[cinemarium] Mes critiques en 2010

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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Mer 19 Mai 2010, 12:08

alinoe a écrit:Les critiques de ce film se succèdent et je ne parvient toujours pas à me décider.
J'hésite énormément...voir ou ne pas voir ce film, telle est la question.

D'un côté j'ai vu presque tous les films sur Robin des Bois, c'est l'un de mes héros favoris et de l'autre je crains la version de Ridley Scott. J'apprécie beaucoup les films de ce réalisateur, mais il a une tendance "au réalisme d'époque" qui m'inquiète.

Parce que ce que j'apprécie dans Robin des Bois, c'est la légende, le "Moyen-Age fantasmé" de préférence en technicolor. Mon Robin des Bois, c'est ce personnage goguenard qui porte un cerf de 200 kilos comme un fétu de paille, ce noble au grand coeur, archer inimitable en collants verts : Errol Flynn. J'avais réussi à apprécier le Robin des Bois de Kevin Reynolds, essentiellement parce que Alan Rickman campait un shérif cruellement délectable.

Je crains que Ridley Scott abandonne le côté légendaire, pour ne se consacrer qu'à l'épopée médiévale. Ce qui donnerait à coup sûr un sympathique film d'époque, mais absolument pas un film sur Robin de Bois.


En lisant ton commentaire, je te déconseillerais d'aller voir le film, car tout ce que tu aimes du personnage en est absent. Le film est finalement plus un film de guerre qu'un Robin des bois à proprement parler.
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Femmes du Caire - 6/10

Messagepar cinemarium » Mer 19 Mai 2010, 12:11

Femmes du Caire, de Yousry Nasrallah : 6/10

Image

Tout est politique, y compris le cinéma, cet art visuel permettant d’exprimer en toute liberté ses points de vue. Femmes du Caire, réalisé par l’égyptien Yousry Nasrallah, est incontestablement un film politique. Car à travers les regards si différents mais tellement uniformes de jeunes égyptiennes oubliées et rejetées, Yousry Nasrallah propose une forte critique de la condition de la femme dans cette société égyptienne, qui semble coincée entre la modernité et les traditions. Un film coup de poing, dur et intense, mais malheureusement plombé par de terribles maladresses cinématographiques.

Une question de dualité
Mettez des femmes au parcours atypique mais dramatique devant une caméra, demandez leur de vous contez leurs histoires et leurs peines, et vous obtiendrez une satire politique de toute la société égyptienne : drame familiaux, drames humains, corruption politique et abus religieux. En face des ces narratrices d’un soir, Hebba, la présentatrice de l’émission, représentant la modernité occidentale, au tempérament dynamique et aux souliers Dior. Là est donc le plateau principal du film. A travers ces invités télé, Yousry Nasrallah a voulu représenter ces femmes qui, par naïveté et par amour, ont vu leur vie basculait dans l’oubli, dans la haine et dans la tristesse. Le spectateur est ainsi baladé d’une histoire à l’autre, au rythme des invités, par le moyen de flash back émouvant et particulièrement poignant.
Le propos du film est donc très dur, entre avortement, virginité, violence conjugale, meurtre et emprisonnement, mais sa véritable force est l’incroyable justesse par laquelle tout ces évènements sont abordés : car au lieu d’être noir et déprimant, le film réussit à mêler humour, amour et désespoir comme rarement, notamment grâce à des dialogues pétillants. De plus, les personnages mis en scène sont particulièrement attachants de par leur sincérité et leur histoire. Le spectateur est ainsi complètement absorbé dans ces mélodrames sans jamais s’ennuyer.
Pour appuyer son discours, Yousry Nasrallah a souhaité montrer toutes les contradictions et toutes les difficultés d’une société basée sur de nombreuses dualités : la dualité homme/femme, à travers l’épreuve du mariage et de ses motivations, la dualité modernité/tradition, représentée par ces femmes voilées confrontées à une société où la dictature du paraître règne, la dualité richesse/pauvreté, à travers la présentatrice et ses invités. Et malgré toutes ces oppositions, saisissantes de réalisme, le réalisateur arrive à montrer de manière très intelligente que tous ces drames qui semblent caractériser ces femmes sont finalement intergénérationnelles et surtout qu’ils touchent toute la société. C’est ce que comprendra inéluctablement Hebba quand elle deviendra elle-même l’histoire de son émission. Le pire risque malheureusement toujours de triompher.

