Les perturbations du trafic aérien se poursuivaient dimanche soir sur une grande partie du continent européen, à mesure que le nuage de cendres échappé du volcan islandais Eyjafjöll en éruption se déplaçait.
Près de
63.000 vols ont été annulés dans l'espace aérien européen depuis jeudi à cause du nuage, selon l'organisation européenne Eurocontrol.
Selon l'UE, la moitié des vols prévus lundi en Europe pourraient avoir lieu.
La principale association des compagnies aériennes européennes et celle des gestionnaires d'aéroports ont demandé une "réévaluation immédiate" des restrictions de vols imposées en Europe qu'elles jugent excessives.
Entretemps, le nuage de cendres a atteint la Turquie, où l'espace aérien a été fermé dans le nord du pays.
L’éruption du volcan-glacier Eyjafjallajokul (« le glacier des montagnes des îles ») pourrait se poursuivre encore des semaines, voire des mois, par intermittence, estimait dimanche Freysteinn Sigmundsson, volcanologue islandais retenu, faute d’avion, à l’Institut de physique du globe de Paris, où se tenait justement une réunion des observatoires volcanologiques de France. Mais ce spécialiste n’exclut pas,pour autant, « le pire scénario » : celui qui verrait cette éruption entraîner celle d’un « dangereux » volcan voisin, le Katla, qui a déjà explosé en 1918 et dont « l’activité serait alors 100 fois supérieure ».
Si l’activité du volcan se maintient à un rythme soutenu, on peut raisonnablement imaginer que l’intensité du jet de gaz et de particules continue au même débit. Toutefois, il n’entraînera de paralysie du trafic aérien sur l’Europe que si les vents nord-ouest persistent. Les premiers vols-tests réalisés par les compagnies néerlandaises et françaises semblent indiquer que la concentration des poussières est suffisamment faible au-dessus de l’Europe du Nord pour qu’on autorise les vols court-courriers. Lundi, des scientifiques allemands doivent effectuer un vol de mesure de concentration des poussières à différentes altitudes qui permettra probablement de trancher.
Quant à l’hypothèse de modifier l’altitude des couloirs de vol, par exemple d’autoriser à voler en dessous de six kilomètres, les responsables de l’aviation civile n’y sont pas favorables. La question essentielle est finalement de savoir si les avions pourraient atterrir et décoller plus rapidement qu’à l’habitude, afin de traverser rapidement et sans dommages la couche de cendres « flottant » à 6 000 mètres.