[nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Modérateur: Dunandan

Dellamorte Dellamore - 8,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Mer 16 Juin 2010, 22:55

DELLAMORTE DELLAMORE
Michele Soavi - 1994
8,5/10

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Depuis le temps que je voulais découvrir ce film, je l'ai enfin vu ! Et toutes mes attentes ont été comblées : ce film est vraiment très bon. Loin de son Arrivederci amore, ciao, Michele Soavi crée un univers à mi-chemin entre le Braindead de Peter Jackson et le Santa Sangre d'Alejandro Jodorowsky. Ni trop gore, ni trop onirique, le réalisateur arrive à trouver un savant mélange entre les 2.

Le film raconte donc l'histoire de Francesco Dellamorte, gardien d'un cimetière assez particulier puisque chaque mort y revient à la vie dans les jours qui suivent son enterrement. Son job est donc de tuer une deuxième fois ces défuntes personnes afin qu'elles ne perturbent pas le calme local. Son travail est tellement rodé qu'il l'exécute avec une certaine décontraction pour ne pas dire une nonchalance. Et pour cela, il est aidé de son acolyte Gnaghi, un attardé qui ne communique que par onomatopées. Mais la rencontre d'une belle veuve sous le charme de laquelle il va tout de suite tomber, va changer le cours de cette vie tranquille ...

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Le scénario est particulièrement bien construit et à la manière d'un Braindead, les évènements vont à 100 à l'heure et on n'a pas le temps de s'ennuyer une seconde. Les morts s'enchainent sans temps mort et il y a toujours un rebondissement qui empêche le retour à la tranquillité du personnage. C'est cette rapidité des rebondissements qui fait qu'on peut être surpris à tout moment : on croit qu'on va avoir le temps de s'attacher à un personnage et quelques minutes après, on est déjà passé à autre chose. Ce scénario marque donc bien la solitude du héros qui, comme le spectateur, n'a pas le temps de s'attacher à ses rencontres.

Au-delà du film de morts-vivants, le film traite de la perte du grand amour, du deuil et de la culpabilité. Que ce soit Dellamorte et cette veuve dont il est follement amoureux et qu'il va devoir tuer entrainant une sorte de folie progressive ou Gnaghi qui déterre la tête de la fille dont il s'est amouraché pour pouvoir vivre son histoire d'amour avec elle, l'amour est présenté à chaque fois comme impossible. De la même manière, dans sa folie, Dellamorte semble retrouver à chaque fois son grand amour mais ça finit toujours mal : il se fait quitter la première fois puis se venge avant d'être quitté la seconde fois ... quoi qu'il en soit, le personnage semble voué à l'échec amoureux.

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Les passages gore sont vraiment fun ! Que ce soit la tête de la jeune fille qui se promène toute seule ou les multiples zombies qui parcourent le film se faisant buter à tour de bras. Y'a de l'hémoglobine à revendre ! :D On a vraiment le droit à de l'horreur humoristique qui rappelle forcément les débuts de Sam Raimi (la trilogie Evil dead). Il n'y a qu'à voir cette scène où il va voir un médecin pour se faire castrer ou encore ce mort-vivant à moto qui vient chercher sa dulcinée.

Côté mise en scène, il est clair que Michele Soavi nous prouve déjà toute l'étendue de son talent. Tout au long du film, il expérimente des prises de vue originales comme cette vision depuis la bouche de la jeune fille qui s'apprête à se jeter sur son père. Il arrive parfaitement à rythmer son film et en même temps, il prend un soin particulier à choisir ses cadres en particulier sur ses passages oniriques : les apparitions de la "grande faucheuse" sont très emblématiques, la scène où il rend visite à son ami à l'hôpital est géniale et ce final au bord de la falaise alors que la neige tombe est superbe. Il est indéniable que le réalisateur a un énorme talent et c'est bien dommage qu'il ait fait aussi peu de films par la suite.

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Rupert Everett est vraiment parfait dans le rôle principal. Son côté ténébreux au regard de braise accentue le côté énigmatique de son personnage. Il arrive à retranscrire cette "double personnalité" avec beaucoup de crédibilité ... il est à la fois détruit intérieurement et semble totalement imperturbable extérieurement. François Hadji-Lazaro est également formidable en attardé au grand cœur. Son personnage est assez proche de celui qu'il tiendra juste après dans La cité des enfants perdus. Et que dire de la superbe Anna Falchi qui dégage une énorme sensualité à chacune de ses apparitions ! Et l'ensemble des seconds rôles sont plutôt bien sympa même si souvent caricaturaux.

