Enter The VoidVu au ciné en VOSTFR
10/10
SPOILERS
Des années d'attente, des heures passées sur le net à la recherche de la moindre rumeur sur un film, repoussé, encore repoussé, ... J'ai rarement attendu au film avec autant d'enthousiasme, chose peut rassurante lorsqu'on sait qu'on attend souvent trop d'une oeuvre, on se fait le film des milliers de fois dans notre tête... Va-t-il oser telle ou telle chose.
La distribution fut catastrophique, j'ai du patienter plusieurs semaines avant qu'un des cinémas de ma ville obtienne une copie.. 'fin c'est bon, c'est fait, je l'ai vu.
Tout commence par un générique rappelant fortement IRREVERSIBLE, on se dit bon bah super mais on a déjà ça... Et ben non BAM, il nous sort le grand jeu. Un putain de générique (que j'avais déjà vu et revu une quinzaine de fois, et je peux vous dire que ça ne fait pas du tout le même effet au cinéma). Bref, on a pas encore vu une seule image du film que c'est déjà brillant.
Le film débute sur un long plan séquence , en vue à la 1ère personne. On voit et on entend les pensées d'Oscar, personnage principal. Donc d'abord présentation de sa soeur, puis de son hobbie préféré (le shootage à la DMT). A ce moment là on voit ce qu'il voit, que ce soit lorsqu'il garde les yeux ouverts ou qu'ils soient fermés. Sur moi ça a fonctionné, je me suis presque senti comme Oscar, c'était à la fois vachement cool et un peu flippant... Jvais pas raconter tous les détails dantesque de la scène, trop de choses à dire sur la mise en scène ultraclasse (le coup du miroir par exemple, autant dit comme ça peut paraître cliché, autant dans ETV c'est bluffant de réalisme, et puis c'est pas amené comme tient jvais foutre le mec devant son miroir, jvais montrer que jsuis bon... Non c'est pas juste de la démo). Toujours dans le plan séquence vient la rencontre avec Alex, un gars que jkifferais d'avoir comme pote. Bref, le mec lui parle d'un bouquin sur la mort selon la religion tibétaine, et lui résume rapidement l'intrigue du livre... Qui est en réalité une vague mise en abîme de ETV. Pendant tout ce spitch, ils sortent de l'appart d'oscar, descendent les escaliers, sortent de l'immeuble, et parcourent les rues de tokyo (on est toujours dans la tête de O, avec le trouble restant de la prise de DMT). Vient ensuite l'arrivée au Void, où il va joindre un autre pote, qui l'a en fait balancé au flics, qui finiront par le butter. J'ignorent si c'est voulu, mais les flics sont les seules personnes du monde normal, que nous connaissons, en dehors des junkies, stripteaseuses, etc... Peut-être une sorte de repproche à l'encontre de la société où Noé dénonce une radicalisation de la justice, et une violence présente dans tous les milieux qu'ils paraissent sains ou moins sains. Ça peut paraitre simpliste, mais elle reste juste. Bref le mec claque. Personnellement, j'ai cru que je mourrais moi aussi. Excellent. Surtout que c'est pas juste PAF il s'prend une balle, dead... Non Noé montre tout en temps réel jusqu'à l'arrêt total du battement du coeur. Brillant.
Viens ensuite tout un passage où son âme s'extrait de son corps pour observer la réaction de l'entourage face à sa mort. Bien sûr c'est pas juste sa soeur pleure et son pote s'énerve. C'est du Noé, il prend le temps d'amener les réactions avec un minimum de réalisme. C'est surtout ça qui fait son génie, pas juste le fait qu'il aime choquer, montrer ce qu'on souhaiterait éviter de voir, il a un don pour amener les moments clés de ses films.
Ensuite, comme l'annonce la religion tibétaine, l'âme d'O va partir en vrille mélangeant souvenirs, fantasmes, ... Le tout sur fond de BACH. Le pied. Mélange violence extrême (L'accident est tellement dingue, la petite qui joue sa soeur est impressionnante), et souvenirs calmes, paisibles. On remarquera qu'Oscar restera passif pendant tout ce passage comme spectateur de sa vie. Puissant. Un des autres points positifs du passage "souvenir", c'est le fait qu'O en vient à se remémorer le même souvenir plusieurs fois, mais avec une approche différente... On retrouve la justesse d'écriture dans ce que nous propose Noé. brillant.
On y remarque aussi tout une énumérations de vices qu'Oscar vécu (drogue bien sûr, le mélange jbaise une milf en me rappellant les seins de ma mère --> je baise ma mère, bizarre.. Y aussi l'ambiguité au niveau de sa soeur même si au final on est quand même loin de la notion d'inceste, il voit sa soeur comme la seule chose au monde auquel il tient... Bref.
Tout les souvenirs et rêves vont progressivement verser vers le bad, au point qu'il va devoir trouver un moyen de se réincarner, et ainsi stopper tout le mal qui ronge son esprit (nous pendant ce temps c'est pareil, ça devient long, malsain, difficilement supportable.) D'ailleurs beaucoup parlent de longueurs pendant cette partie, et ils ont raison. La fin perdrait tout intérêt sans cet aspect. J'avais peur que la scêne de la réincarnation arrive trop vite, finalement c'est bien j'ai ressenti ce qu'Oscar dû lui-même ressentir..
Et pour finir la scêne de LOVE hotel. Scêne magnifique. Oscar choisit de se réincarner en Homme malgré toute la décadence qu'on a pu observer au début, synonyme d'espoir. Il rentre dans l'hotel, et vient alors une séance shopping (comme si on allait acheter ses yaourts. Lui il va chercher des parents.). Au final, il choisira sa soeur, personne auquel il tient le plus, et suivant logiquement le pact qu'ils s'étaient fixés enfants. C'est beau.
Bref un putain de film alliant tout ce qui constitue un chef d'oeuvre du Cinéma.... Chef d'oeuvre qui enterre n'importe quel Kubrick, 2001 par exemple, au hasard. Y a tellement d'inovation technique et artistisque, tellement d'audace... C'est un film qui objectivement mérite 10/10. Voilà