Sur la piste des Mohawks – film de John Ford 1939 avec Henry Fonda et Claudette Colbert 7/10
Drums along the Mohawk (
tambours le long du Mohawk) injustement traduit par
Sur la piste des Mohawks pour moi fait allusion aux tambours de guerre qui accompagnent les indiens sur le sentier de la guerre ! Sachant que le
Mohawk est un fleuve affluent de l’Hudson sur les bords duquel vivait une tribu d’Iroquois qui se sont alliés aux anglais lors des guerres des colonies qui se sont échelonnées de 1775 à 1783
Les Mohawks dont la signification est «
mangeur d'homme » dans la langue de leurs ennemis héréditaires algonquins, mais dont le vrai nom est « Kanienkehaka » signifiant « peuple du silex »,
Au cours du XVIIIe siècle, les Mohawks,se trouvent entourés de colons blancs. Ils adoptent les types de maisons de leurs voisins et entretiennent des liens étroits avec l'administration britannique. Le surintendant des Indiens, sir William JOHNSON, épouse une Mohawk, Mary BRANT, et utilise des guerriers mohawks dans le dernier conflit entre Français et Anglais pour s'approprier le continent. Johnson meurt avant le début de la guerre de l'Indépendance américaine, à laquelle les Mohawks participent en 1777, sous le commandement de Joseph BRANT, tout juste rentré d'Angleterre. Brant et ses alliés mohawks infligent souvent la défaite aux Américains, mais ils seront finalement forcés d'abandonner leurs maisons. Celles-ci seront confisquées et utilisées par les colons rebelles.
Éléments issus de la jaquette du film
Premier film en couleur réalisé par
John Ford Sur la piste des Mohawks est une vision idéaliste de la naissance de la nation américaine ; un hommage lyrique et chaleureux aux pionniers qui ont construit l’Amérique.
1776 en Amérique du Nord la guerre fait rage entre l’Angleterre et les 13 colonies britanniques qui se sont déclarées indépendantes. Lana et Gil Martin, fraîchement mariés s’installent dans la ferme isolée de Gil. Les conditions de vie sont difficiles et ils doivent affronter les indiens que les anglais dressent contre les colons…
C’est un film que j’ai beaucoup aimé qui, dans la course aux oscars de 1939 a concouru contre
Autant en Emporte le vent mais d’un style totalement différent dont il convient de retenir l’interprétation de
Henri Fonda sans négliger la présence à ses côtés de
Claudette Colbert, d’
Edna May Oliver et l’apparition inquiétante à souhait de J
ohn Carradine en tory
Dans le cadre de cette révolution américaine préambule aux évènements qui marqueront notre histoire en 1789 il convient de rappeler l’influence britannique très forte représentée par les tories mouvement très conservateur pour qui la devise est Dieu – le Roi et le Pays. (
God – King and Country) Film typique de John Ford on en reconnaît tout à la fois la générosité et certains moments picaresques. En une scène il préface les réalisations postérieures où on ne pourra qu’être sensible à l’anxiété des femmes observant le départ des troupes pour les combats avant d’assister à leur retour pour chercher au milieu des visages des vivants les visages de ceux qui ont disparu. Images puissantes que l’on retrouvera notamment dans Le massacre de Fort Apache – Rio Grande et la Charge héroïque.
J’ai relevé sur Wikipedia ces deux paragraphes auxquels il est inutile de vouloir ajouter un commentaire tant ils sont justes dans ce qu’ils expriment :
Darryl F. Zanuck (producteur) tenait beaucoup à la scène de la bataille entre les Indiens et l'armée des habitants de la vallée. Mais Ford remettait sans cesse le moment de filmer la bataille. Ce n'est qu'à la fin du tournage, alors que Zanuck s'attendait à des dépassements de budget pour cette scène que Ford lui annonça qu'elle était tournée. En fait, Ford réussit une ellipse d'une grande efficacité. Il filme la colonne des fermiers et soldats partant pour la guerre, puis l'attente insupportable des femmes, enfin le retour de la colonne des survivants blessés, épuisés, meurtris. Dans un délire fiévreux, le regard fixe, Fonda raconte la bataille à Lana.
Le film traite de la naissance d'une Nation : les États-Unis d'Amérique. À la fin du film le drapeau américain est présenté aux pionniers. En trois plans, Ford expose sa vision de l'Amérique, peuple multiethnique, uni, malgré sa diversité, derrière la même bannière étoilée et la même espérance. Le premier plan montre une femme noire, le second plan, un forgeron américain, et le troisième un indien tous profondément émus lorsque l'on hisse le drapeau au sommet du fort.
Cette fin prend toute sa dimension à la veille de la Seconde Guerre mondiale.