[nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Modérateur: Dunandan

Cher John - 6,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Mer 14 Avr 2010, 21:49

CHER JOHN
Lasse Hallström - 2010
6,5/10

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Le nouveau film de Lasse Hallström est une bonne surprise et cela grâce à une bande-annonce qui paissait présager d'une banale histoire d'amour à l'eau de rose comme on en a déjà vu tant de fois. Mais ce qu'on voit dans cette bande-annonce ne représente que la première moitié du film qui prend une toute autre direction par la suite ...

En effet, le film commence de façon très classique avec une romance entre les 2 personnages principaux. Après avoir eu le coup de foudre l'un pour l'autre et avoir commencé une relation, ils se retrouvent séparés car lui est dans l'armée. Ils vont donc suivre une longue correspondance par courrier. Ça fait un peu cliché mais ça passe plutôt bien. Mais l'histoire se passe en 2001 et leur situation va changer au lendemain des attentats du 11 septembre : alors qu'il devait rentrer au pays, il décide de se réengager pour partir en Irak ... Devant cette différence de priorité, elle va mettre fin à leur relation prétextant une autre relation et il va devoir vivre avec le remord d'avoir peut-être pris la mauvaise décision. Le film vendu comme une comédie romantique est donc un film qui traite de la séparation et des choix qui font que les vies prennent des directions différentes.

Côté interprétation, Channing Tatum n'est certes pas un grand acteur mais j'accroche plutôt bien au genre de rôles qu'on lui offre. Il joue toujours le beau gosse ténébreux et je le trouve crédible dans ce rôle (que ça soit dans Sexy dance, Never back down ou ici). Quant à Amanda Seyfried, plus le temps passe et plus elle embellit ! Je ne la trouvais pas très belle à ses débuts mais depuis 2-3 films, elle a vraiment un charme fou :oops: (peut-être la beauté du mois ?). A cela, il faut ajouter que son personnage est très attachant : toujours pleine de joie de vivre et prête à aider les autres. Dans le rôle du père de Tatum, Richard Jenkins est également bon même s'il joue de façon un peu trop appuyée l'autiste alors qu'on nous dit que c'est une forme d'autisme bénin qui n'a jamais été diagnostiquée par les médecins ... On a du mal à y croire tant ça se voit. :?

Le film est une adaptation d'un roman de Nicholas Sparks qui avait déjà écrit Une bouteille à la mer et N'oublie jamais adaptés respectivement au cinéma par Luis Mandoki et Nick Cassavetes. Autrement dit, il faut quand même s'attendre à une part de mélo en allant voir ce film. Surtout que Lasse Hallström est lui-même un habitué du genre. Toutefois, je n'ai jamais trouvé que le film en faisait trop et tombait dans le larmoyant. Cette relation amoureuse est décrite avec beaucoup de justesse. On a quand même le droit à une fin ouverte où ils se retrouvent quelques années après et le spectateur peut se dire qu'ils vont reprendre progressivement une relation ... Mais ça ne m'a pas gêné.

Au final, on obtient une jolie comédie dramatique comme sait les faire Lasse Hallström. C'est bien sûr un genre qui ne plaira pas à tout le monde mais personnellement, j'aime ce genre de film où les relations amoureuses ne sont pas toutes roses et où les choix de chacun peuvent amener à la souffrance de l'autre ...
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Film: Cher John
Note: 4,5/10
Auteur: Heatmann

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Tête de turc - 6/10

Messagepar nicofromtheblock » Mer 14 Avr 2010, 22:13

TÊTE DE TURC
Pascal Elbé - 2010
6/10

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Pour "la claque de l'année" annoncée sur certaines affiches du film, il faudra repasser ! Pour un premier film, Pascal Elbé n'a pas à rougir du résultat mais il faut arrêter de nous vendre les films comme des chefs d'œuvre ! Dans le genre film aux destins entrecroisés, on est quand même bien loin d'un Innaritu.

