[cinemarium] Mes critiques en 2010

Modérateur: Dunandan

Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Sam 05 Juin 2010, 09:25

Alors va le voir sans hésitation ! Le film est une superbe réussite ! :super:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Mar 08 Juin 2010, 14:08

:super: 8)
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Ajami - 9/10

Messagepar cinemarium » Lun 14 Juin 2010, 13:32

Ajami, de Scandar Copti et Yaron Shani : 9/10

Image

Un film exemplaire. Voila comment pourrait-on résumer le film israélien de Scandar Copti et Yaron Shani. Dans une région du monde qui semble, à l’image d’un cercle vicieux, constamment ruinée par une guerre religieuse et politique sans fin, Ajami apparaît cependant comme une œuvre à la portée universelle mettant en scène toute la détresse d’un univers, finalement, plus cosmopolite que l’on peut le croire. Un film dur et cruel sur l’injustice d’un monde ancré dans la guerre et dans la perversion monétaire. Une réussite indéniable.

Un pamphlet politique émouvant
La misère est une forteresse sans pont-levis. Tout le film nous ait conté par Narsi, un jeune arabe de 13 ans, qui apprendra à ses dépends que sa ville natale, Jaffa, est un lieu qui a pour seule maitre la loi de la jungle et où assassinats, règlements de comptes et injustice font le quotidien. En nous présentant cette misère sociale sous différents angles, par le biais de différents personnages aux histoires différentes mais aux destins fatalement identiques, Ajami apparaît comme une fresque humanitaire à la forte puissance émotive. Cette narration des destins croisés est matérialisée, de manière forte intelligente, par la succession de chapitres présentant l’histoire de chacun des personnages mis en scène. Ce choix cinématographique permet non seulement au film d’acquérir une extrême dose de réalisme, mais permet aussi de présenter les différents points de vue d’une manière très explicite : ainsi, la vision cinématographique d’Ajami est multilatérale et propose, sans partis pris, une version juive, musulmane et chrétienne du drame qui se dessine sous nos yeux.
Le film, présentant donc des personnages si différents mais rattachés par le socle commun de la tristesse, est ainsi une superbe critique de l’intolérance prônée par les guerres religieuses et ethniques : de très nombreux thèmes sont alors abordés, comme l’immigration palestinienne, l’amour inter-religieux, le racisme ou encore le poids de la drogue dans une société au bord de l’implosion.

La force principale d’Ajami est donc son incroyable exactitude dans sa narration, car, malgré l’abondance indéniable de ces différents thèmes, le film ne paraitra jamais surchargé ni trop complexe à suivre. Cette prouesse narrative, possible grâce aux choix scénaristiques ci-précédemment décrits, s’appuie aussi sur un rythme exemplaire à la justesse exceptionnelle. Les différentes situations s’enchainent en effet parfaitement avec une superbe fluidité. De plus, l’intrigue générale est sublimée par un montage à la qualité irréprochable qui permettra de suivre toutes les intersections scénaristiques des différents personnages d’une manière simple et décomplexée, jusqu’à un final exceptionnel et incroyablement bien ficelé.

Magnifiquement mis en scène
Cette indéniable réussite narrative ne serait finalement qu’un mirage sans âme si la réalisation générale du film n’empruntait pas le même chemin. Heureusement, celle-ci est, elle aussi, un succès irréprochable. Toujours bien filmé, le film présente des plans à la fois portraitistes, qui accentuent le degré intimiste du récit, et à la fois paysagistes, présentant un environnement magnifique et toujours coloré. Le grain jauni de l’image retranscrit ainsi parfaitement la convivialité de l’ambiance familiale, chaude et réjouissante. Cette réalisation permet finalement une incroyable immersion et un attachement certain aux différents personnages, tous touchés par la détresse. Car, comme dit précédemment, le film se veut toujours très réaliste, faisant du spectateur un être impuissant face aux inéluctables fatalités des personnages.
Mais la principale palme de la mise en scène est indéniablement attribuée à tous les acteurs. Véritablement extraordinaires, ces derniers sont incroyables de naturel, comme s’ils étaient les véritables victimes de ce désastre humain. Les émotions sont sincères, les mimiques parfaites et les voix terriblement justes. Un sans-faute d’interprétation, qui renforcera encore et toujours l’immersion, pour des acteurs méconnues mais au talent, espérons-le, prochainement reconnu.