Au final, j'ai vraiment beaucoup aimé ce film et je pense qu'après quelques visions, il rentrera certainement dans mon Top 100. En associant différents genres de façon intelligente, Michele Soavi signe un film décalé qui ne peut laisser indifférent. Ça m'a donné envie de jeter un œil à La secte qu'il avait réalisé 3 ans plus tôt ...
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar jean-michel » Jeu 17 Juin 2010, 07:47

pas mon genre de film mais j'applaudis le style de l'article!! :super:
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Heatmann » Jeu 17 Juin 2010, 08:40

:love: :love: m'en lasserai jamais de ce film :super: +1 nico
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Jeu 17 Juin 2010, 13:14

La secte c'est bien sympa mais malheureusement pas d'édition dvd digne de ce nom.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Val » Jeu 17 Juin 2010, 13:26

Braindead de Sam Raimi


Hannn ! Ct'erreur. :mrgreen:
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar nicofromtheblock » Jeu 17 Juin 2010, 14:22

Je ne vois pas de quoi tu parles :roll:
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar kenshiro » Jeu 17 Juin 2010, 14:29

a l'édit sauvage :eheh:

Gros + 1 sur ce film qui est une vraie perle
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Heatmann » Jeu 17 Juin 2010, 15:00

la secte ya un vieux dvd UK DTS avec la VO qui est tres bien , mais peut etre dur a trouver maitenant
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Tête en friche (La) - 5,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Mer 23 Juin 2010, 17:45

LA TÊTE EN FRICHE
Jean Becker - 2010
5,5/10

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Après Les enfants du marais et Dialogue avec mon jardinier, Jean Becker est de retour avec un film dans la lignée de ses précédents : la gentille comédie pleine de bons sentiments ... Si vous êtes retraité, vous allez adorer. Sinon, ça se laisse tout juste regarder.

Le film raconte donc l'histoire d'un homme un peu bête qui est le sujet de moqueries des habitants de son village. Il sort par on ne sait quel miracle avec une jolie fille beaucoup plus jeune que lui mais il va se lier d'amitié avec une vieille dame qui vient bouquiner dans le parc où lui vient déjeuner. Petit à petit, une grande complicité va apparaitre entre eux et elle va l'aider à devenir un peu moins bête ... A cela, il faut ajouter une relation difficile avec sa mère qui semble le tenir responsable de sa morne vie.

Le film est remplit de clichés avec la vieille dame toute gentille qui nourrit les pigeons, la gérante du bistrot qui est amoureuse du jeune boulanger du village, le vieil alcoolique suicidaire depuis la mort de sa femme, la mère du héros une vieille bougonne qui prend plaisir à emmerder son fils, ... Et le tout est entouré de bons sentiments. On a le droit à des flashs-back pour nous expliquer pourquoi la mère est devenue comme ça et bien sûr il y a l'inévitable happy end !

Côté interprétation, quelques mois après Mammuth, Gérard Depardieu rejoue le même rôle en un peu plus débile. Ça reste néanmoins le point positif du film. Gisèle Casadesus a tendance à réciter son texte au lieu de jouer et Sophie Guillemin ne sert plus à rien depuis qu'elle a décidé de ne plus se montrer nue à l'écran ! On retrouve plein de seconds rôles sans réels intérêt : Jean-François Stévenin, Patrick Bouchitey, Maurane. Quant à la belle Mélanie Bernier, elle ne fait qu'une brève apparition. :(

Pas grand chose de plus à dire. Je me rend compte que je devais être dans un bon jour quand je l'ai vu car avec le recul, il ne mérite pas sa note ! Ça se laisse regarder une fois mais c'est loin d'être le genre de film que j'apprécie. Je crois que je ferai l'impasse sur le prochain Jean Becker.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Mer 23 Juin 2010, 17:46

Ca a l'air bien :eheh:
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Milkshake » Mer 23 Juin 2010, 17:52

Déjà pour foutre autant de pigeon sur une affiche faut avoir des gouts bien douteux.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Mer 23 Juin 2010, 17:56

Foutre une vieille sur un banc aussi.
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Just Another Love Story - 7,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Mer 23 Juin 2010, 18:49

JUST ANOTHER LOVE STORY
Ole Bornedal - 2007
7,5/10

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Après son Veilleur de nuit puis son remake américain, on avait un peu perdu de vue le réalisateur danois Ole Bornedal. C'est donc un plaisir de le retrouver sur nos écrans avec un joli film qui arrive particulièrement bien à mélanger les genres. La distribution cinéma ayant été très limitée, j'ai dû attendre la sortie DVD pour découvrir ce film et je ne regrette pas mon achat.

