Spoilers
Chef d'oeuvre.
Un personnage principal superbement construit et riche : bedonnant, barbe hirsute, grand, cheveux longs, dépressif, grand fumeur, alcoolique, syndrome du dédoublement de personnalité (lié à sa solitude et à ses envies paradoxales de vivre/mourir par exemple et dans ces cas là c'est comme une seconde voix en lui qui tente de prendre le dessus et ça rend le perosnnage vraiment intéressant), cynique, touchant, c'est le dernier homme sur Terre. Passant sa vie à bricoler sa maison, à faire les mêmes choses chaque jour : tuer des vampires (ceux qui dorment le jour), boire, fumer, jeter les corps dans la fausse...
Un quotidien déprimant. Il a vu mourir sa fille, sa femme et chaque jour il vit avec ses souvenirs. La nuit i lest harcelé par les Vampires. Les femmes lui tendent même leurs derrières et leurs seins pour l'attirer dehors mais lui résiste à cette envie qui lui brule le bas du ventre. il se venge sur le whisky. Malgré tout il continue à vivre mais ne sait même plus pourquoi. De lui on ne saura que peu de choses : il a fait la guerre du Panama et c'est là qu'une chauve-souris l'aurait mordue, l'immunisant ainsi contre la bacille.
Plus tard, il reprendra espoir et fera la rencontre d'un chien misérable auquel il s'attachera grandement, comme une obsession: celle d'avoir enfin trouvé un être vivant non-contaminé. Un survivant comme lui. Dans leur solitude respective ils se rapprochent. Un des meileurs passages très touchant et très triste du roman.
Le ton du roman est résolument sombre et cynique. Il n'y a pas d'espoir. Les hommes ont encore fait les cons et le monde en paye le prix.
Ave la rencontre de ruth, on reprend espoir en même temps que Robert Neville mais on doute comme lui. Y aurait-il une chance pour que tout redémarre? Eh bien non. Ruth l'a trahit. C'est une des leurs. La nouvelle espèce. L'homme n'est plus. Le vampire était pour nous une légende, un mythe. Nous deviendrons pareil pour eux. Robert Neville est une légende.
Magnifique et court roman que je compara aisément avec la route tant le ton peut parfois se ressembler. Quand on voit ce qu'en a fait Hollywood avec un beau black musclé qui fait son sport, qui dit à son chien de manger ses légumes, des lions horribles en cgi, une viper rouge, une chasse à la biche à 150km/h et un sniper, aseptisation en veux-tu en voilà....J'en pleures encore. même l'esprit du roman, son message et sa fin ont été modifiés. Ça fait bien trop. "The last man on earth" c'est déjà plus dans l'esprit du bouquin.
L'auteur du roman explore parfaitement la mentalité humaine et ses contradictions en des temps maussades. La solitude, la survie qui finit par devenir mécanique, l'humanité qui peut à peut commence à s'effacer dans l'esprit mais aussi dans les actes, les émotions...
Le roman dispose même de sa propre bande originale (Souvent, Neville écoute du Mozart, Beethoven, "Verklärte nacht" de Arnold Schönberg, "The year of the Plague" de Roger Leie, etc...)
Ça aurait déjà donné un autre ton aux films s'ils avaient utilisés les musiques citées dans le roman.
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Passages:
" Il fit le tour de la maison dans la grisaille de l'après-midi, une cigarette au coin des lèvres, trainant derrière lui un mince cordon de fumée."" Il jeta le marteau sur le canapé du séjour,alluma une autre cigarette et but le premier verre de la journée. Plus tard, il se résolut à gagner la cuisine et à broyer les ordures qui s'amoncelaient dans l'évier depuis cinq jours. Pour bien faire, il aurai également dû brûler les assiettes en carton, épousseter les meubles, décrasser l'évier, la baignoire et les toilettes, changer les draps du lit, mais il n'en eut pas le courage. Parce qu'il était un homme, qu'il était seul et que rien de tout ça n'avait d'importance pour lui."" Tous ces livres, songea t-il en secouant la tête. Ces résidus de l'intellect planétaire, raclures de cerveaux frivoles, pot-pourri d'artefacts incapables de sauver l'homme de l'anéantissement..."
" A l'idée de mener la même existence pendant encore quarante ans, il fut saisi d'effroi. Malgré cela, il avait tenu bon. A vrai dire, il ne prenait pas grand soin de son corps. Il mangeait, buvait, dormait, faisait tout en dépit du bon sens. A ce régime-là, sa santé ne tarderait pas à décliner."" La vie était-elle donc plus forte que les mots et la volonté? Était-ce la nature qui veillait à entretenir l'étincelle en lui, malgré ses écarts de conduite?
Il ferma les yeux. A quoi bon raisonner? Ses questions resteraient sans réponse. Sa survie était un accident, un trait de stupidité bovine. La vérité, c'était qu'il était trop stupide pour mettre un terme à tout cela."