Gemini Shinya Tsukamoto - 1999
Vraiment pas mal ce petit film de commande ( tout comme Hiruko ). Tsukamoto livre un film très posé à la narration presque classique, loin de son style habituel bon y délaisse pas ces mouvements de caméra très brusque ( voir la chute dans le puit en caméra subjective ou l'attaque de Sutekichi ) ou ces très gros plans très crâdingue sur des vers de terre et des rats, ici il trouve un style plus posé avec des compositions de cadre magnifique ( et une très belle photo changeante : des tons très chaud pour les passages dans les bidonville et très froid dans la clinique ), les scènes d'amour sont sacrément sensuelle et belle à voir avec des mouvements qui font penser à des serpents qui s'enroulent ( oue j'ai pas mieux en stock comme image ) le cadre et la composition des plans sont vraiment très beau, on sent que Tsukamoto s'est fait plaisir a donner un coté très visuel a son film.
Au niveau ambiance aussi on est loin des Tsukamoto habituel, on retrouve un Japon très paisible ( enfin seulement en apparence ) avec de beau décors, on est loin des villes étouffante de Tokyo Fist et Bullet, le début est très calme et commence même comme un film en costume, les ellipses du début sont un peu brut mais dès l'apparition du frère tout devient plus compréhensible, mais Tsukamoto s'approprie quand même le sujet en transformant les habitants des bidonvilles en vrai punks au tronche surréaliste avec des habits haut en couleurs, et il se sent obligé de foutre un petite touche steampunk avec la combinaison anti lèpre.
L'histoire se révèle donc très classique et malheureusement sans surprise et la fin est celle attendu avec
, mais ça reste une fable social sympathique.
Le casting est plus que bon, Masahiro Motoki s'en sort à merveille dans son double rôle, il campe 2 frères à la personnalité très différente ( dut à leur mode de vie ), Ryo apporte tout son charme a un personnage ambigu, envoutant et sensuelle et quand on la voit nu sortant de l'eau, on pense a un
Kappa, démon de l'eau au caractère trouble dans la mythologie japonaise ) , Asano Tadanobu et Naoto Takenaka ( second rôle phare du ciné de genre japonais ) font 2 petit caméo bien sympa.
L'autre gros point fort du film c'est la BO de Chu Ishikawa, putain de bo qui déchire qu'on a là, elle nous agresse et détonne avec l'univers sobre en costume à l'écran.
Finalement le seul défaut du film et qui gâche un peu la vision c'est son titre et son pitch qui révèle d'emblée de quoi va parler l'histoire, un peu plus de mystère aurait été très appréciable, du coup le suspens du début est un peu éculé.
Ca vaut pas l'excellent
Tokyo Fist mais c'est d'un autre niveau que
Nightmare Detective.
7,5/10