Le film s'intéresse à l'histoire d'un légiste quarantenaire qui a une vie de famille bien tranquille. Mais le jour où il assiste à un accident de la route, il décide de faire la connaissance de la victime de cet accident devenue amnésique et de fil en aiguille, il va se retrouver à devoir se faire passer pour son petit ami ... L'histoire est construite comme un engrenage duquel il ne peut se sortir. Et cet engrenage est symbolisé par cette histoire d'amour puisqu'au fur et à mesure qu'il va apprendre à connaitre cette femme, il va en tomber amoureux. Mais au-delà de cette histoire d'amour, c'est l'histoire d'un homme qui a une vie trop monotone à son goût et qui va profiter de cette occasion pour changer de vie en prenant l'identité de quelqu'un d'autre.

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Le réalisateur se permet de mélanger les genres avec beaucoup de maitrise puisque le film change régulièrement de ton sans que cela ne gène. De la romance au thriller en passant par le drame, le polar voir même l'humour noir, Bornedal semble maitriser son sujet et nous porte là où il veut quand il le veut. Alors bien sûr, certains éléments sont prévisibles et le twist final n'en est pas vraiment un tant on le sent venir mais je trouve que ça ne gâche en rien la belle évolution de cette histoire.

Visuellement, le film est très réussi. On a le droit à une bien belle photographie de Dan Laustsen qui change en fonction des parties et qui accentue le côté froid ou glauque de certaines scènes. Quant à Ole Bornedal, il met une grande fluidité dans sa mise en scène tout en nous offrant des cadres minutieusement choisis. Il se permet même quelques expérimentations par moments comme cette scène d'accident filmée sous plusieurs points de vue qui fait son effet. Et cette introduction sous formes de 3 tableaux dont on ne comprend pas immédiatement le sens mais qui nous plonge tout de suite dans cette ambiance étrange.

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On notera la belle interprétation générale. Anders W. Berthelsen dans le rôle principal s'en sort vraiment bien : ce personnage semble complètement perdu et l'acteur arrive à retranscrire tous ces sentiments contradictoires avec beaucoup de crédibilité. A ses côtés, Rebecka Hemse apporte une belle ambiguïté à son personnage : alors qu'elle semble retrouver progressivement la mémoire, on ne sait jamais si elle joue un jeu ou si elle a de réels sentiments pour cet homme. Quant au charismatique Nikolaj Lie Kaas, il a un jeu toujours aussi magnétique. Il était déjà mémorable dans le Brothers de Susanne Bier.

Au final, le réalisateur nous livre un bien joli film dans lequel on se laisse embarquer sans problème. Malgré un scénario qui nous emmène vers une fin prévisible, on se laisse porter par cette ambiance nordique et cette association de genres. Une belle réussite que je vous conseille de découvrir. :wink:
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Ça commence par la fin - 4,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Dim 27 Juin 2010, 11:08

ÇA COMMENCE PAR LA FIN
Michaël Cohen - 2010
4,5/10

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Voici exactement le genre de film que je ne supporte plus ! Ces histoires d'amour autodestructrices où tu te demandes s'ils sont cons ou s'ils le font exprès tant leur relation semble vouée à l'échec ... Pour son premier film derrière la caméra, l'acteur Michaël Cohen nous livre un mélo tendance "bobo" qui flirte avec le cinéma de Christophe Honoré.

Le film raconte donc en flashs-back la relation d'un couple qui se retrouve pour discuter quelques semaines après une énième rupture. Au fur et à mesure de leur discussion, ils reviennent sur les étapes de leur relation de leur rencontre à leur dernière rupture en passant par toutes leurs disputes et réconciliations. Très vite, on se rend compte que la femme a un comportement autodestructeur qui empêche toute relation amoureuse digne de ce nom avec elle. Mais l'homme semble particulièrement masochiste puisque la logique voudrait qu'il l'ait plaquée depuis longtemps (d'ailleurs elle ne demande que ça) mais il s'accroche désespérément comme un gros boulet !

On a le droit aux traditionnelles prises de tête où les 2 protagonistes se mettent à crier leur haine avant de se réconcilier sous les draps. Et avec Emmanuelle Béart, c'est forcément un peu surjoué ... On a l'impression que le film tourne en boucle : au bout de 30 minutes de film, on a compris les tenants et les aboutissants et on sait que leur relation ne va nulle part mais ça continue encore et encore (c'est que le début d'accord d'accord :lol: ) Tout ce qu'il leur faudrait, ça serait une bonne séance chez le psy et le film pourrait se limiter à un court-métrage.

