EYES OF WAR
Danis Tanovic - 2009
6,5/10
Danis Tanovic - 2009
6,5/10
Après un bref passage par la France et un film peu glorieux avec Emmanuelle Béart (L'enfer), Danis Tanovic retourne à ce qu'il fait le mieux jusqu'à maintenant : le film sur la guerre. Ayant à son actif le très bon No man's land ainsi que l'un des segments du film 11'09"01 : September 11, le réalisateur bosniaque s'attaque cette fois-ci à la guerre au Kurdistan ou plus précisément aux séquelles de la guerre.
Le film suit donc 2 amis reporters-photographes qui partent couvrir le conflit Kurdo-irakien sur le front. C'est dans cette première partie qu'on découvre toute l'horreur de la guerre et que le titre original du film (Triage) se justifie. En effet, les 2 hommes se retrouvent dans un camp retranché du Kurdistan où un médecin s'occupe de faire le tri des soldats blessés revenant du front. Les moyens médicaux étant très limités, il est obligé de faire le tri entre ceux qui sont "sauvable" et ceux qui ne le sont pas abrégeant de façon assez froide la vie de ceux de la deuxième catégorie. Mais alors que je croyais que tout le film se passerai au Kurdistan, quelle ne fut pas ma surprise quand au bout d'une petite demie-heure de film, Colin Farrell rentre chez lui après avoir perdu la trace de son ami ? Toute la deuxième partie du film se consacre donc aux séquelles psychologiques de la guerre.
Si la première partie du film est vraiment bien rythmée, il faut admettre que la deuxième est plus lente. De plus, dès que Colin Farrell débarque chez lui, on se doute que son pote ne doit pas être revenu et qu'il est certainement mort ... Mais l'intérêt persiste dans le sens où on aimerait découvrir comment il a perdu la vie. C'est là qu'apparait le grand père de Paz Vega, la petite amie de Colin Farrell et il faut avouer que c'est un peu gros quand on apprend que non seulement, il est psy mais qu'en plus, il a aidé les hommes au pouvoir en Espagne à l'époque du franquisme ! Du coup, coup de chance, c'est la personne idéale pour psychanalyser un homme traumatisé par la guerre.
Heureusement, le film est servi par d'excellente interprétations. Colin Farrell prouve une nouvelle fois que s'il est bien dirigé, il est capable d'être très bon. On sent qu'il s'est vraiment donné à fond pour que son personnage ait un maximum de crédibilité et il est vraiment émouvant lors de certains passages. Dans le rôle de son pote, Jamie Sives est forcément beaucoup moins présent à l'écran mais il s'en sort fort bien dans la première partie du film. Ca fait également très plaisir de retrouver Christopher Lee dans un véritable rôle à la hauteur de son talent. Vu la complexité de son personnage, il fallait un acteur expérimenté pour le rendre crédible et il le fait parfaitement. On retrouve aussi l'acteur principal de No man's land, à savoir Branko Djuric et il est assez bluffant en médecin kurde aux méthodes discutables et pourtant si humanistes. Pour ce qui est des rôles féminins, ils sont un peu survolés mais le charme de Paz Vega et Kelly Reilly n'est pas négligeable.
Il faut admettre que le film est bien construit. Chaque étape suit un déroulement logique : la guerre et ses horreurs - le retour à la vie normale - les traumatismes et les douleurs enfuies - la culpabilité - la rédemption. C'est un schéma classique qui fait qu'on peut essayer de deviner à l'avance ce qui a bien pu se passer mais si on se laisser porter par l'histoire, ça passe très bien. J'ai tout de même trouvé la deuxième partie du film moins prenante que la première.
Au final, Danis Tanovic nous livre un beau film sur les traumatismes causés par la guerre. Et Colin Farrell tient en grande partie le film sur ses épaules avec ce rôle assez poignant d'homme meurtri dans sa chair et dans son âme. Malgré quelques défauts, le film marque les esprits et c'est bien là le principal.
Le film suit donc 2 amis reporters-photographes qui partent couvrir le conflit Kurdo-irakien sur le front. C'est dans cette première partie qu'on découvre toute l'horreur de la guerre et que le titre original du film (Triage) se justifie. En effet, les 2 hommes se retrouvent dans un camp retranché du Kurdistan où un médecin s'occupe de faire le tri des soldats blessés revenant du front. Les moyens médicaux étant très limités, il est obligé de faire le tri entre ceux qui sont "sauvable" et ceux qui ne le sont pas abrégeant de façon assez froide la vie de ceux de la deuxième catégorie. Mais alors que je croyais que tout le film se passerai au Kurdistan, quelle ne fut pas ma surprise quand au bout d'une petite demie-heure de film, Colin Farrell rentre chez lui après avoir perdu la trace de son ami ? Toute la deuxième partie du film se consacre donc aux séquelles psychologiques de la guerre.
Si la première partie du film est vraiment bien rythmée, il faut admettre que la deuxième est plus lente. De plus, dès que Colin Farrell débarque chez lui, on se doute que son pote ne doit pas être revenu et qu'il est certainement mort ... Mais l'intérêt persiste dans le sens où on aimerait découvrir comment il a perdu la vie. C'est là qu'apparait le grand père de Paz Vega, la petite amie de Colin Farrell et il faut avouer que c'est un peu gros quand on apprend que non seulement, il est psy mais qu'en plus, il a aidé les hommes au pouvoir en Espagne à l'époque du franquisme ! Du coup, coup de chance, c'est la personne idéale pour psychanalyser un homme traumatisé par la guerre.
Heureusement, le film est servi par d'excellente interprétations. Colin Farrell prouve une nouvelle fois que s'il est bien dirigé, il est capable d'être très bon. On sent qu'il s'est vraiment donné à fond pour que son personnage ait un maximum de crédibilité et il est vraiment émouvant lors de certains passages. Dans le rôle de son pote, Jamie Sives est forcément beaucoup moins présent à l'écran mais il s'en sort fort bien dans la première partie du film. Ca fait également très plaisir de retrouver Christopher Lee dans un véritable rôle à la hauteur de son talent. Vu la complexité de son personnage, il fallait un acteur expérimenté pour le rendre crédible et il le fait parfaitement. On retrouve aussi l'acteur principal de No man's land, à savoir Branko Djuric et il est assez bluffant en médecin kurde aux méthodes discutables et pourtant si humanistes. Pour ce qui est des rôles féminins, ils sont un peu survolés mais le charme de Paz Vega et Kelly Reilly n'est pas négligeable.
Il faut admettre que le film est bien construit. Chaque étape suit un déroulement logique : la guerre et ses horreurs - le retour à la vie normale - les traumatismes et les douleurs enfuies - la culpabilité - la rédemption. C'est un schéma classique qui fait qu'on peut essayer de deviner à l'avance ce qui a bien pu se passer mais si on se laisser porter par l'histoire, ça passe très bien. J'ai tout de même trouvé la deuxième partie du film moins prenante que la première.
Au final, Danis Tanovic nous livre un beau film sur les traumatismes causés par la guerre. Et Colin Farrell tient en grande partie le film sur ses épaules avec ce rôle assez poignant d'homme meurtri dans sa chair et dans son âme. Malgré quelques défauts, le film marque les esprits et c'est bien là le principal.