Comme c'est le cas régulièrement ces dernières années, l'acteur Pascal Elbé passe donc derrière la caméra pour nous livrer un film sur la banlieue et son équilibre fébrile. Une galerie de personnages se croise donc au sein de cette cité : jeunes délinquants, policiers, médecin urgentistes, familles immigrées. Chacun a sa place dans ce microcosme mais lorsqu'un évènement grave va survenir, cet équilibre va se trouver menacé.

Le problème du film, c'est que le scénario est cousu de fil blanc. Les éléments s'enchainent sans jamais nous surprendre et donc sans qu'il y ait une réelle tension. Le réalisateur essaye bien de greffer quelques intrigues secondaires pour combler les vides mais elles ne servent à rien. Comme par exemple ces souvenirs de Rochdy Zem à propos de la mort de sa petite sœur quand il était plus jeune : on se demande à quoi ça sert ... Peut-être qu'elle renvoie à son frère qui est dans le coma et donc à sa peur de perdre un deuxième membre de sa famille. En tout cas, c'est très mal amené !

Sinon, je n'ai rien à reprocher aux acteurs si ce n'est Ronit Elkabetz qui joue toujours aussi faux. Pascal Elbé et Rochdy Zem interprètent 2 frères et leur relation est plutôt intéressante. Ils ont une grande complicité et pourtant ils ont une vision de la vie assez divergente ... l'un prône la justice alors que l'autre prône le droit à la deuxième chance. Dans le rôle du jeune héros, Samir Makhlouf s'en sort bien aussi et retranscrit bien ce sentiment de culpabilité qui le pèse et qui le pousse à vouloir se dénoncer. Quant à Simon Abkabian, il a un rôle un peu limité d'homme en colère qui veut juste venger la mort de sa femme mais il prouve malgré tout, qu'il est un très bon acteur.

Niveau mise en scène, Pascal Elbé s'en sort pas trop mal pour un premier film. A part quelques effets de style inutiles, il maitrise son sujet et semble s'être particulièrement appliqué sur ses mouvements de caméra.

Au final, on obtient un film honorable mais qui aurait gagné à être d'avantage travaillé à l'écriture. On ressort avec un sentiment de superficialité qui fait que le film ne marque pas l'esprit. D'ailleurs, j'ai vu le film il y a 10 jours et je ne me souviens déjà plus comment finit le film. :|
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Auteur: Jimmy Two Times

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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Heatmann » Mer 14 Avr 2010, 23:17

tatum il est pas dans never back down mais dans fighting qui est une grosse merde .
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar nicofromtheblock » Mer 14 Avr 2010, 23:51

Ces temps-ci, j'arrête pas de me planter !
J'ai la mémoire qui commence à flancher :(
Et je confirme, Fighting c'est bien naze ...
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White material - 4,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Mer 21 Avr 2010, 23:12

WHITE MATERIAL
Claire Denis - 2009
4,5/10

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J'avais plutôt bien aimé le film Trouble everyday de Claire Denis mais il faut croire que c'était une erreur de parcours car ses films sont plutôt chiants en général. C'était déjà le cas avec son film précédent 35 rhums et c'est à nouveau le cas avec celui-ci ...

La réalisatrice prend le parti de ne jamais dire où se déroule son histoire : ça se passe dans un pays d'Afrique noire mais on n'en sait pas plus. Personnellement, ça m'a un peu dérangé, on a l'impression qu'elle a peur de choquer les personnes concernées et qu'elle préfère donc s'écarter d'un quelconque fait réel. Quand on fait ce genre de film, on se doit d'être engagé et ne pas se cacher derrière une pseudo fiction. C'est facile de dénoncer sans citer de nom !

Ensuite, j'ai trouvé le scénario assez mal écrit. On a l'impression d'assister à un errement sans but. Cette femme blanche propriétaire d'une exploitation de café semble hyper-déterminée mais on se demande à quoi ... elle brasse du vent pendant 1h30 et le film se termine comme il a commencé : la femme cherche toujours à rejoindre sa ferme.
C'est sans compter également qu'elle se promène tranquillement au milieu d'une guerre civile et qu'il ne lui arrive jamais rien. Elle pourrait se faire tuer au moins 20 fois au cours du film mais à chaque fois, on lui laisse la vie sauve. C'est comme son fils qui, sous prétexte qu'il se rase le crâne, est accueilli à bras ouverts par des enfants soldats. :?