Dans le rôle principal, Michaël Cohen n'est pas trop mauvais mais étant donné qu'il est également scénariste et réalisateur, on peut se demander quelle est la part autobiographique de ce personnage qu'on a envie de baffer pour lui remettre les idées en place. Du coup, on a un peu pitié de son personnage (et de l'acteur du même coup). Drôle de manière d'exorciser ses démons en réalisant un film ... ou alors il faut avoir le talent d'un Lars Von Trier. Quant à Emmanuelle Béart, elle est fidèle à elle-même : elle a un jeu à fleur de peau qui rend son personnage un peu "too much". On a l'impression de voir une caricature de la femme autodestructrice mais qui en même temps a besoin de se sentir désirer par les hommes. Et puis, sa tête ne me revient toujours pas. Le côté positif, c'est que, comme d'habitude, on la voit à poil. :oops:

Enfin, il faut ajouter à cela une scène particulièrement risible lorsque le mec se jette par la fenêtre de son appartement (au deuxième ou troisième étage) et s'écrase sur une voiture. Puis il se relève en boitant un peu et remonte chez lui ... Cet élément scénaristique n'est absolument pas crédible et la seule justification de cette scène, c'est qu'il voulait que la fille ne parte pas. C'est sûr qu'il n'y avait pas d'autres solutions que celle-là ... Si seulement il était mort sur le coup, ça aurait été plus marrant ! :eheh:

Au final, on s'ennuie pas mal devant ce film qui joue à fond sur les clichés de la grande histoire d'amour de 2 êtres torturés. J'espère au moins que le réalisateur se sent mieux psychologiquement après avoir fait ce film. Parce que de mon côté, on ne peut pas dire que ça m'ait apporter quoi que ce soit.
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A bout de course - 7,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Dim 27 Juin 2010, 11:38

A BOUT DE COURSE
Sidney Lumet - 1988
7,5/10

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Voici encore l'occasion de la découverte au cinéma d'un vieux film réédité. Sidney Lumet prouve une fois de plus l'étendue de son talent. Alors que je m'attendais à voir un film qui ressemblerait à une cavale sans fin, j'ai été pris à contre-pied et agréablement surpris par l'angle que prend le film. Loin des films de hors la loi habituels, ce film est assez intimiste et s'intéresse plutôt à la psychologie de ses personnages.

Le film commence comme si on débarquait dans une routine : un jeune garçon rentre chez lui et découvre que sa maison est surveillée par des agents du FBI. S'ensuit alors une sorte de rituel où lui et sa famille s'échappent et partent reconstruire une nouvelle vie sous une nouvelle identité dans une nouvelle ville. Une fois passée cette introduction où le réalisateur nous présente succinctement les personnages et les raisons qui les ont poussées dans cette situation, le film va se concentrer sur cet adolescent qui va devoir se reconstruire une nouvelle vie sociale dans un lycée où il ne connait personne. Le scénario traite donc principalement des difficultés de trouver sa place à cette période qu'est l'adolescence et encore plus quand on est contraint à une certaine vigilance ...

L'élément perturbateur qui va donner tout l'intérêt au film est l'apparition des premiers émois amoureux de ce jeune homme. Cette histoire d'amour va le pousser à enfreindre les conditions très strictes que lui et sa famille se sont imposés pour leur sécurité. Et parallèlement à ça, grâce au père de son amie qui est professeur de musique, il va développer sa passion pour le piano au point de revoir l'ordre de ses priorités. Face à ces évènements, on découvre des parents déstabilisés : ils aimeraient garder leur fils auprès d'eux mais en même temps, ils veulent son bonheur qui passe par un retour à "la liberté". Le conflit intérieur des parents est particulièrement bien traité et donne droit à de belles scènes d'émotion comme celle où la mère retrouve son père qu'elle n'a pas vu depuis 20 ans dans un restaurant et qu'elle lui demande de s'occuper de son fils : une superbe scène !

Le film est servi par un joli casting avec River Phoenix en tête. Il prouve avec ce rôle à quel point il était un acteur prometteur. Son talent crève l'écran. J'ai aussi beaucoup aimé l'interprétation de Judd Hirsch et Christine Lahti dans le rôle des parents. On aurait pu s'attendre à faire face à de véritables hors la loi alors que ce sont juste des gens normaux qui doivent supporter le poids de leurs erreurs de jeunesse afin d'offrir une vie convenable à leurs 2 enfants. Tous 2 jouent avec une grande justesse alternant entre l'amour qu'il portent à leur famille et le besoin de la protéger qui sont d'une certaine manière contradictoires. Le seul bémol vient du rôle de la petite amie du héros : j'ai trouvé Martha Plimpton très fade dans son jeu et on se demande ce que le jeune homme peut lui trouver ...

Au final, Sidney Lumet nous livre une fois de plus un excellent film et arrive à trouver l'ambiance adéquate pour rendre son film intimiste sans tomber dans les clichés du genre. C'est le propre des grands réalisateurs ! Un film que je reverrai avec un grand plaisir à l'occasion. :D
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