, de la guerre du Viêt-Nam, du port d'armes, etc...).
Image en noir et blanc, acteurs inconnus et esprit huit-clos rendent le film très convaincant. Dommage que les enjeux scénaristiques n'arrivent pas à impliquer un peu plus le spectateur dans l'histoire et que certains personnages passent un peu trop rapidement à la trappe.

Sans être un chef d'œuvre absolu, Night Of The Living Dead est clairement une référence pour le cinéma d'horreur mondial et se regarde toujours avec un plaisir nostalgique certain.

7,5/10

[Alegas]

28 Days Later (28 Jours Plus Tard) de Danny Boyle

(2002)

Cela faisait un moment que je comptais revoir ce qui est surement l'un des meilleurs films (sinon le meilleur) de Danny Boyle. C'est désormais chose faite et une chose est sûre : j'aime toujours autant ce film.

Tout d'abord, il faut savoir que Boyle remet au goût du jour le film de zombies en l'actualisant : ainsi, tout est une histoire du virus extrêmement contagieux. Un peu facile scénaristiquement, certes, mais diaboliquement efficace. Enfin, là où la plupart des films de zombies se déroulaient dans des villages paumés de la campagne américaine, 28 Days Later se déroule en Angleterre, de Londres jusqu'à Manchester. C'est d'ailleurs là l'une des plus belles idées du film : une scène où le héros (joué brillamment par Cillian Murphy) cherche une aide quelconque dans un Londres totalement vide. Extrêmement audacieux et totalement convaincant.

Le reste du film n'est pas en reste puisque l'on a droit a plusieurs autres scènes mémorables comme l'ascension mouvementée d'une cage d'escalier d'HLM, une fuite ultra-stressante dans un tunnel routier, la vision lointaine d'un Manchester en flamme ou encore un hommage sympathique aux films de survival des 80's. Le tout est accompagné par une composition réussie de John Murphy qui alterne les passages rock et les chœurs avec une aisance déconcertante. Quand à la réalisation de Boyle, elle est magistrale : angoissante et contemplative à la fois, elle n'ennuie jamais et se permet de nombreux effets de style réussis (images gelées, flous en post-prod, caméra en biais, etc...).

Au final, on se retrouve tout simplement devant le meilleur film de zombie de ces dernières années. Pour le coup, on peut vraiment espérer que Boyle va réaliser le très attendu 28 Months Later.

9/10

[zack_]

C'est quand ils veulent pour une édition de ce film en BD! Je le veux!

[alinoe]

Danny Boyle a réussi un véritable exploit : celui de me faire enfin apprécier un film de zombies, parce que je suis vraiment hermétique au genre.
Et ce passage dans un Londres déserté est effectivement magistral d'intensité.

[Alegas]

Dawn Of The Dead (Zombie) de George Andrew Romero

(1978)

Autant le dire tout de suite, Dawn Of The Dead est une immense déception. Pourquoi ? Parce que depuis des années on m'en avait parlé comme le film ultime de zombie, celui qui révolutionnait le genre. Pourtant, Dawn Of The Dead est loin d'être révolutionnaire, le film étant un immense remake du premier opus de Romero, Night Of The Living Dead, où s'enchaînent des rebondissements scénaristiques de mauvais goûts.

Tout commence par une introduction des personnages foireuse. Là où Romero réussissait à introduire rapidement et efficacement des personnages banals dans le premier film de la saga, il tente maladroitement de donner une épaisseur à ses 4 héros en montrant pendant une (longue) demi-heure des péripéties vaines et inutiles. Vient ensuite la seule grande bonne idée du métrage, celle du lieu principal du film, le fameux centre-commercial. Il fallait y penser, et Romero utilise assez bien cet endroit pour incorporer des scènes intéressantes mais surtout pour développer une critique de la société de consommation américaine en guise de fond. Le film pourrait être sauvé à partir de là mais non : Romero ne comprend pas que la force de Night Of The Living Dead était qu'il soit un huit-clos et décide donc de faire partir à deux reprises les occupants du centre-commercial pour des raisons assez absurdes en soi. Du coup, Romero gâche le potentiel de son lieu de tournage et gâche totalement son film en incluant des bikers en guise de bad guys finals. Navrant.

Bien sur, le film reste une date importante dans l'histoire de la mythologie zombiesque. Tout d'abord parce que le centre-commercial deviendra une icône du survival mais aussi (et surtout) parce que Romero permet aux zombies de se propager via les morsures, détail que l'on ne voyait pas dans Night Of The Living Dead et qui sera repris par tout les autres films de zombies jusqu'à nos jours. Toutefois, Dawn Of The Dead reste un immense gâchis. Vraiment, j'ai du mal à comprendre comment ce film peut-être apprécié totalement. Autant regarder le remake de Snyder, imparfait mais nettement plus réussi.

3/10

[Alegas]

Day Of The Dead (Le Jour Des Morts-Vivants) de George Andrew Romero

(1985)

Décidément, cette trilogie des morts-vivants m'aura étonné jusqu'au bout. Après un Night Of The Living Dead surprenant, un Dawn Of The Dead surestimé, voilà que l'opus le moins apprécié de la trilogie se révèle être le meilleur...