Ajami est une véritable claque cinématographique. Disposant d’un cachet extraordinaire, ce film israélien, présenté en 2009 à la Quinzaine’, est une incroyable réussite à la limite de l’insolence. L’intrigue est magnifiquement nouée, le message est clair et précis, et la mise en scène permet un voyage envoutant mais aussi et surtout révoltant dans une de ces régions où, au XXIeme siècle, l’homme n’est toujours pas au centre de son existence. Les mots semblent finalement assez impuissants pour traduire l’engouement que le film de Scandar Copti et Yaron Shani vous procurera.
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Copie conforme - 6,5/10

Messagepar cinemarium » Mer 16 Juin 2010, 13:53

Copie conforme, d'Abbas Kiarostami : 6.5/10

Image

L’art, par sa complexité exigée, reste fatalement inaccessible au plus grand nombre, d’où le besoin rationnel de la reproduction artistique : l’art de reproduire l’art. Et si cette pensée, à la fois naïve et ambitieuse, ne serait que le reflet de notre existence ? Car dans nos vies, dans nos amours et dans nos détresses, cette reproduction inachevée et imparfaite de nos comportements se traduit quotidiennement et provoquera l’inéluctable question de la frontière du réel.
Ce sera le constat, parfois alarmant mais toujours porteur d’espoir, de James, écrivain quarantenaire, et de cette femme galeriste en quête d’amour et d’existence. Leur rencontre les mènera vers les sentiers battus du dialogue, source de la tristesse et de souvenir.
Copie conforme, de l’iranien Abbas Kiarostami, relève donc de l’œuvre cosmopolite au message universel et à la sensualité éprouvée. Ici, tout est question de dialogues et de débats profonds, sur la relation amoureuse et la réalité des sentiments, mais apportés par des thèmes légers et décomplexés. Le réalisateur a ainsi choisi, de manière forte intelligente, de mettre en scène les acteurs d’une façon très théâtrale, pour un résultat réussi, mais indéniablement inachevé.

Premier acte : la rencontre
Tout commence sur un plan serré où James y présente son nouveau roman, Copia Conforme, devant une foule modeste mais très attentive, exception faite sur une femme, brune et ravissante, assise au premier rang, celui des invités. Cette femme, accompagnée par son enfant très bruyant, semble conquise par le discours rayonnant et intellectuel de James : son visage rayonne, ses expressions sont sincères et son regard rêveur. Cette première rencontre apparaitra finalement le pilier fondateur de la future relation dont nous serons les témoins dans la première partie du film. Car si le film se veut uniforme sur sa forme tout au long de son déroulement, proposant des plans fixes et intimistes, son fond apparaitra comme particulièrement nuancé dans une seconde partie beaucoup plus intense et beaucoup moins poussive.
La rencontre des deux personnages, qui se donneront rendez-vous après la conférence, est effet basée sur un schéma relationnel très classique : au cours d’une balade très monotone, les protagonistes échangent, se découvrent et s’apprécient sur le thème faussement central du récit, à savoir l’art et sa reproduction. Pour le coup, les dialogues sont très convaincants, valsant entre sujets existentialistes, comme la mort et son interprétation, et sujets beaucoup plus légers et humoristiques. La réalisation est donc très théâtrale, à base de plans fixes et serrés, et permet d’entretenir une dose certaine de mystère et de folie qui se traduira par une seconde partie rocambolesque.

Deuxième acte : entre mensonges et réalité
Cette rupture incroyable et inattendue dans le film arrivera volontairement par un acte tout à fait anodin et image de notre époque : James répondra au téléphone, sortira du café, et une serveuse viendra, à son tour, échanger avec la galeriste. Cette première intervention d’une personne extérieure provoquera un déséquilibre fatal. L’humour fera alors son apparition dans ce récit terne et froid puis sera suivi par une forte avalanche de sentiments, où l’amour, l’espoir et la tristesse se voleront tour à tour la vedette. Cette succession de situations plus étonnantes les unes que les autres créera chez le spectateur un fort sentiment de malaise et d’incompréhension où la réalité ne se distinguera plus de la fiction. L’amour serait-il sincère et, même, aurait-il déjà existé ? Difficile de répondre tant la fresque amoureuse des personnages, perturbés par des éléments extérieurs, semble puissante et profonde. La banalité devient source de problème, quand, paradoxalement, la complexité des débuts était source de jouissance. A l’image de l’amour, finalement. Cette seconde partie du film de d’Abbas Kiarostami soulève ainsi d’innombrables questionnements et provoquera inéluctablement de multiples interprétations de ce dernier.

