DELLAMORTE DELLAMORE
Michele Soavi - 1994
8,5/10
Michele Soavi - 1994
8,5/10
Depuis le temps que je voulais découvrir ce film, je l'ai enfin vu ! Et toutes mes attentes ont été comblées : ce film est vraiment très bon. Loin de son Arrivederci amore, ciao, Michele Soavi crée un univers à mi-chemin entre le Braindead de Peter Jackson et le Santa Sangre d'Alejandro Jodorowsky. Ni trop gore, ni trop onirique, le réalisateur arrive à trouver un savant mélange entre les 2.
Le film raconte donc l'histoire de Francesco Dellamorte, gardien d'un cimetière assez particulier puisque chaque mort y revient à la vie dans les jours qui suivent son enterrement. Son job est donc de tuer une deuxième fois ces défuntes personnes afin qu'elles ne perturbent pas le calme local. Son travail est tellement rodé qu'il l'exécute avec une certaine décontraction pour ne pas dire une nonchalance. Et pour cela, il est aidé de son acolyte Gnaghi, un attardé qui ne communique que par onomatopées. Mais la rencontre d'une belle veuve sous le charme de laquelle il va tout de suite tomber, va changer le cours de cette vie tranquille ...
Le scénario est particulièrement bien construit et à la manière d'un Braindead, les évènements vont à 100 à l'heure et on n'a pas le temps de s'ennuyer une seconde. Les morts s'enchainent sans temps mort et il y a toujours un rebondissement qui empêche le retour à la tranquillité du personnage. C'est cette rapidité des rebondissements qui fait qu'on peut être surpris à tout moment : on croit qu'on va avoir le temps de s'attacher à un personnage et quelques minutes après, on est déjà passé à autre chose. Ce scénario marque donc bien la solitude du héros qui, comme le spectateur, n'a pas le temps de s'attacher à ses rencontres.
Au-delà du film de morts-vivants, le film traite de la perte du grand amour, du deuil et de la culpabilité. Que ce soit Dellamorte et cette veuve dont il est follement amoureux et qu'il va devoir tuer entrainant une sorte de folie progressive ou Gnaghi qui déterre la tête de la fille dont il s'est amouraché pour pouvoir vivre son histoire d'amour avec elle, l'amour est présenté à chaque fois comme impossible. De la même manière, dans sa folie, Dellamorte semble retrouver à chaque fois son grand amour mais ça finit toujours mal : il se fait quitter la première fois puis se venge avant d'être quitté la seconde fois ... quoi qu'il en soit, le personnage semble voué à l'échec amoureux.
Les passages gore sont vraiment fun ! Que ce soit la tête de la jeune fille qui se promène toute seule ou les multiples zombies qui parcourent le film se faisant buter à tour de bras. Y'a de l'hémoglobine à revendre ! On a vraiment le droit à de l'horreur humoristique qui rappelle forcément les débuts de Sam Raimi (la trilogie Evil dead). Il n'y a qu'à voir cette scène où il va voir un médecin pour se faire castrer ou encore ce mort-vivant à moto qui vient chercher sa dulcinée.
Côté mise en scène, il est clair que Michele Soavi nous prouve déjà toute l'étendue de son talent. Tout au long du film, il expérimente des prises de vue originales comme cette vision depuis la bouche de la jeune fille qui s'apprête à se jeter sur son père. Il arrive parfaitement à rythmer son film et en même temps, il prend un soin particulier à choisir ses cadres en particulier sur ses passages oniriques : les apparitions de la "grande faucheuse" sont très emblématiques, la scène où il rend visite à son ami à l'hôpital est géniale et ce final au bord de la falaise alors que la neige tombe est superbe. Il est indéniable que le réalisateur a un énorme talent et c'est bien dommage qu'il ait fait aussi peu de films par la suite.
Rupert Everett est vraiment parfait dans le rôle principal. Son côté ténébreux au regard de braise accentue le côté énigmatique de son personnage. Il arrive à retranscrire cette "double personnalité" avec beaucoup de crédibilité ... il est à la fois détruit intérieurement et semble totalement imperturbable extérieurement. François Hadji-Lazaro est également formidable en attardé au grand cœur. Son personnage est assez proche de celui qu'il tiendra juste après dans La cité des enfants perdus. Et que dire de la superbe Anna Falchi qui dégage une énorme sensualité à chacune de ses apparitions ! Et l'ensemble des seconds rôles sont plutôt bien sympa même si souvent caricaturaux.
