La Route John Hillcoat - 2009
SPOIL
De loin le meilleur film de Hillcoat, aka le mec qui fait des films un peu chiant quand même.
Ce film est un bon complétement du film des Frères Hughes, l'un est un film post apocalpytique fun et jouissif l'autre et un pur drame ( dans le sens le plus noble du terme et sans jamais tomber dans la pathos, alors qu'avec une histoire comme ça on tombe vite dans la pathos débile ) carrément dépressif ( quand le film se termine on est vidé par cette poésie morbide où se cotoie la mort, la solitude, la peur, la dépression, c'est pas joyeux quoi). On ère pendant 2 heures avec Viggo et son fils dans un monde dévasté et sans espoir, la fin c'est vraiment un faux happy end, même si Guy Pearce et sa famille ne sont pas des cannibales ( le coup des pouces avec les plans qui s'attarde dessus quand même me fait tilter, c'est ptet un signe distinctif des cannibales, enfin Pearce serait un cannibale il aurait ptet bouffer son clébard depuis longtemps, c'est vraiment ambigu ). Vivre dans ce monde mort ( plus de faune et de flore ) est sans espoir, c'est vraiment rare de voir ça dans un film Hollywoodien ( et sans surprise ça a fait un bide, faut dire que ça a été vendu comme un actionner... ).
La question que pose le film est qui même après la vision reste difficile à répondre : pourquoi survivre, dans un tel monde, le perso de Viggo est poussé par son instinct de survie mais à quoi ça mène, l'espoir est mort, c'est repousser l'évidence.
La relation entre Viggo ( juste parfait et qui a force d'accumuler de tels perf mériterait vraiment un oscar mais il est moins hype que Di Caprio c'est vrai ) et son fils ( tout aussi parfait ) est vraiment très touchante ( les émotions ne sont jamais forcées ) avec d'un coté un Viggo qui fera tout pour protéger son fils, il se méfie de tout, ne fait confiance à personne et est capable de tout pour le protéger ( c'est devenu le survivant ultime un peu ), à l'opposé son fils a garder sa naiveté et fait preuve d'une bonté naturel avec tout le monde, il veut aider le vieillard et pardonne au voleur alors que Viggo est devenue par la force des choses quelqu'un de sans pitié ( la séquence avec le voleur est très révélatrice de l'homme qu'il est devenu ) et il éduque son fils pour que celui ci puisse survivre dans ce monde violent, il ne veut pas le voir partir comme sa femme joué par une Charlize Theron qui est un peu le maillon faible du film, on l'a déjà vue plus convaincante (les flashback sont utile mais m'ont un peu sorti du film).
Pour le perso de Duval ( putain de bon pour changer ) la symbolique voudrait que ce soit Dieu, d'ailleurs tous les autres protagonistes n'ont pas de nom sauf lui qui s'appelle Elie, drôle de coïncidence quand même.
Le rythme est vraiment parfait, la lenteur ( du contemplatif pas chiant ) du récit est justifié et fait encore plus ressortir les scènes de tension et ça donne un petit coté survival ( d'ailleurs le film marrie les genres avec succès : Road movie, horreur pur, drame, SF ) par moment avec des poursuites très courte mais très intense, putain la découverte du garde manger ça fait un choc, dans le genre glauque cette scène là est vraiment intense, le face à face avec Garret Dillahunt est un putain de moment avec des dialogues très soigné ( d'ailleurs les 3 scènes ou Viggo rencontre quelqu'un sont très bien dialogués, en même temps c'est adapté de McCarthy donc il a y a une super base de départ )
Les passages ou Viggo tient son fils très fort et le braque avec son flingue sont des moments vraiment éprouvant même si on sait qu'il appuiera pas sur la détente (bein ouais il reste un peu une heure de film quoi)
Les rares moment de bonheur sont des bouées auquel on se rattache dans ce monde aussi sombre, ainsi le passage de la cannette et la découverte des réserves sont des moments qu'on apprécie.
Dans les trucs un peu inutile on a la voix off qui qui sert pas à grand chose, juste dire des choses qu'on voit ou devine.
Hillcoat se révèle très a l'aise derrière sa caméra comme je l'ai dit les moment de tension c'est des modèles du genre et il a un vrai sens du cadre et de la belle image, c'est vraiment beau, enfin la fin du monde c'est pas beau hein. Ca tombe jamais dans le contemplatif relou qui fait durer une scène pour le plaisir de faire style je suis Malick et je m'endors sur ma caméra.
La photographie est de toute beauté, ça fait bien ressortir le gris et le froid et ça donne un vrai plus à cet univers post-nuke aride, ça a couter "que" 20 millions et ça a bien plus de gueule que plein de blockbuster à 100 patates, bon après faut aimer le gris.
La musique de Nick Cave est très discrète mais très belle et elle évite d'en rajouter.
Un film prenant de bout en bout qui prouve qu'un rythme très lent n'est pas forcément gage de truc chiant.
8/10