Une réalisation qui alterne le pire et … le pire
Malheureusement, toutes ces images et tout ce discours sont complètement amputés par la réalisation générale de l’œuvre. Même si certains plans sont astucieux, notamment sur le plateau de télévision, la mise en scène est souvent digne du téléfilm ou même de la série télévisée. Le montage est catastrophique, les transitions sont ultra simplistes et plans sont parfois grotesques. Comment ne pas souligner ses mouvements de caméra inutiles lors des dialogues ? Ou encore, comment ne pas souligner cette scène d’introduction maladroite filmée à la première personne qui est d’un ridicule incroyable.
De plus, certains acteurs sont particulièrement déroutants, notamment Mona Zaki qui semble incroyablement surjouer son personnage par moments.
Cependant, les musiques mélancoliques qui accompagnent nos jeunes demoiselles rattrapent un peu la fausse note.

Même si certaines situations paraissent un peu trop « sensationnelles », comme cette fin que certains jugeront d’un ridicule incroyable, Femmes du Caire aurait pu, par sa justesse et par son propos fort bien maitrisé, devenir un incontournable du genre sans cette réalisation bâclée qui par moments plombe l’immersion. Quel dommage! Le film reste néanmoins une très bonne surprise.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar alinoe » Mer 19 Mai 2010, 14:52

cinemarium a écrit:
alinoe a écrit:Les critiques de ce film se succèdent et je ne parvient toujours pas à me décider.
J'hésite énormément...voir ou ne pas voir ce film, telle est la question.

D'un côté j'ai vu presque tous les films sur Robin des Bois, c'est l'un de mes héros favoris et de l'autre je crains la version de Ridley Scott. J'apprécie beaucoup les films de ce réalisateur, mais il a une tendance "au réalisme d'époque" qui m'inquiète.

Parce que ce que j'apprécie dans Robin des Bois, c'est la légende, le "Moyen-Age fantasmé" de préférence en technicolor. Mon Robin des Bois, c'est ce personnage goguenard qui porte un cerf de 200 kilos comme un fétu de paille, ce noble au grand coeur, archer inimitable en collants verts : Errol Flynn. J'avais réussi à apprécier le Robin des Bois de Kevin Reynolds, essentiellement parce que Alan Rickman campait un shérif cruellement délectable.

Je crains que Ridley Scott abandonne le côté légendaire, pour ne se consacrer qu'à l'épopée médiévale. Ce qui donnerait à coup sûr un sympathique film d'époque, mais absolument pas un film sur Robin de Bois.


En lisant ton commentaire, je te déconseillerais d'aller voir le film, car tout ce que tu aimes du personnage en est absent. Le film est finalement plus un film de guerre qu'un Robin des bois à proprement parler.


Finalement, je suis allée le voir hier et j'ai vraiment beaucoup aimé. Et je trouve que c'est tout de même plus un film sur Robin des bois qu'une épopée médiévale. Je ferais une critique en fin de semaine.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Mer 19 Mai 2010, 14:56

alinoe a écrit:Finalement, je suis allée le voir hier et j'ai vraiment beaucoup aimé. Et je trouve que c'est tout de même plus un film sur Robin des bois qu'une épopée médiévale. Je ferais une critique en fin de semaine.

Étrange, j'ai eu exactement le sentiment contraire. Je me suis même surpris à me demander au milieu du film qu'est-ce que venez faire Robin des bois là dedans ! Mais on le comprend à la fin du film. Tant mieux pour toi si tu as aimé. :)
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Ed Wood - 8/10

Messagepar cinemarium » Mar 25 Mai 2010, 15:49

Ed Wood, de Tim Burton : 8/10

Image

L’alchimie est quelque chose de surprenant. Prenez deux ingrédients, mélangez les, fusionnez les, secouez le tout et vous obtiendrez de bien curieuses préparations. Ed Wood, filmé par l’irrésistible Tim Burton, fait partie de ces curieuses préparations, à la fois réelles et à la fois imaginaires.
Réelle car le film retrace avec brio l’histoire vraie d’un drôle de personnage, Edward Davis Wood Junior, qui fut désigné « le plus mauvais cinéaste de toute l’histoire du cinéma ». Imaginaire, car au service de ce récit, Tim Burton a choisit de jouer sur les sens, sur l’émerveillement et sur le rêve.
Ce résultat unique, servi par des acteurs de grande classe, est d’une surprenante réussite.

