8/10
Legends of the Fall de Edward Zwick - 1994
"It was a good death"
La dernière fois que je l'avais vu, il a plus de 15 ça m'avait pas emballé plus que ça, me souviens que j'avais été un peu déçu par le manque de souffle épique alors que le film avait le potentiel pour. A le revoyure on est quand clairement dans le haut de gamme du mélodrame façon Hollywood, et c'est bien meilleur qu'un Titanic, peut être parce qu ça vient de Jim Harrison, ou peut être aussi parce que je préfère la filmographie de Zwick à celle de Cameron (et ouais en plus je vous emmerde).
Alors oui si on veut on peut dire Zwick reste un faiseur mais c'est un faiseur qui fait ça avec classe et même ambition, alors comme la première fois je trouve que le film avait le potentiel pour être ultime avec ce tout ce qu'il traverse (WW1, western, prohibition, voyage au bout du monde) mais Zwick préfère rester avec ses personnages avec un coté plus intime et il lorgne du coté de l'âge d'or, on peut penser à Autant en Emporte le vent par exemple. La force du film c'est le coté familial qui fonctionne vraiment, on croit à cette fraternité qui se déchire, on croit aux relations amoureuses, on croit à Anthony Hopkins et quand il revoit son fils après sa longue absence ça marche. Et c'est bien ça le plus important, du coup le coté un peu cheap de la WW1 est vraiment pas gênant et puis on a Brad Pitt qui scalpe des allemands donc c'est cool, d'ailleurs le film est assez violent pour un film de ce genre, c'est clairement du R, alors Zwick ne s'attarde pas sur la violence mais il n'édulcore jamais. Derrière la caméra il prend plaisir à sublimer les paysages à perte de vue du Montana, c'est magnifique, la maison a un putain de cachet, rien ne sonne faux et puis quand il faut faire une séquence marquante, Zwick tente des trucs, alors on a un ralenti tout bête mais il marche et la scène est iconique. Et puis merde ce plan final.
Zwick refera une histoire avec des frères qui vont se déchirer mais il va bien se vautrer avec
Les Insurgés (très mauvais film pour le coup). Alors ici si on veut enculer des mouches on peut dire que le film va dans le pathos avec la succession de merde mais je trouve que ça s'imbrique bien et qu'on y croit.
Alors ici on a Brad Pitt (dans un rôle où heureusement on a échappé à Johnny Depp) en début de carrière et il est juste Brad Pitt le beau gosse ( il était au début de sa gloire et sortait du gros succès d'Entretien avec un Vampire) mais ça colle au personnage de Tristan, le mec mystérieux et ténébreux c'est Brad Pitt, (Zwick se plait à le mettre en valeur), Aidan Quinn a le rôle un peu ingrat du film mais ça le fait carrément, Hopkins au début est très bon dans ce personnage de colonel sur mesure, alors après son avc on peut dire qu'il en fait des caisses mais encore une fois ça colle avec l'ensemble, Julia Ormond n'a pas fait carrière après ce rôle (bein oue jouer dans une daube comme Lancelot ça aide pas ) et c'est bien dommage car c'est une chouette actrice, ça faisait plaisir de la revoir dans le polar vénéneux de la fille Lynch surtout qu'elle bouffait l'écran, malheureusement on l'a pas revu par la suite, le gosse d''ET ça restera à jamais un acteur qui a des longues oreilles et dont on rien à dire, Karina Lombard est très bien malgré son peu de temps de présence elle arrive à donner une vraie consistance au personnage (malheureusement elle aussi aura pas une super carrière).
La gestion du temps dans le film est un peu chaotique (c'est le petit défaut du film pour moi), c'est censé se dérouler sur a peu près 15 ans et les ellipses sont assez bizarres, genre Quinn qui a son entreprise en 2 minutes (même si en vrai ça a pas d'utilité de savoir comment, pourquoi), le voyage de Pitt on a l'impression qu'il dure plus de 10 ans alors qu'il dure que 5 ans (ça aussi c'est finalement pas dramatique)
La BO de Horner est forcément parfaite avec des thèmes qui ont une sacrée puissance.
Zwick a clairement pas une filmographie parfaite (il a même des sacrées merdes) mais entre ça, Blood Diamond et Dernier Samourai, on est face à un vrai grand réalisateur hollywoodien, un des derniers qui faisait des films à l'ancienne sans se soucier des modes.