La critique contient plein de spoils, mais je doute que quelqu'un l'ait encore jamais vu
La critique : Revu hier soir pour la X-ième fois, le Die Hard premier du nom reste, plus de 20 ans après sa sortie, un modèle du genre. Très efficace, porté par la nonchalence du personnage de Willis autant que par celle du méchant (Rickman), et la mise en scène pleine d'adrénaline de McTiernan.
Pourtant, malgré le plaisir évident que suscite le film à chaque vision, c'est un mini coup de gueule que je voudrais pousser, à l'encontre de scénaristes qui se croient obligés (et c'est hélas toujours le cas) d'en rajouter là où ce n'est pas nécessaire, à savoir une psychologie de bas-étage supposée donner de l'épaisseur à certains personnages qui n'en ont pas besoin.
La victime des scénariste est ici le personnage du flic pas si débonnaire que ça Al Powell (Reginald Veljohnson). Celui qui communique avec McClane par radio. Ils auraient pu se contenter, et c'eut été bien suffisant, de faire de lui un fonctionnaire pépère plus intéressé par les donuts et une vie pas trop agitée: le personnage n'en aurait été pas moins consistant et pas moins sympathique.
Mais que nous colle-t-on ici? Un bon vieux trauma que le flic expose tranquillement à la radio à un type qu'il n'a jamais vu (radio, qui en plus est, écoutée par les terrosristes, les flics et les journalistes...). Et quel trauma, plus débile on aurait pas pu trouver: ce flic avoue simplement qu'il est un assassin! Qu'il a, en toute banalité, tué un petit garçon de 13 ans qui jouait avec un pistolet à eau! Chapeau la police de Los Angeles, non seulement cet assassin d'enfant n'a visiblement pas été inquiété (judicairement) pour ce meurtre (il a dû plaider la légitime défense
), mais de surcroit il est toujours policier (!) et armé (!!).
Le pire avec cet artifice scénaristique autant inutile que ridicule, c'est que le personnage a gagné en sympathie auprès du public qui devait visiblement avoir les oreilles bouchées au moment où il déballait son histoire... Ah non ce trauma n'a pas été exposé en vain, il n'est justifié que par un seul élément du film: sa fin, encore plus ridicule que tout ceci...
Venons en à la fin... notre cher Al Powell, traumatisé par son comportement meutrier involontaire, n'a plus jamais été capable de dégainner son arme de service. Résumé: John McClane descend tous les terroristes et ressort amoché mais heureux au bras de sa femme de cette nuit un peu agitée. Le film pourrait se terminer simplement comme ça. Mais bien sûr que non, il faut LE rebondissement final: celui qui n'en est pas un puisque tout le monde l'attend, et qui se doit d'être le plus ridicule possible afin de laisser une note amère au spectateur casse-couille que je suis.
Au final donc, un des terroristes mort rescussite et revient pour se venger de notre ami Bruce Willis. Il aurait pu profiter de la confusion qui règne pour s'éclipser mais il est allemand et ne connait visiblement pas le dicton "la vengeance est un plat qui se mange froid". Il tente un suicide donc, seul au milieu d'une armada de pompiers et de flics, rien que pour dégommer McClane. Mais cet idiot a du avoir le cerveau vrillé par l'agitation, car au lieu de flinguer McClane dès qu'il en a l'occasion, il se dresse au milieu de la foule bien en évidence et hurle son nom pour qu'il ait le temps de s'abriter. Par dessus ça, on a notre cher Al Powell qui oublie totalement son traumastisme (après tout c'était qu'un gosse qu'il a flingué, il va pas se tourmenter pour ça toute sa vie), sort son arme et descend le méchant crétin. Tout le monde est content, Fin.