Le plus personnel des films de Tim Burton
Le ton imaginaire est donné dès les premiers instants du film. Dans un vieux cercueil, un mort refait surface sur la terre pour nous présenter le spectacle que nous allons découvrir d’ici peu. S’en suit ensuite d’un générique morbide mais très humoristique, avec une caméra qui flotte entre des pierres tombales gravées des noms des différents protagonistes. Le tout avec un sublime noir et blanc, en référence aux anciens films d’horreur dont Burton raffolait dans sa jeunesse. Car si Ed Wood est incontestablement un réalisateur au talent inférieur à celui de Burton, ce dernier a choisi de s’approprier ce personnage en y reflétant sa propre image sans jamais tomber dans la surenchère.
Ed Wood est jeune, passionné de cinéma mais dénué de tout talent. Cherchant par tous les moyens un producteur qui lui accorderait sa confiance, Ed Wood rencontrera, par le fuit du hasard, son acteur fétiche, Béla Lugosi, qui sera pour lui une incroyable opportunité. Car faire jouer cet acteur dans un de ses films serait un gage de réussite commerciale, dans un monde où le profit est la cause de tout investissement. Cette relation amicale est bien entendu un énorme clin d’œil aux débuts de Tim Burton, qui fut lui aussi passionné par un acteur (Vincent Price) et qui eut l’incroyable chance de pouvoir le rencontrer et de faire un court-métrage avec lui («Vincent»).

Mais la ressemblance entre les deux réalisateurs ne s’arrêtent pas là. Pendant tout le film, Tim Burton nous présente un Ed Wood complètement décalé, vivant dans ses rêves et refusant la réalité. Ses films, qui ressemblent plus à des farces, sont complètement incompris mais celui-ci, naïf, ne s’en rendra jamais compte, surfant sur son enthousiasme et sur son envie folle de cinéma. L’incompréhension du néophyte d’un monde où règnent l’argent et les films sur commandes est particulièrement suggérée par des dialogues savoureux, souvent drôles et toujours justes. Là est encore une référence aux débuts houleux de Tim Burton, qui fut censuré par Disney car jugé pas assez conventionnel. Le film est ainsi une réelle critique d’Hollywood, qui produit non pas des artistes, mais plutôt des pantins à la personnalité superficielle. Une réelle déclaration d’amour à la magie du vrai cinéma.

Une esthétique sublime
Ce récit à la fois réel mais très mystérieux est servit par une esthétique magnifique, qui rend hommage de la plus belle des manières aux films d’horreur des années 1930. Le noir et blanc très gras, les transitions en fondue et le piano mélodique créé une ambiance complètement décalé avec les images dont nous sommes les témoins. Une ambiance repoussante, glauque et noire résulte de tous ces procédés avec une intelligence rare. Cependant, une réelle dualité, comme toujours avec Burton, est créée avec l’atmosphère générale du film, très drôle et parfois émouvante. Cette incroyable performance est notamment réussie grâce à la sublime prestation de Johny Depp qui incarne avec brio le personnage qui donne son nom au film. Ses mimiques, l’intonation de sa voie et sa justesse sont d’une incroyable limpidité et d’un impressionnant naturel. Indéniablement très proche du sommet de son art, l’acteur porte à lui-seul l’intégralité du film en nous livrant une de ses meilleures prestations. Car le fascinant personnage d’Ed Wood était d’une complexité rare à interpréter, notamment car il est doté d’une personnalité atypique. Les autres acteurs sont eux-aussi formidables et soulignent ainsi tout le perfectionnisme de Burton.
La mise en scène reste quant à elle assez classique mais indéniablement virtuose. Les plans sont simples mais toujours parfaits. Notamment quand les films d’Ed Wood sont filmés avec brio par la caméra de Burton. Notamment dans le jeu des lumières, accentuée il est vrai par le noir et blanc.

Des films dans le film
Finalement, pour présenter au mieux le personnage intriguant et fascinant qu’est Ed Wood, Tim Burton a choisi de filmer ses propres films. Ainsi sont filmés trois films du cinéaste, à savoir Glen or Glenda?, Bride of the Monster et Plan 9 from Outer Space. Ce choix judicieux permet de parfaitement représenter la naïveté mais aussi l’amour qu’Ed Wood avait envers le cinéma, malgré toutes les peines que ce dernier lui donné.
Malheureusement, ce choix aboutit aussi à une certaine redondance, due notamment à la longueur peut être excessive du film (2h06), certaines situations étant finalement assez répétitives. La seconde partie du film est ainsi inférieure à la première, qui est plus soignée car plus palpitante et plus intrigante.