Malheureusement, Copie Conforme aura mis trop de temps à prendre son réel envol, malgré l’interprétation impeccable de ses acteurs. De plus, la monotonie des situations provoquera une lassitude certaine chez le spectateur, pour aboutir sur une intrigue, finalement, pas très développée même si passionnante. Le film semble ainsi parfois dérouté et manqué sa cible à de nombreuses reprises en adoptant un rythme mollasson. Dommage, car ce récit théâtrale multilingue était particulièrement ambitieux. Filmer l’amour en Italie reste néanmoins un gage certain de qualité, surtout quand celui-ci est habillement élevé au rang d’art.
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Dans ses yeux - 6/10

Messagepar cinemarium » Jeu 17 Juin 2010, 14:18

Dans ses yeux, de Juan José Campanella : 6/10

Image

Les compétitions peuvent s’avérer être d’incroyables tremplins pour certains acteurs, réalisateurs et, bien entendu, films. Cérémonie américaine oblige, celle des Oscars n’est certainement pas un modèle de diversité cinématographique, présentant et récompensant énormément de blockbusters produits à grands coups de dollars et de marketing envahissant. Cependant, une des rares catégories pouvant procurer un réel attrait, pour ma part, est celle de l’Oscar du meilleur film étranger, qui représente un tout autre visage de la planète cinéma à travers des films puissants et stylisés. Cette année était d’ailleurs très attendu du coté français, avec la nomination d’Un prophète, le chef d’œuvre d’Audiard et certainement un des meilleurs films de 2009. Las, la mission est ratée et la France repartira bredouille de Los Angeles, le nouveau film de Juan José Campanella, Dans ses yeux, ayant visiblement plus convaincu le jury.
L’attente, l’envie et la curiosité étaient donc énorme pour ce film d’amour argentin sur fond d’enquête policière. Et la déception aussi.

Quand le passé est encore présent
Il y a désormais vingt-cinq ans que Benjamin Esposito était chargé de l’enquête judiciaire du meurtre violent de cette jeune femme. Désormais à la retraite, Esposito se lance dans l’écriture passionnée du roman de ce terrible assassinat et en présente l’avancé, au fil des chapitres et des écrits laborieux, à Irene Menéndez, son ancienne partenaire et qui fut, elle aussi, marquée par cette sordide affaire.
Le film propose ainsi des allers-retours, fort bien amenés, entre le passé et le présent pour présenter l’avancée, chapitre après chapitre, d’une enquête qui eut lieu dans une époque qui parait bien lointaine. Ce choix, habillement mis en œuvre et imagé par l’évolution physique des personnages, permet à Dans ses yeux d’obtenir un certain cachet stylistique fort agréable. Le spectateur, témoin lui aussi de ce terrible drame à travers les yeux du personnage principal, est transporté dans l’esprit imagé de ce dernier lors de l’écriture de son roman. L’effet est incroyablement réussi et bénéficie d’une fluidité exemplaire qui ne perturbera jamais le spectateur.
L’intrigue générale est plutôt réussie et bien ficelée, mais n’atteindra jamais le niveau de tension nécessaire à créer une réelle curiosité chez le spectateur. Faute à un rythme trop lent et qui semble d’avantage s’arrêter sur une présentation des personnages et non sur l’avancement général du film. Ainsi, certaines scènes paraissent assez inutiles et même parfois grossières (mention spéciale au début du film à la longueur excessive). Néanmoins, le film ne souffrira jamais de longueurs et le spectateur restera toujours attentif aux événements qui lui seront présentés avec une harmonie certaine. Certains pourront critiquer la révélation finale, assez rocambolesque. D’autres souligneront quelques rares maladresses scénaristiques, dues à un scénario à la lecture complexe et aux embranchements nombreux. La prestation générale du récit est donc très convenable même si inégale, surtout entre la première et seconde moitié du film.

L’amour en périphérie
Toute l’intrigue du film se veut particulièrement saupoudrée d’amour. Et là est certainement une des grandes forces du film de Juan José Campanella. Car toutes les images sorties de l’esprit d’Esposito se veulent, dans leur fond, finalement très romantiques : le contraste entre l’horreur du meurtre et la beauté de l’amour, le jugement affectif d’une affaire ou encore la relation professionnelle teintée d’amour impossible soulignent cette dimension romantique très présente.
Jusqu’où l’amour influera sur nos comportements ? Survivra-t-il au poids des années et à la fatalité de la perte de mémoire ? Le film propose en ce sens une réflexion assez recherchée sans réellement solutionner les nombreuses questions qu’il soulève. Malheureusement, ces relations affectueuses, très bien amenées, ne seront que trop peu approfondies. Dommage, car l’intention était excellente, et l’amour apparaitra donc plutôt comme un remplissage de très bonne qualité que comme le réel cœur du film.