Ce que je retiendrai du film, c'est surtout la musique de Stuart Staples très atmosphérique qui évite au spectateur de tomber dans l'ennui ainsi qu'une ou 2 scènes marquantes comme celle où des soldats débarquent dans une maison squattée par des enfants renégats et les égorgent un à un pendant leur sommeil. Tout reste suggéré mais la scène fait son effet.

Niveau interprétation, Isabelle Huppert s'en sort bien (comme d'habitude) même si son personnage n'est pas vraiment attachant et qu'on ne comprend pas les motivations qui la poussent. Elle est un peu trop bornée pour être réellement crédible. Nicolas Duvauchelle, quant à lui, joue le rôle du fils un peu paumé. Comme je le disais auparavant, on a du mal à croire qu'il puisse être accepté par ces jeunes soldats africains. Franchement, je pensais qu'il se ferait buter direct ... Enfin, Christophe Lambert et surtout Isaach De Bankolé ont des seconds rôles assez insignifiants et c'est bien dommage.

Au final, Claire Denis a du mal à nous embarquer dans cette histoire faute à un rythme trop lent et à une implication politique inexistante. Malgré la prestation d'Isabelle Huppert, on a tendance à s'ennuyer sévère voir à s'assoupir ...
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Bienvenue dans l'âge ingrat - 8/10

Messagepar nicofromtheblock » Mer 21 Avr 2010, 23:46

BIENVENUE DANS L'ÂGE INGRAT
Todd Solondz - 1995
8/10

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A quelques jours de la sortie du nouveau film de Todd Solondz, j'ai décidé de revoir ses précédents films. En même temps, ça va être rapide vu qu'il n'en a fait que 5 et qu'il n'y en a que 4 qui sont visibles en DVD. Son tout premier film Fear, anxiety & depression est devenu très difficile à trouver et n'existe qu'en VHS. J'attaque donc avec son deuxième film : Bienvenue dans l'âge ingrat.

Dès ce film, le réalisateur nous marque par son ton inimitable. Racontant l'histoire d'une jeune adolescente pas gâtée par la nature, il nous présente la face cachée de l'"American way of life" avec beaucoup d'ironie. Cette jeune fille a tout contre elle : ses camarades de classe se moquent d'elle, sa prof la sermonne injustement, sa mère semble préférer sa petite sœur qui a tout de la fille modèle et elle se fait punir à la moindre occasion. Tout semble aller pour le pire pour la jeune Dawn et le réalisateur utilise un ton ironique assez cruel. Du coup, on rigole pas mal mais on a tendance à se sentir coupable de rire de ses malheurs. Malgré tout, le personnage semble doté d'un caractère à toute épreuve et traverse cette période difficile avec une certaine philosophie.

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Dans le rôle principal, Heather Matarazzo est étonnante ! Ça ne doit pas être facile pour une jeune actrice débutante d'interpréter un tel rôle. Elle semble parfaitement coller à son personnage comme si elle s'inspirait de sa propre expérience. Elle arrive vraiment son personnage attachant et c'est cela qui met le spectateur mal à l'aise : difficile de rire d'un personnage auquel on peut s'identifier.

C'est dans l'écriture de ses personnages que Todd Solondz a un énorme talent. Il arrive à dépeindre des portraits haut en couleurs mais qui ne tombent jamais dans la caricature. Chacun des personnages est crédible : le beau gosse dont Dawn est amoureuse joué par Eric Mabius n'est pas l'homme parfait mais un loser qui se la joue cool pour cacher le vide de son existence, le grand frère geek joué par Matthew Faber ne pense qu'à ses études et n'a vraiment rien à faire des problèmes de sa sœur, la petite sœur de l'héroïne n'a rien de la pimbêche et joue simplement une petite fille qui a plus de chance que sa sœur. Quant au jeune délinquant joué par Brendan Sexton, on comprend assez rapidement que s'il joue à la brute avec ses camarades, c'est juste parce qu'il est mal dans sa peau et qu'il cherche un peu d'affection. Autant de portraits dans lesquels on peut se reconnaitre plongés dans des situations risibles et pourtant tellement réelles.