Véritable ode au cinéma d’antan, Ed Wood apparaît comme un film unique, grâce à une réalisation sublime qui réussi l’incroyable performance d’allier avec justesse un univers à la fois réel mais aussi imaginaire, à l’image du monde dans lequel vit Ed Wood. Un sublime hommage, très personnel et très émouvant, d’un personnage incompris et qui vécut toute sa vie dans le mépris le plus total.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Milkshake » Mar 25 Mai 2010, 17:59

Alors là je suis presque en tout point d'accord avec ta critique sur Ed Wood d'ailleurs on lui a presque mis la même note.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Ven 28 Mai 2010, 10:27

:super:
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Bienvenue à Gattaca - 8/10

Messagepar cinemarium » Mar 01 Juin 2010, 15:57

Bienvenue à Gattaca, d'Andrew Niccol : 8/10

Image

Eternel fantasme humain, le futur apparaît toujours comme une sorte d’époque où les bienfaits proviennent de la technologie et où les méfaits proviennent de l’erreur humaine. Et si le futur ne nous réservait rien de bon ? A travers la décadence de l’utilisation génétique, Andrew Niccol nous présente une vision bien alarmiste de nos futures sociétés contemporaines où la sécurité est devenue maitre de nos esprits. Bienvenue à Gattaca, ou un film pessimiste sur la condition humaine emmené par des acteurs brillants et une réalisation léchée.

Une intrigue philosophique
La sécurité par la génétique. Tels les tests ADN, la recherche génétique est toujours présentée comme une avancée majeure de la technologie, permettant une rationalisation de l'infiniment petit et une identification scientifique de la personne. L’instrumentalisation sécuritaire de la génétique serait-elle synonyme de déshumanisation ? C’est en tout cas le triste constat que fera Vincent Freeman, jeune homme aux rêves brisés par le pessimisme médical de son époque. Car Vincent, né avec des capacités physiques dites inférieures et une espérance de vie particulièrement réduite, ne pourra accéder à ses rêves spatiaux. En découlera toute une série de conséquences où le principal accusé essaiera par la force des choses d’écrire son propre destin, et non celui que sa société lui a écrit, en démontrant les failles de la prédestination génétique.
Bienvenue à Gattaca se situe dans un futur relativement proche. Ici, point de voitures volantes ni d’extraterrestres envahisseurs. Le propos du film est beaucoup plus actuel qui n’y parait : ses personnages nous ressemblent, pratiquent les mêmes sports et subissent les mêmes lésions. Là est véritablement le point fort du film, car malgré un univers bien atypique et plutôt surréaliste, une réelle identification projective est présente. Les longues séries de protocoles sécuritaires, à travers l’analyse d’urine ou d’empreintes digitales, ne nous sont par exemple pas inconnues. A travers un monde riche et coloré, doté d’une superbe patte graphique, le film d’Andrew Niccol apparaît incontestablement comme un message d’alerte à nos sociétés qui semblent paradoxalement faire passer l’être humain au second plan, au profit d’un monde apaisé et cartésien.

C’est dans ce contexte que Bienvenue à Gattaca est clairement un film à la portée universelle, avec des personnages touchés par un mélodrame existentiel, et des situations atypiques mais conventionnelles. Le tout saupoudré d’une extrême dose de fraternité et d’amour impossible : les deux frères biologiques ennemis et les deux frères de sang amis auront-ils raison de leur essence ou de leur existence ?
L’intrigue du film est assez efficace et arrive pleinement à tenir en haleine le spectateur, notamment par le bais d’évènements perturbateurs constamment renouvelés. Un bon divertissement en somme, même si certaines situations paraitront encore et toujours cocasses. Les blockbusters américains seront toujours des blockbusters américains mais Bienvenue à Gattaca fait incontestablement parti des blockbusters efficaces. Car cette flopée d’acteurs reconnus, à savoir Ethan Hawke, Uma Thurman et Jude Law, resteront toujours en retrait par rapport au récit et ne lui voleront jamais vedette au profit de leur caprice égocentrique. Tout est ainsi parfaitement équilibré et le film bénéficie donc d'un rythme exemplaire.
Malheureusement, le scénario contient son lot de maladresses, certains moments étant par exemple inexplicables ou particulièrement mal amenés. Une des rares faiblesses de ce récit futuriste.