Dans ses yeux, sans être raté, souffre indéniablement d’un manque évident d’ambition. Même s’il est souvent très bien filmé, le film argentin se relève finalement assez simpliste. Souvent très classique, ponctué par des situations parfois ridicules, le film semble par moments tombé dans l’extrême simplicité. Dans ses yeux, en abordant l’amour et l’humour avec légèreté, reste néanmoins un excellent divertissement mais un « mauvais film » Oscarisé. Efficace, mais rien de bien mémorable. Au contraire du film d’Audiard, qui, pour le coup, peut se mordre les doigts.
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Invictus - 3/10

Messagepar cinemarium » Mar 22 Juin 2010, 09:41

Invictus, de Clint Eastwood : 3/10

Image

Rien ne semble faire peur à Clint Eastwood. Doté d’une carrière particulièrement remplie, que ce soit en tant qu’acteur mais aussi et surtout en tant que réalisateur, l’américain continue, film après film et année après année, d’étonner les spectateurs du monde entier en enchainant les films à la vitesse grand V : Million Dollar Baby (2005), Mémoire de nos pères (2006), L’échange (2008) ou encore Gran Torino (2009), confirmeront que Clint Eastwood est un réalisateur au talent incroyable et à la vision multilatérale. Clint Eastwood arrive aujourd’hui avec Invictus, un film à l’ambition démesurée : adapter cinématographiquement le pari politique d’un certain Nelson Mandela qui instrumentalisera la coupe du monde de rugby afin de réunir une Afrique du sud postapartheid. Mais au contraire de celui de Mandela, le pari d’Eastwood est indéniablement raté.

Répétitif, ennuyeux et niais
Les valeurs du sport sont bien connues : à travers un objectif commun, la victoire, ses participants se transcendent et devront faire preuve de solidarité, de fraternité et de respect pour assurer leur réussite. Voici en une phrase ce qu’Invictus montrera durant toutes les longues et interminables séquences de rugby qui rythment de manière assez brève le film. Toujours filmés d’une manière extraordinaire à base de chocs violents et d’effets sonores dignes de Gladiator, ces scènes sont d’une nullité incroyable et d’un faible intérêt tant leur approche est dénaturalisée au possible. Le mérite revient tout de même à Clint Eastwood d’avoir oser filmer un sport qui bat de l’aile dans son pays. Car le rugby faisait inéluctablement d’Invictus un film qui n’attirerait pas les foules aux Etats-Unis.
Mais, bien évidemment, l’intérêt du film est ailleurs, le rugby même n’étant finalement qu’une sorte de décoration et de remplissage au film d’Eastwood. Tout comme il l’était pour Mandela, qui aura réussi grâce à celui-ci l’incroyable pari de fraternisation d’un peuple cosmopolite mais marqué par la haine raciale. L’intention du réalisateur américain était donc excellente, et le film aurait pu être une excellente ode à l’homme qu’est Nelson Mandela. Malheureusement il n’en sera rien.
Le film est tout d’abord d’une niaiserie comme rarement vu dans un film du genre. Tout est en effet traité d’une façon tellement grossière qu’il en devient même gênant de voir un monument comme Mandela se faire traiter de la sorte. Pour illustrer la haine raciale, Clint Eastwood a choisi de jouer sur des clichés caricaturaux : le film se limite en effet à montrer que les blancs sont riches et que les noirs sont pauvres. Pour illustrer la culture de Nelson Mandela, Clint Eastwood a choisi de le montrer comme une personne égocentrique et ragotant des principes moraux à longueur de journée. Aussi, pour illustrer les valeurs intrinsèques du rugby, Clint Eastwood a choisi de faire du capitaine des SpringBoks (interprété par Matt Damon) un être influençable et aux choix d’action dictés par un Mandela divin. Enfin, pour illustrer le rassemblement idyllique permis par la victoire sportive, Clint Eastwood a choisi de montrer des images grotesques et naïves comme, par exemple, un enfant noir se jetant dans les bras d’un policier blanc.

Tout repose donc sur une caricature communautariste de la situation d’un pays à la blessure narcissique profonde. Ces caricatures interminables auraient cependant pu passer presque comme une lettre à la poste si certaines qualités cinématographiques étaient présentes, comme un rythme effréné ou un semblant d’émotion. Ce qui n’est malheureusement pas le cas : le film est mou, lent, ennuyeux et ponctué par des monologues sortis de leurs contextes. Clint Eastwood balance ainsi d’innombrables phrases philosophiques par ci par là et permet une banalisation incroyable et intolérable du personnage de Mandela, qui semble d’ailleurs plus préoccupé à regarder des matchs de rugby à la télévision qu’à agir dans un pays où tout reste à construite. Tout est donc trop simpliste et particulièrement grossier.