Au final, j'ai vraiment beaucoup aimé ce film et je pense qu'après quelques visions, il rentrera certainement dans mon Top 100. En associant différents genres de façon intelligente, Michele Soavi signe un film décalé qui ne peut laisser indifférent. Ça m'a donné envie de jeter un œil à La secte qu'il avait réalisé 3 ans plus tôt ...
Le film raconte donc l'histoire de Francesco Dellamorte, gardien d'un cimetière assez particulier puisque chaque mort y revient à la vie dans les jours qui suivent son enterrement. Son job est donc de tuer une deuxième fois ces défuntes personnes afin qu'elles ne perturbent pas le calme local. Son travail est tellement rodé qu'il l'exécute avec une certaine décontraction pour ne pas dire une nonchalance. Et pour cela, il est aidé de son acolyte Gnaghi, un attardé qui ne communique que par onomatopées. Mais la rencontre d'une belle veuve sous le charme de laquelle il va tout de suite tomber, va changer le cours de cette vie tranquille ...
Le scénario est particulièrement bien construit et à la manière d'un Braindead, les évènements vont à 100 à l'heure et on n'a pas le temps de s'ennuyer une seconde. Les morts s'enchainent sans temps mort et il y a toujours un rebondissement qui empêche le retour à la tranquillité du personnage. C'est cette rapidité des rebondissements qui fait qu'on peut être surpris à tout moment : on croit qu'on va avoir le temps de s'attacher à un personnage et quelques minutes après, on est déjà passé à autre chose. Ce scénario marque donc bien la solitude du héros qui, comme le spectateur, n'a pas le temps de s'attacher à ses rencontres.
Au-delà du film de morts-vivants, le film traite de la perte du grand amour, du deuil et de la culpabilité. Que ce soit Dellamorte et cette veuve dont il est follement amoureux et qu'il va devoir tuer entrainant une sorte de folie progressive ou Gnaghi qui déterre la tête de la fille dont il s'est amouraché pour pouvoir vivre son histoire d'amour avec elle, l'amour est présenté à chaque fois comme impossible. De la même manière, dans sa folie, Dellamorte semble retrouver à chaque fois son grand amour mais ça finit toujours mal : il se fait quitter la première fois puis se venge avant d'être quitté la seconde fois ... quoi qu'il en soit, le personnage semble voué à l'échec amoureux.
Les passages gore sont vraiment fun ! Que ce soit la tête de la jeune fille qui se promène toute seule ou les multiples zombies qui parcourent le film se faisant buter à tour de bras. Y'a de l'hémoglobine à revendre ! On a vraiment le droit à de l'horreur humoristique qui rappelle forcément les débuts de Sam Raimi (la trilogie Evil dead). Il n'y a qu'à voir cette scène où il va voir un médecin pour se faire castrer ou encore ce mort-vivant à moto qui vient chercher sa dulcinée.
Côté mise en scène, il est clair que Michele Soavi nous prouve déjà toute l'étendue de son talent. Tout au long du film, il expérimente des prises de vue originales comme cette vision depuis la bouche de la jeune fille qui s'apprête à se jeter sur son père. Il arrive parfaitement à rythmer son film et en même temps, il prend un soin particulier à choisir ses cadres en particulier sur ses passages oniriques : les apparitions de la "grande faucheuse" sont très emblématiques, la scène où il rend visite à son ami à l'hôpital est géniale et ce final au bord de la falaise alors que la neige tombe est superbe. Il est indéniable que le réalisateur a un énorme talent et c'est bien dommage qu'il ait fait aussi peu de films par la suite.
Rupert Everett est vraiment parfait dans le rôle principal. Son côté ténébreux au regard de braise accentue le côté énigmatique de son personnage. Il arrive à retranscrire cette "double personnalité" avec beaucoup de crédibilité ... il est à la fois détruit intérieurement et semble totalement imperturbable extérieurement. François Hadji-Lazaro est également formidable en attardé au grand cœur. Son personnage est assez proche de celui qu'il tiendra juste après dans La cité des enfants perdus. Et que dire de la superbe Anna Falchi qui dégage une énorme sensualité à chacune de ses apparitions ! Et l'ensemble des seconds rôles sont plutôt bien sympa même si souvent caricaturaux.
Au final, j'ai vraiment beaucoup aimé ce film et je pense qu'après quelques visions, il rentrera certainement dans mon Top 100. En associant différents genres de façon intelligente, Michele Soavi signe un film décalé qui ne peut laisser indifférent. Ça m'a donné envie de jeter un œil à La secte qu'il avait réalisé 3 ans plus tôt ...