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Todd Solondz installe donc les bases de ce qui va devenir sa marque de fabrique : l'humour corrosif où l'on se moque de sujets plus ou moins tabous. Ici, le réalisateur dépeint le portrait de la classe moyenne américaine à travers le personnage de cette jeune fille, de sa famille et de son entourage. Les situations qu'il met en scène sonnent tellement juste qu'elles doivent être inspirées d'histoires qu'il a vécu ou entendu.

Difficile de décrire l'humour de Todd Solondz, le plus simple est de découvrir ses films. Mais s'il fallait le comparer à d'autres, je dirais que c'est un mélange entre American beauty et Napoleon Dynamite ... le genre d'humour provocateur à la John Waters mais sur un ton beaucoup plus sérieux.

Au final, ce "premier" film est une véritable réussite et son personnage pourrait être un modèle pour de nombreux adolescents tant cette jeune fille est représentative de cette période charnière de la vie. Je ne pourrais donc que vous conseiller vivement de découvrir ce film. :wink:
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Ghost Writer (The) - 7/10

Messagepar nicofromtheblock » Jeu 22 Avr 2010, 00:27

THE GHOST WRITER
Roman Polanski - 2010
7/10

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J'ai mis du temps à me décider à aller voir le nouveau film de Roman Polanski car la bande-annonce ne m'attirait pas du tout et je ne suis pas un grand fan de l'œuvre du réalisateur pour le peu que j'en ai vu ... Mais je me suis laissé convaincre par les bonnes critiques qu'a reçu le film et je ne le regrette pas.

Cette adaptation du roman de Robert Harris est particulièrement soignée et on sent que Polanski a de grands talents d'écriture. Il coût une intrigue qui plonge peu à peu le personnage, et par la même occasion le spectateur, dans la paranoïa. Le film raconte l'histoire d'un journaliste engagé par un éditeur pour écrire les mémoires d'un homme politique anglais. Mais ce "nègre" n'est pas le premier sur le projet : il doit remplacer un de ses collègues qui est mort dans des circonstances suspectes. Il va alors reprendre ces mémoires depuis le début en faisant connaissance avec cet homme et sa femme mais il va progressivement tomber sur des indices qui laisseraient présager qu'il est en danger ...

La tension du film monte progressivement et le réalisateur livre une mise en scène maitrisée accompagnée d'une musique qui participe grandement à l'atmosphère. De plus, le film ressemble presque à un huis-clos puisque le héros se retrouve dans la villa de cet homme politique qui se trouve sur une île au large du continent américain. L'isolation que vit le personnage est bien retranscrit à l'écran et on sent qu'il peut être piégé à tout moment.

Mais il faut surtout signaler l'excellente prestation d'Ewan McGregor dans le rôle principal. Cet acteur est capable du meilleur comme du pire et là, il nous fait part du meilleur en journaliste d'investigation qui se laisse embarquer dans une enquête qui le dépasse ! A ses côtés, Pierce Brosnan tient un rôle assez discret en homme politique sur le devant de la scène. Sa classe naturelle le rend parfaitement crédible dans ce rôle. Et c'est Olivia Williams qui apporte une véritable touche de mystère dans le rôle de sa femme. L'actrice se fait plutôt rare sur grand écran et ça fait plaisir de la revoir. D'autant plus qu'elle arrive parfaitement à rendre son personnage difficile à cerner ... Les seconds rôles de Tom Wilkinson, Timothy Hutton et même de Kim Cattrall sont également réussis.

Ce qui est fort, c'est que le réalisateur arrive à nous tenir en haleine pendant près de 2h alors qu'après coup, on se dit que l'intrigue était assez simple à deviner. Mais on se laisse porter par l'enquête du héros et on est manipulé tout comme lui. On n'a pas affaire à un personnage héroïque mais plutôt à quelqu'un qui se laisse entrainer par son besoin de découvrir la vérité. Et la vérité, on l'aura enfin lors d'une scène finale qui ne tombe pas dans l'explication longue et chiante. Et le dernier plan du film est d'une grande symbolique.