Une américanisation du propos
Invictus, bien que relatant des faits réels, ne peut être considéré comme un film historique. Le récit est trop bâclé et naïf. Mais cela n’est rien à coté de l’incroyable américanisation du propos. Tout d’abord, il s’avère bien entendu impossible de ne pas rapprocher ce film à la situation actuelle américaine, et plus précisément à l’élection de Barack Obama dans un pays qui fut lui aussi touché par la haine raciale. Clint Eastwood, homme providentiel ? Ne poussant pas le bouchon trop loin, surtout que le film aurait initialement été une envie de Morgan Freeman, ami du réalisateur.
En fait, toute cette américanisation pitoyable de l'évènement se ressent dans une scène à la crédibilité ridicule et à l’intérêt limité : un avion va volontairement dévié de sa trajectoire pour survoler le stade et faire apercevoir au public un message d’encouragement peint sous ses ailes. Le 11 septembre, un traumatisme vous dites ? Car au-delà de cette scène pitoyable, le message de Clint Eastwood est pervers et fatiguant, dans un monde où l’esprit sécuritaire semble l’emporté sur la dignité humaine.
Bien entendu, la religion est présente en abondance : le pardon, la réussite religieuse ou encore la responsabilité divine dans l’unification des hommes sont autant de thèmes abordés avec froideur et lassitude.

Indéniablement raté, le film de Clint Eastwood ne marquera pas les mémoires collectives, au contraire de l’œuvre de Mandela. Trop simple, trop naïf, alternant situations ridicules et scènes de rugby ratées, le réalisateur américain a pondu un film sans âme et sans saveur. Pour gagner, il faut risquer de perdre.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar jean-michel » Mar 22 Juin 2010, 10:01

de beaux articles!! bravo!!! invictus je le verrais en location car les avis sont vraiment négatifs!!
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Zeek » Mar 22 Juin 2010, 10:13

cinemarium a écrit:scènes de rugby ratées
? t'y connais rien au rugby alors...
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Messagepar nicofromtheblock » Mar 22 Juin 2010, 10:59

J'aime beaucoup le rugby et je rejoins cinemarium sur ce point : Eastwood ne sait pas filmer le rugby !
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar jean-michel » Mar 22 Juin 2010, 11:34

moi j'ai été dirigeant de rugby pendant de longues années!! je donnerais mon avis de pro! 8) :eheh: :mrgreen:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Zeek » Mar 22 Juin 2010, 13:35

j'adore le rugby depuis longtemps, j'en ai fait pendant quelques années et dans Invictus les scènes sont plutôt pas trop mal pour un film (pas pour un documentaire sur le rugby)
Puis l'histoire de cette équipe est célèbre et très belle. (cela n'empêche pas que le film soit nul, mais les scènes de jeu ne sont pas mal, surtout la dernière)
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Milkshake » Mar 22 Juin 2010, 19:15

nicofromtheblock a écrit: J'aime beaucoup le rugby et je rejoins cinemarium sur ce point : Eastwood ne sait pas filmer le rugby !


Je suis sur qu'Eastwood ne connait strictement rien au Rugby ça fait mal de voir un Matt Damon aussi mal utilisé et Freeman boité dans ses gimmick de mime.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Heatmann » Mar 22 Juin 2010, 21:49

le scene de jeu n'on AUCUNE intensite , aucun contact , aucune puissance , c'est mou , ca se bouscule , aucune vitesse , de la merde en effet
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Zeek » Mar 22 Juin 2010, 22:52

Milkshake a écrit:Freeman boité dans ses gimmick de mime.
c'est Mendela qui a demandé Freeman pour son rôle, donc lui il fait. :tantpis:
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Mer 23 Juin 2010, 08:40

J'ai personnellement trouvé les scènes de rugby ultra "hollywoodalisé", loin des valeurs initiales de ce sport noble: les ralentis abusifs, l'intensification outrancière des contacts, les travelling envahissants, les effets sonores pittoresques. Tout est filmé comme un véritable film de guerre. :soif:

Zeek a écrit:j'adore le rugby depuis longtemps, j'en ai fait pendant quelques années et dans Invictus les scènes sont plutôt pas trop mal pour un film (pas pour un documentaire sur le rugby)
Puis l'histoire de cette équipe est célèbre et très belle. (cela n'empêche pas que le film soit nul, mais les scènes de jeu ne sont pas mal, surtout la dernière)

J'ai justement trouvé la dernière scène interminable ! C'est ultra-répétitif et beaucoup trop simplifié... Après, chacun sa vision des choses. :)

Merci Jean-Michel pour tes compliments
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