VALHALLA RISING
Totalement d'accord avec la critique de Nicofromtheblock.
Vahlalla rising est une expérience narrative, visuelle et sensorielle.
La bande sonore et l'ambiance qui est découle est d'une rareté extrême au cinéma: c'est pesant, rude, hypnotique, contemplatif mais attention pas du même style que Malick qui lui verse dans le spirituel et poétique: Le film de Nicolas Winding Refn est une sorte de longue descente aux enfers muette, immersive et la lentuer impose le respect tant la photographie du film est travaillée et recherchée (que ce soit l'éclairage ,els décors naturels, certains plans/ralentis iconiques à souhait. Le tout est à la fois absurde -mais ça colle avec ce qui arrive aux personnages- et sublime.
Les acteurs sont tous crédibles et ont tous une gueule bien marquées. Mad est excellent de mutisme, d'expression figée, de froideur qui paralyse et les rares combats sont couts mais secs et violents.
Pour moi, le film ne se centre pas du tout sur la mythologie scandinave mais sur un longue métaphore religieuse et humaine: descente aux enfers? Bon déjà ça peut pas être le purgatoire ça c'est sur par contre. Personnellement j'y vois plus un concentré de la folie humaine : violence extrême, folie religieuse, fanatisme, aveuglement religieux, violence religieuse, etc... Toute la partie dans la brume ça explore jusqu'au les hommes pourraient aller juste pour un Dieu. Malgré la mal nutrition, la brume, les morts etc...certains continuent à prier Dieu, à espérer la Terre sainte. Comme le dit le début du film : "Au début il y avait l'homme et la nature" et " Puis des hommes avec des croix vinrent et chassèrent les païens" donc les Vikings.
Ici on a clairement une belle des hommes de Foi qui ont tout dévastés fut un temps, aveuglés par leurs croyances. Mad pourrait représenter le dernier véritable Viking, attaché comme une bête, se battant pour des hommes jouant leurs richesses. Muet, son personnage n'en est que plus fascinant. Il est devenu un monstre, un démon, et tout ça à cause d'autres hommes l'ayant traités comme tel.
Les hommes qu'il suivra ensuite sont perdus, hypnotisés par la Terre sainte et fantasment sur Dieu. Autour de tous ces protagonistes il n'y a que la Nature, elle est là. Pas Dieu. Il y a la violence, la folie, l'absurdité et à la manière d'Aguirre dont Valhalla rising pourrait être un remake, le film se veut une profonde méditation mais niveau forme le film de Nicolas bénéficie d'un vrai travail comparé à Aguirre dont je ne comprend vraiment pas comment on peut ne pas aimer ce dernier mais faire l'apologie d'Aguirre qui est exactement pareil niveau fond mais forme ça vaut pas du tout le travail artistique de Valhalla. Enfin je comprend pas comment on peut dire que c'est prétentieux , dans ce cas tous les films "lents" le sont. Ici ya une putain d'ambiance sonore, visuelle, et le fond est comme les personnages : muet.
C'est à nous de mettre le cerveau en marche et d'essayer de comprendre ou en tout cas de se faire sa propre idée de ce que veut dire le film. Mais les faits sont bien là: Quand les hommes débarquent sur le Nouveau Monde (car c'est bien là qu'ils débarquent) le scénariste et le réalisateur appuient déjà un fait historique réel : les Vikings ont débarqués en Amérique bien avant nous et s'étaient fait boutés hors du territoire par les Indiens. c'est cette terre qui va complètement faire partir en couilles les personnages. Cette terre serait-elle l'enfer? L'Amérique ? La terre du génocide Indien, de l'alcool, des lois extravagantes, des Présidents avides de pouvoir et de guerre? D'histoire courte mais violente et absurde?
La perdition des hommes qui suivent le guerrier silencieux se fait lentement mais profondément et violemment comme la scène de viol où un des type enfonce la tête de son pote dans la boue pendant l'acte ou encore un autr penché sur de la boue qui met des coups de couteaux dedans, le chef qui se noie dans des paroles d'illuminé et mégalo à la manière d'Aguirre dans le film d'Herzog. Le final avec les Indiens et Mads qui s'offre à eux en laissant le garçon de l'autre côté: comme si Mads acceptait enfin sa mort sans se défendre, comme s'il avait compris que l'enfer c'était la Terre sur laquelle il était à ce moment précis ou la Terre tout court et qu'il décide d'en finir piur se libérer de cet infini course à la souffrance qu'est la vie.
Les Indiens pas du tout fantasmés au contraire : ils tuent les hommes un par un sans somations ni savoir ce qu'ils font là. On montre une humanité violente, bestiale, perdue dans un monde où elle ne sait pas quel est son but... On peut aussi penser que tous sont morts sur le bateau dans la brume et que , comme des fantômes ils errent sans but. d'ailleurs dans le film ils sont représentés comme des âmes qui errantes.
Pour en revenir à la mise en scène c'est franchement bon : plans séquences fixes ou mobiles ; gros plans, caméra à l'épaule, steadycam, filtres (alors là ya ceux qui aiment pas comme Milkshake mais perso j'ai bien aimé: le film étant absurde mettant en image un fond absurde, il était évident que les filtres serviraient à appuyer ce côté "enfer") Si ça avait été du filtre maitrisé beau, aseptisé, ce serait justement trop bien passé.
Dédicace au thème final du générique qu'on entend aussi pendant le film et ça fout une sacré ambiance.
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8/10.