Au final, Roman Polanski nous livre un bon petit thriller politique maitrisé d'un bout à l'autre. Et ça m'a donné envie de découvrir un peu plus profondément sa filmographie car je n'ai pas encore vu certains de ses films qui sont considérés parmi ses meilleurs (Répulsion, Le locataire, Frantic). En tout cas, vu les conditions dans lesquelles a été réalisé ce film, on peut tirer son chapeau au réalisateur.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Scalp » Jeu 22 Avr 2010, 07:54

Frantic c'est loin d'être considéré dans ces meilleurs c'est même un des ces plus faible.
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Vida Loca (La) - 7,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Ven 23 Avr 2010, 20:24

LA VIDA LOCA
Christian Poveda - 2008
7,5/10

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Ça faisait un bout de temps que je voulais voir ce film et l'occasion s'est enfin présenté lors d'une semaine du cinéma espagnol qui s'est déroulé dans mon cinéma ... alors que le film est déjà sorti en DVD depuis un petit mois. C'était tout de même l'occasion de le découvrir sur grand écran. Le film avait fait le buzz au moment de sa sortie puisque le réalisateur s'est fait tuer lors d'un séjour au Salvador quelques semaines avant la sortie du film.

Christian Poveda nous livre un film coup de poing sur les gangs d'Amérique central et en particulier sur la rivalité entre 2 d'entre eux : la "Mara 18" et la "Mara Salvatrucha" dans la banlieue de San Salvador. Le réalisateur a suivi la vie de ces jeunes membres de gang de l'intérieur pendant un an en s'intégrant totalement à leur microcosme. Il arrive donc à nous livrer un film qui va au-delà du documentaire : c'est un véritable reportage de l'intérieur où les protagonistes vivent normalement comme si la caméra n'était pas là.

Le ton du film reste totalement neutre et on nous présente ces jeunes sans jamais connaitre le point de vue du réalisateur sur leurs actes. Il n'est pas là pour les juger mais pour témoigner de leur mode de vie. Et c'est en ça que le film est vraiment un choc. Le spectateur reçoit des images brutes et doit se faire son propre avis face à cette violence mais aussi ces conditions de vie difficiles.

Christian Poveda ne demande jamais à ses interlocuteurs de s'expliquer sur leurs agissements ou sur les éléments qui ont déclenchés cette guerre des gangs mais on se rend vite compte qu'ils ne le savent pas eux même. Ils sont dans un engrenage de violence où il s'agit juste de faire des représailles lorsque l'un des leurs est tué et inversement. Tout ce qui compte pour eux, c'est l'honneur de leur clan et cela est particulièrement bien retranscrit lors des scènes d'enterrements. Ils sont dans un cercle vicieux que le film met bien en évidence : il se termine sur une scène où un gamin passe un bizutage pour entrer dans le gang (il se fait tabasser) et aux vues de ce qu'on a pu voir auparavant, on sait qu'il va vers une mort certaine.

Le montage participe aussi à l'effet de choc qu'a le film. A plusieurs reprises, on a des passages où l'on suit l'un des personnages dans son quotidien puis on finit sur un fondu au noir et on entend des coups de feu. Puis l'image revient sur le corps sans vie du même protagoniste qui vient de se faire tuer par le gang adverse. Ce montage revient comme un gimmick au moins 3 ou 4 fois dans le film et montre bien la routine qu'ils vivent. La mort fait partie de leur quotidien et ils semblent accepter leur sort ...