Une réalisation réussie
Tout ce florilège d’idées et de questionnement philosophique se devait d’être parfaitement mis en scène. La mission est réussie. En faisant le choix d’une caméra mouvementée mais aussi portraitiste, le réalisateur réussie à allier intensité et platitude scénaristique, notamment dans les moments les plus intimistes, avec brio.
De plus, l’atmosphère de Gattaca, à la fois futuriste et actuelle, est retranscrite avec une justesse exemplaire. Ce monde est vivant, profond et basé sur des codes sociaux qui lui sont propres. Cette réussite passe par des décors superbes au parallélisme évocateur, des couleurs froides à la chaleur étouffante, et des plans parfois géniaux, comme celui où Vincent observe derrière une vitre son avenir inaccessible mais qui se reflète sur son visage. Les musiques, notamment le thème principale, sont elles aussi responsables de cette parfaite immersion.

Bienvenue à Gattaca est incontestablement un très bon film. Servi par une réalisation sans fausses notes et des acteurs brillants, le film d’Andrew Niccol propose un raisonnement philosophique existentialiste intelligent. Dommage que ce dernier soit plombé par ces quelques aberrations scénaristiques.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Alegas » Mar 01 Juin 2010, 16:57

L'un des mes films cultes :love:
Quand tu parle de problèmes scénaristiques, tu pense à quels moments notamment ?
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Mar 01 Juin 2010, 17:00

La fausse tension avec le frère qui est assez mal géré je trouve, enfin moi c'est le seul défaut que je trouve au film.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar Max59 » Mar 01 Juin 2010, 17:14

:super: Tres bon film
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar cinemarium » Mer 02 Juin 2010, 11:26

Alegas a écrit: L'un des mes films cultes :love:
Quand tu parle de problèmes scénaristiques, tu pense à quels moments notamment ?


Salut,
Quand je fais allusions à ces problèmes scénaristiques, je pense notamment au moment où l'inspecteur arrive au domicile de Vincent et fait la prise de sang sur Jude Law:
:arrow: Uma Thurman ne semble pas si étonnée d'être obligée de l'embrasser alors qu'elle ne l'a jamais vu ! Et comment Jude Law sait-il que c'est elle ? :?:
:arrow: Juste après, quand l'inspecteur descend les escaliers, on aperçoit Vincent au premier plan caché derrière un poteau de l'appartement: que fait-il ici ??!! Il aime se jeter dans la gueule du loup ? :?:
De plus, l'inspecteur est entré par le haut, et lui est déjà en bas ? :?:

Ensuite, autre moment:
:arrow: Quand les nouvelles mesures de sécurité sont prises pour démasquer le coupable, Vincent semble savoir lire dans l'avenir en ayant prévu d'apporter une fiole de sang pour contourner ces mesures.... :?:

Enfin:
:arrow: Le moment où le souffle cardiaque de Vincent le trahit lors des tests physiques. Le souffle s'accélère incroyablement, les observateurs semblent étonnés, et Vincent décide de quitter le tapis de course mais personne ne s'interroge plus que ça ! :?:

Rien de bien dramatique mais je trouve que le film tombe parfois dans l'extrême simplicité. Peut-être ais-je mal compris certains moments ? :)
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Mer 02 Juin 2010, 14:40

On en avait parlé avec Scalp de la tension et du dénouement avec le frère... perso j'ai adhéré sans rien voir avant... enfin bon ca reste dans la majorité des critiques un film culte quoi qu'il en soit.
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I love you Philip Morris - 8/10

Messagepar cinemarium » Ven 04 Juin 2010, 14:40

I Love You Phillip Morris, de Glenn Ficarra et John Requa : 8/10

Image

Des acteurs ont beau vous énervez, vous agacez et même vous insupportez, il ne fait aucun doute que certains d’entre eux sont dotés d’un incroyable talent, presque universel. Jim Carrey fait indiscutablement parti de ceux-ci. Doté d’une filmographie conséquente et d’une incroyable vitalité, l’acteur ne cesse, film après film, de nous surprendre malgré ses airs d’enfants attardés. Se sont ainsi succédés des films comme The truman show, Eternal Sunshine of the Spotless Mind ou encore Le nombre 23 : des films à la qualité inégale mais qui auront le mérite de révéler l’incroyable talent scénique de l’acteur américano-canadien dans un genre plus dramatique. C’est dans ce contexte que I love you Phillip Morris débarque. Bien plus qu’une simple comédie, le film risque de surprendre les détracteurs de l’acteur mais aussi ses fans les plus inconditionnels.