Tout d'abord, il faut savoir que, dans ce film, l'heure n'est plus à la propagation du fléau zombiesque. En effet, il a déjà conquis la totalité de la planète. Du coup, on se retrouve avec plaisir, après une scène de rêve terriblement prenante, dans un univers pots-apocalyptique que Romero filme avec brio (le premier quart d'heure est excellent) et où une poignée de survivants, entre militaires et scientifiques, tentent de survivre tout en cherchant un moyen de contrer le fléau. Étrangement, on ne se retrouve presque plus dans un film de zombie, tant ceux-ci sont un prétexte pour mettre en scène une dualité entre l'instinct de survie des militaires et la raison (parfois un peu limite) des scientifiques. Les protagonistes (excellents acteurs par ailleurs) sont travaillés à tel point que l'on peut aisément dire que l'on trouve dans ce film les personnages les plus intéressants de la saga (mention spéciale au scientifique Frankenstein qui fait rire et peur à la fois). Mais là où Romero montre son génie, c'est en travaillant les zombies eux-mêmes, en leur donnant une raison d'être ainsi qu'une part d'humanité. Ainsi, le personnage de Bub est clairement le point crucial de film et de la saga de Romero, puisqu'il détruit totalement l'image du zombie bête et méchant au profit d'un zombie intelligent et aimant. Jamais je n'aurais cru être ému devant une scène avec un zombie, désormais, c'est chose faite.

Ainsi, malgré une première moitié un peu trop bavarde et trois derniers plans décevants (Romero pouvait quand même éviter le happy-end), Day Of The Dead est le meilleur film de zombie de Romero dans le sens où il se démarque totalement des autres et offre des perspectives émotionnelles et fondamentales extrêmement intéressantes.

8/10

[Scalp]

C'est bizarre que t'aimes tout les Romero sauf le Zombie.

[Alegas]

J'en suis le premier surpris. Je crois que je m'attendais à beaucoup trop de la part de ce deuxième opus.

[Heatmann]

.......... no comment

[Val]

Ahhh !!!! 3/10 pour Zombie !
Comme dit Scalp, c'est bizarre d'aimer les 2 autres mais pas celui-là.

[zirko]

Tu es dur avec Zombie, c'est pour moi un des meilleurs films de morts vivants.

[Kakemono]

Ah c'est marrant ca, moi aussi de la trilogie originelle c'est Zombie que j'aime le moins. Je suis toujours un peu déçu en le voyant, surement parce que j'en attends a chaque fois trop. Mais de la a mettre 3/10, il y'a un pas que je ne franchirait pas.

[Kareem Said]

3/10 à "Dawn"... Wooh t'y vas fort mais ton appréciation de "Day" me réconforte malgré tout car ce film est mésestimé.
Par contre "Night" mérite la note maximale.

[Alegas]

Breaking News de Johnnie To

(2004)

Tout commence par un plan-séquence. Une fusillade éclate en pleine rue, les balles pleuvent et Johnnie To s'impose déjà, avec ce seul moment, comme une référence cinématographique. Évitant de se concentrer sur un seul personnage, To fait voyager sa caméra un peu partout sans aucune confusion : tout reste parfaitement lisible et prenant. Surement l'une des meilleures fusillades de rues au cinéma même si l'on reste loin du Heat de Michael Mann. Bien sur, il serait idiot de résumer Breaking News à ce seul plan-séquence mais force est de constater que c'est sans aucun doute la scène majeure du long-métrage.

Car, le reste du film, loin d'être classique, se veut moins ambitieux que ce que l'introduction pouvait proposer. Hormis un deuxième plan-séquence se déroulant dans un mini-bus et quelques plans ultra-classes (la victoire des commandos, l'exécution des policiers en pleine rue, etc...), la mise en scène se veut moins tape à l'œil pour se concentrer davantage sur son propos. On a donc le droit à un pitch assez intéressant concernant l'utilisation des médias au sein d'une guerre entre forces de l'ordre et hors la loi. Au final, le scénario est loin d'être révolutionnaire mais est extrêmement efficace. La force de Breaking News se trouve plutôt dans ses nombreuses scènes d'action et/ou de discussions, où le montage de To fait des merveilles. On pourra reprocher parfois quelques rares scènes un poil confuses mais le tout reste maîtrisé dans l'ensemble et se regarde sans désintérêt et sans longueurs.

Au final, malgré quelques erreurs, To ne cherche pas à mentir sur son produit et sur son talent de réalisateur et livre là un film intéressant, efficace et bien foutu. Breaking News est clairement un bon film et ne cherche pas à être plus, ce qui fait toute sa force (et à la fois sa faiblesse ?).

7/10

[Scalp]

J'adore les séquences de course poursuite dans l'immeuble, et le repas partagé entre les truands est une des meilleurs séquences de la carrière de To, on y retrouve toutes ces thématiques.