Série créée par : Peter Berg en 2006
Avec : Kyle Chandler, Connie Britton, Zach Gilford, Adrianne Palicki, Minka Kelly, Scott Porter, Aimee Teegarden, Gaius Charles, Taylor Kitsch, ...
Producteurs : David Nevins, Jason Katims
Format : 42 mn. - Genre : Drame - Nationalité : Américaine
Synopsis : A Dillon, une petite ville du Texas, le championnat d'état de football est pris très au sérieux. Et l'équipe du lycée semble extrêmement prometteuse...
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En 2006, de nombreuses séries ont fait leur apparition dans le paysage télévisuel américain et français. Heroes, Dexter, Ugly Betty ou encore Brothers and sisters ont remporté un succès public immédiat avec d’importantes audiences et le gage d’une deuxième saison. Une série n’a malheureusement pas connu le même sort et a dû se battre pour briller derrière des mastodontes tels que Grey’s anatomy, Desperate housewives ou Heroes.
Cette série, c’est Friday Night lights, un véritable bijou télévisuel dont la grande majorité des téléspectateurs est passée à côté. Jusque là, peu de série ont pu émouvoir à ce point là et donner une image objective et touchante du Texas et de ses habitants. Car il est plus question ici des rapports humains et de ce qu’ils entraînent que du football américain, sport religieusement suivi par toute la population de Dillon, bourgade fictive où se basent les intrigues de la série. En attendant la saison 2 qui commence en octobre prochain, jetons un œil sur le véritable phénomène de cette année qui a su réunir unanimement les critiques américains et forger un noyau de fans irréductibles accros aux aventures du coach Taylor, Tyra et les autres.
Présentation
A Dillon, une petite ville du Texas, le football américain est bien plus qu’un sport, c’est une religion. L’arrivée du nouveau coach dans l’équipe du lycée, les Dillons Panthers, provoque alors de nombreuses interrogations quant à sa capacité à mener l’équipe vers la victoire.
Friday Night lights est à la base un roman, celui de H.G Bissinger publié en 1990. Quatorze ans plus tard, le réalisateur Peter Berg décidera de l’adapter en film avec pour rôle principal Billy Bob Thornton. Malheureusement le film ne rencontra pas le succès escompté et tombera vite aux oubliettes. Mais c’est sans compter la passion de Berg pour cette histoire qui décide, avec deux de ses compères (Bryan Grazer et David Nevins), d’adapter l’histoire principale en une série. Cependant, il modifie tous les personnages pour créer un nouvel univers bien à lui. Friday Night lights est née !
Critique de la saison 1 par DVDRama.com
La série sera diffusée pour la première fois en Octobre 2006. Très vite, les fans comme les critiques comprennent que le show possède un énorme potentiel. Le pitch initial tourne autour du football, et c’est bien normal. La ville de Dillon, au Texas ne vibre que par ce sport. Dans un lieu où l’espoir a laissé place à la désillusion et où le meilleur métier que l’on puisse exercer se situe dans la vente de voiture, la majorité des habitants décident d’oublier le spleen de leur quotidien en se jetant corps et âme dans le soutien de leurs joueurs. Et c’est bien là que Berg entend monter un show diamétralement opposé à ceux qui idéalisent la vie de ces habitants. Ici, les parents ont en général raté leur vie et inculquent à leurs enfants comment rater la leur. Le sport, et notamment le football américain, est donc la seule porte de sortie pour ces jeunes qui rêvent d’un avenir loin de la routine existentielle à laquelle ils ont été habitués. Certains ne parviendront pas à dépasser le lycée, peu enclins à travailler les maths ou les auteurs classiques. Pour eux une seule chose compte : le foot.
Toutefois, les créateurs ont pris le parti de ne montrer pas plus de cinq ou dix minutes de sport pas épisode. Dans Friday Night lights, on s’intéresse aux personnes, à ces lycéens tellement conditionnés par leur environnement qu’ils ne connaissent pas le monde, à l’extérieur, loin du football, loin des longs pâturages ou maisons de quartier. Certains ont déjà programmé leur vie à l’âge de dix-sept ans et ne cherchent pas à sortir du carcan habituel de peur de se heurter à la vie, la vraie. Malheureusement pour nos héros, ils vont tous être amenés à sortir de la bulle dans laquelle ils ont été bercés, à affronter la réalité, les choix à faire et à perdre ceux qu’ils aiment pour pouvoir avancer. Les sentiments des personnages sont clairement au centre des préoccupations des scénaristes et le foot reste en retrait, parfois même absent de certains épisodes.
Tous les thèmes sociaux contemporains sont traités dans la série : racisme, adultère, maladie, drogue, l’abandon d’un parent, l’alcoolisme. Ils sont traités de manière sobre, touchante, sans tomber dans la mièvrerie adolescente et c’est aussi ça qui fait de FNL une vraie réussite. Tout est montré d’un point de vue objectif : on ne cherche pas à émettre un jugement ou à se lancer dans une propagande inutile, l’important ce sont ces hommes et ces femmes qui se battent pour vivre et réussir avec les moyens qu’ils possèdent. Certains passages peuvent parfois surprendre, notamment les scènes de prière : le Texas est une ville très croyante, parfois puritaine. Il ne faut cependant pas voir dans ces scènes de religion une volonté d’endoctrinement. Le créateur ne fait que nous montrer la réalité des choses et c’est ce souci du réalisme qui fait la grande qualité du show.
Par ailleurs, en plus des qualités scénaristiques, il y a un véritable travail autour de la réalisation. Les épisodes sont filmés caméra à l’épaule dans un souci d’authenticité. Le style est très proche du documentaire. Les réalisateurs utilisent trois caméras pour une scène qu’ils filment en intégralité. Ainsi les acteurs peuvent donner le maximum. Et c’est ce jeu qui élève encore plus la série.
Les acteurs sont tous incroyablement impliqués dans leur rôle. On ne voit pas les interprètes, seulement leurs personnages, tous très hétéroclites. Certains sont enracinés dans ce milieu sportif et ne peuvent s’en dégager. Ils vivent pour ça et n’ont rien d’autre. D’autres s’en moquent et veulent tout simplement sortir de cette ville et réussir. Cette mixité rend la série d’autant plus passionnante qu’elle ne prend pas parti. Elle s’attarde sur chacun des nombreux personnages de manière à montrer son rythme de vie, ses aspirations et ses craintes. Elle pousse dans ses retranchements le moindre personnage afin d’en faire ressortir le meilleur… et le pire !
De plus la série aborde l’actualité récente qui touche de près ou de loin les personnages. L’ouragan Katrina et la guerre en Irak sont notamment deux évènements qui ont bouleversé la vie de certains personnages. Peter Berg décide alors à travers la fiction de faire parler ces personnes mises de côté et oubliées de manière à dénoncer les plus grosses catastrophes de ces dernières années.
Friday Night lights a reçu un incroyable accueil critique avec le Washington Post qui qualifie la série « d’extraordinaire dans toutes les manières qu’elle soit ». The associated Press la trouve « à couper le souffle dans sa manière de capturer les différences entre une vie ordinaire et une passion incroyable » et Michael Ausiello de TVguide a trouvé que « sans aucune surprise, l’épisode final ne comporte aucun défaut ».
Passionnante, déchirante et terriblement humaine, FNL est un pur joyau malheureusement encore peu vu, mais qui a le mérite de se poser les bonnes questions et de les traiter intelligemment, sans langue de bois ni mensonges. On tient ici la série la plus touchante de l’année !