On découvre également que la police n'est pas sans reproche dans ce système : elle n'agit que très rarement et quand ils arrêtent des membres de gang, ça n'est jamais pour bien longtemps vu que les prisons sont bondées. On voit qu'eux aussi fonctionnent par représailles lorsque l'un des leurs se fait tuer ... La justice est elle aussi dans une impasse : difficile d'aider ces jeunes délinquants qui ne veulent pas s'en sortir. Les plus chanceux sont envoyés de force dans des centres de redressement. Enfin, on suit un organisme qui essaye de réinsérer les jeunes par le travail mais là aussi, on s'aperçoit qu'il y a un problème puisque les responsables de cet organisme se font arrêter pour des meurtres qu'ils sont commis quelques années auparavant : quel bon exemple ! :lol:

Ce documentaire montre parfaitement la déchéance sociale dans laquelle vivent ces habitants des favelas. Quitte à avoir une vie de merde, autant intégrer un gang qui leur sert de famille de substitution. La délinquance, la drogue, la violence sont omniprésentes et on ne peut que constater que ça n'est pas prêt de changer. Chaque membre mort pour son gang est élevé au rang de martyr et les funérailles ont beau se faire devant des familles en larmes, ça ne change rien à cette volonté inébranlable de "continuer le combat". Et quand on voit tous ces enfants qui deviennent orphelins, on se dit que la relève ne risque pas de manquer ...

Au final, voici un excellent documentaire qui mérite vraiment d'être vu ! On en ressort traumatisé par tant de violence. Le film est à ranger aux côtés de La cité de Dieu sauf qu'ici, on n'a pas affaire à une fiction mais à des faits réels. Âmes sensibles s'abstenir.
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar Milkshake » Sam 24 Avr 2010, 17:28

White material on va l'éviter celui là :mrgreen: La vida Loca me faisait de l'oeil faut que je le vois ce documentaire
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Happiness - 8/10

Messagepar nicofromtheblock » Dim 25 Avr 2010, 19:15

HAPPINESS
Todd Solondz - 1998
8/10

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Après un premier film déjà très prometteur, Todd Solondz pousse le bouchon encore plus loin avec ce film sur les dessous de l'"American Way of Life". On peut vraiment dire que c'est avec ce film qu'il se crée son propre style : la comédie d'humour noir aux sujets politiquement incorrects.

Le film raconte la vie d'une famille en apparence sans problème mais qui va dévoiler progressivement le mal être de chacun de ses membres. Celle-ci est donc composée de 3 sœurs et de leurs parents. La mère prend des anti-dépresseurs tandis que le père va voir ailleurs pour essayer de reprendre goût à la vie. L'ainée des filles est mariée et a 2 enfants mais sous l'apparence de la petite famille parfaite se cache des non-dits. Son mari se découvre des tendances pédophiles alors que leur fils commence à se poser des questions sur la sexualité ... Mais la mère fait comme si tout allait bien. La cadette est à la recherche perpétuelle du grand amour et aimerait vivre de sa passion pour la musique. Malheureusement, elle ne fait qu'enchainer les désillusions ! Quant à la plus jeune, c'est une écrivain à succès qui vit dans la superficialité. Et son voisin de palier est un gros pervers qui passe des coups de téléphone anonymes en se masturbant. Tous ces personnages vont s'entrecroiser à la recherche d'un hypothétique bonheur.

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Todd Solondz nous livre des scènes bien glauques empreint d'un humour auquel on ne sait pas si l'on doit rire. C'est là qu'est le talent du réalisateur : il aborde des sujets tabou sans prendre de pincette et nous met mal à l'aise face à notre propre réaction. Par exemple, ces scènes de discussion sur la sexualité entre le père pédophile et son fils de 11 ans sont à la fois très marrantes et très malsaines. Il n'hésite pas à aborder des thèmes de façon provocante mais il a un réel talent d'écriture pour que ça passe parfaitement. Pédophilie, suicide, viol, obésité, perversité sont des sujets abordés de façon plus ou moins approfondie ...