Une comédie romantique
Tout réussi dans la vie de Steven Russell : père de famille épanouie, il vit dans une tranquillité certaine son rêve américain. Cependant, derrière ce personnage se cache depuis de longues années un terrible secret qui semble de plus en plus compromettre sa conscience : Steven Russell est homosexuel. Sa vie va ainsi définitivement basculée le jour où sa fierté prendra le dessus sur son hypocrisie. S’en suivra d’incroyables de rebondissements et une histoire d’amour folle d’intensité et de sagesse.
Cette histoire vraie, bien qu’ultra romancée selon le vrai personnage, nous est narrée par Steven Russell lui-même tout au long du récit. Un choix judicieux qui permettra un attachement certain entre le personnage et le spectateur. Car le film est incontestablement polymorphe en jonglant entre différents styles avec brio.
Incontestablement, le film est tout d’abord une comédie efficace. Par le biais de nombreuses situations plus invraisemblables les une que les autres, le spectateur est sans cesse attiré dans le monde drôle et absurde du personnage principal qui usera de son habileté dans l’art du mensonge. L’humour est très efficace, notamment grâce aux dialogues savoureux des personnages et du narrateur. Ces derniers, parfois crus, parfois simples, mais toujours justes, donnent au film une superbe pèche et une incroyable fraicheur, sans jamais tomber dans l’excès ni dans la vulgarité, notamment sexuelle. Mais, comme dit précédemment, I love you Phillip Morris n’est pas qu’une simple comédie de plus. Parsemé de messages de tolérance, le film est une véritable ode aux homosexuels en particulier et à l’amour en général. Car l’amour que se délivreront les deux personnages, à savoir Steven Russell et le fameux Phillip Morris, est particulièrement profond et intense, dans un contexte difficile basé sur des mensonges sentimentaux. Les émotions y sont incroyablement sincères et le tout est d’un naturel exemplaire.
Le film possède ainsi une réelle identité. Un véritable plaisir cinématographique, alternant avec efficacité les scènes humoristiques, sensuelles et parfois tragiques.

Des acteurs de grande classe
Car si tout le propos relève finalement de la comédie sentimentale homosexuelle, il faut avouer que le film est servi par une réalisation presque sans failles. Le montage est très bon et permet ainsi une superbe narration qui transportera le spectateur avec brio dans un monde édulcoré mais hypocrite. Les décors, toujours bien choisis, participent indéniablement à cette réussite, tout comme les costumes, qui communiquent avec réussite l’humeur et l’évolution des personnages.
Mais la grande force de la mise en scène repose inéluctablement sur l’incroyable performance des acteurs principaux, à savoir Jim Carrey et Ewan Mcgregor. Ces derniers sont incroyables de simplicité dans l’interprétation de leurs personnages, alors, qu’à priori, rien ne montrait qu’ils semblaient destinés à des rôles aussi caractérisés. La prestation d’Ewan Mcgregor est certes sublimée par sa teinture qui lui donne une crédibilité certaine, il n’empêche que celle-ci est à notifier. Celle de Jim Carrey est encore plus réussie. Son personnage, à la fois simpliste et très calculateur, est interprété avec une justesse évidente et pratiquement sans surenchères de la part de l’acteur. Pratiquement, car, malheureusement, certains moments nous rappellent que Jim Carrey reste Jim Carrey et que son excentricité, à base de grimaces et d’attitude loufoque, refait encore et toujours surface. Cependant, là n’est pas l'essentiel, car sa prestation générale est tout simplement une incroyable réussite.

Très réussi, le film de Glenn Ficarra et de John Requa est indéniablement une comédie romantique qui dispose d’une réelle identité. Amusant mais aussi émouvant, I love you Phillip Morris est un film à consommer sans modération et fait parti de ces superbes réussites que l’on n’attendait pas forcement.
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Re: [cinemarium] Mes critiques en 2010

Messagepar zack_ » Ven 04 Juin 2010, 20:24

Ca me donne envie
surtout que pour ma part Jim ne m'a jamais agacé :love:
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