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Le film est servi par un excellent casting. Philip Seymour Hoffman montre déjà toute l'étendue de son talent dans ce rôle de pervers qui se trouve juste être un homme mal dans sa peau qui a besoin d'affection. Jane Adams (habituée du cinéma indépendant) est vraiment charmante en fille un peu naïve qui collectionne les galères. Entre son ex qui se suicide, ses sœurs qui se moquent un peu d'elle et son boulot de merde en tant que prof remplaçante, on ne peut pas dire qu'elle ait la vie qu'elle semble espérer. Le rôle le plus difficile revient à Dylan Baker ... beaucoup auraient refusé ce rôle de père pédophile mais lui arrive à lui donner vie avec une grande crédibilité. La pédophilie n'est d'ailleurs pas vue comme une perversion mais plutôt comme une maladie contre laquelle le personnage essaye en vain de lutter. Quant à Lara Flynn Boyle, elle incarne le fantasme de la femme BCBG dans toute sa splendeur et on s'identifie facilement au voisin qui fantasme sur elle. Il faut noter également la présence dans des seconds rôles de Ben Gazzara dans le rôle du père de famille et de Jon Lovitz dans le rôle de l'ex assez pitoyable. :lol:

Il est clair que Todd Solondz est un très bon directeur d'acteurs et à la manière de Woody Allen, il a une mise en scène très "spectatrice" : il pose sa caméra et il filme ses scènes en plans-séquences avec les personnages dans le même cadre. C'est donc une mise en scène assez passive mais qui colle bien avec ce besoin de faire participer le spectateur comme témoin privilégié des évènements.

Au final, le réalisateur continue à explorer l'Amérique moyenne sur un ton sarcastique dévastateur. Happiness est une belle réussite que je vous conseille fortement de découvrir. :wink:
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Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour... - 3/10

Messagepar nicofromtheblock » Dim 25 Avr 2010, 23:28

Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour ...
Pascal Thomas - 2010
3/10

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Je ne vais pas trop m'attarder sur ce film ! Pascal Thomas nous a habitué à faire des films pour la ménagère de moins de 50 ans voir même au-delà avec ses 2 derniers films inspirés d'Agatha Christie. Mais jusqu'à maintenant, ça restait regardable. Là, c'est vraiment à la limite du supportable ...

En voulant réaliser une comédie romantique décalée, le réalisateur nous livre une succession de clichés tous plus gros les uns que les autres. Ça se veut drôle mais c'est juste pitoyable ! Même un teen movie bas de gamme à l'humour bien graveleux est plus drôle que ce film ... Il faudra expliquer à Pascal Thomas qu'il ne suffit pas de parodier grossièrement un genre pour faire une comédie décalée.

Côté interprétation, c'est Julien Doré qui s'en sort le mieux même s'il surjoue et qu'ils ont affublé à son personnage un accent du midi absolument pas crédible. Quant à Marina Hands, je ne la supporte toujours pas. Ça n'est même pas son jeu qui me dérange, c'est juste physique :? Enfin, je me demande ce que Guillaume Gallienne est venu faire dans ce film ! Pourquoi prend-on des grands comédiens de théâtre pour leur filer des rôles tout pourris au cinéma ? Son rôle de mari trompé est digne des pires vaudevilles à la française ...

Au final, l'affiche m'avait donné envie d'aller voir le film et c'est bien la seule chose de réussi sur ce film ! Pascal Thomas nous livre un film pour les nostalgiques du cinéma populaire français des années 70. Une chose est sûre : je ferai l'impasse sur son prochain film !
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Re: [nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

Messagepar nicofromtheblock » Mar 27 Avr 2010, 21:41

Vu le retard que j'ai pris dans mes critiques, je vais être obligé de passer en mode "critique express" ...
Sinon, je n'arriverai jamais à bout des 15 critiques que j'ai à faire.
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Gardiens de l'ordre - 6,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Mar 27 Avr 2010, 22:02

GARDIENS DE L'ORDRE
Nicolas Boukhrief - 2010
6,5/10

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Après un Convoyeur très réussi et un Cortex que je n'ai toujours pas vu, Nicolas Boukhrief revient avec un nouveau film policier. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il a opté pour un film très (trop ?) classique : aucune surprise dans ce scénario efficace mais cousu de fil blanc. On se laisse quand même embarquer par l'histoire mais on ressort du film avec une grosse impression de déjà vu ...

Le point fort du film est le casting. Donner le rôle principal à Fred Testot était un pari risqué mais il relève parfaitement le challenge. Il est tout à fait crédible dans ce rôle à contre-emploi. Il se construit un personnage ambigu dont on ne connait pas réellement le passé et qui semble pouvoir exploser à tout moment. A ses côtés, Cécile De France dégage toujours un grand charme naturel et on s'attache facilement à son personnage qui essaye de se faire sa place dans cet univers machiste. Dans le rôle du méchant, Julien Boisselier cabotine un peu et n'est pas toujours crédible en parrain de la drogue. Par contre, Jean-Michel Noirey est bien charismatique en homme de main. Ça manque quand même un peu de seconds rôles intéressants ...

Niveau mise en scène, Nicolas Boukhrief confirme qu'il maitrise son sujet mais il y a quelques baisses de rythme par moment. Et puis, j'ai trouvé que les duels par armes à feu étaient un peu répétitifs et niveau crédibilité, c'était limite : c'est toujours celui qui à son flingue à la ceinture qui tire le premier alors que l'autre a son flingue en main :?

Au final, ce film reste sympa à regarder malgré son scénario sans surprise. Je garde quand même une préférence pour Le convoyeur ou pour les films d'Olivier Marchal mais on a aussi vu bien pire dans le genre.
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Ajami - 7,5/10

Messagepar nicofromtheblock » Mar 27 Avr 2010, 23:24

AJAMI
Scandar Copti & Yaron Shani - 2009
7,5/10

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Ajami est un film israélien co-réalisé par Yaron Shani un juif israélien et Scandar Copti un chrétien palestinien. Rien ne semblait donc les prédestiner à travailler ensemble à part leur passion commune pour le cinéma et leur besoin humaniste d'aller au-delà de ce conflit. Malgré leurs différences socio-culturelles, ils sont parfaitement complémentaires pour nous livrer un film au regard neutre sur la conflit qui oppose leur peuple respectif.

A partir de faits divers, ils brossent le portrait du quartier d'Ajami dans la banlieue de Jaffa où se côtoient chaque jour musulmans, juifs et chrétiens. Ce quartier est l'endroit idéal pour présenter les tensions entre les différentes communautés. Les réalisateurs nous présentent des personnages qui ne sont ni bons ni mauvais, ce sont juste des gens qui essayent de vivre dans ce climat de violence. Amour, amitié, famille, religion, vengeance, mafia : le film brasse de nombreux thèmes afin de nous livrer un drame social dans lequel chacun ressort meurtri. On ne tombe heureusement jamais dans le pathos ou les clichés.

La narration éclatée et les destins de ces personnages qui s'entrecroisent m'ont beaucoup fait penser au Collision de Paul Haggis. On y retrouve ces mêmes tensions sociales et raciales. Côté mise en scène, ça n'est pas mal non plus, surtout quand on sait que c'est leur premier film. Les réalisateurs nous immergent dans l'action à l'aide de plan-séquences en steadycam. Et l'idée de nous raconter les évènements sous le point de vue du frère cadet qui aime raconter ses histoires sous forme de BD est fort bien exploitée. :D

Enfin, il faut souligner l'interprétation générale très réussie. La plupart des acteurs sont amateurs mais ça ne les empêche pas d'être parfaitement crédible dans leur rôle. Il faut dire qu'on a une belle galerie de personnages très bien écrits : le policier dont le frère a disparu, le jeune immigré clandestin qui veut aider sa mère malade, le jeune couple d'amoureux (lui musulman, elle chrétienne) qui doivent cacher leur histoire au père de la jeune fille, les trafiquants de drogue sans pitié, ... on peut dire que le duo s'est appliqué à brosser des portraits détaillés qui rendent ces personnages attachants.

Au final, on obtient un bien joli film qui ne prend jamais parti pour une communauté ou une autre mais qui fait part de l'absurdité de ce conflit. Un grand humanisme se dégage de ce film malgré la violence des images. Ajami est donc une bonne surprise qui mérite vraiment qu'on s'y attarde. :wink:
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