Major Dundee Sam Peckinpah - 1965
"Don't get yourself killed... That would inconvenience me. " Film prévu pour John Ford au départ et un film de convoi by Ford c'est chiant donc heureusement que c'est Peckinpah qui réalise et l'approche crépusculaire est bien là mais si c'est pas encore aussi aboutit que les chefs d'oeuvre à venir du réal.
Bon c'est bien mais avec Peckinpah m'attendais quand même a mieux, on y retrouve tout l'amour de Peckinpah pour les perso peu recommandable malheureusement ici c'est un peu édulcoré sur la fin, on dit merci les producteurs qui referont le montage à leur sauce ( ce qui donne lieu à des erreurs dans l'intro le narrateur du film annonce qu'il est le seul survivant alors que à la fin bein il est loin d'être seul ), d'ailleurs Heston a renoncé à son salaire en contrepartie que Peckinpah soit garder.
A la suite de ce film les problèmes avec les producteurs sont allez en s'empirant film après film, il a d'ailleurs été virer dès les premiers jours de tournage du Kid de Cincinnati ( remplacé par Jewison, enfin Peckinpah retrouvera quand même McQueen et lui donnera l'un de ces meilleurs rôles dans
Guet Apen ).
Le pitch c'est donc le majeur Dundee qui monte un régiment hétéroclite pour aller retrouver des gamins kidnappés par indiens et par la même occasion tuer le chef indien, mais rapidement les gamins sont retrouvé et donc la mission est en parti accompli mais Dundee veut quand même la peau de cet indien quitte à sacrifié tout ses hommes pour y arriver, l'intérêt majeur du film c'est qu'ici Dundee a sous ses ordres des indiens, des sudistes, des civils et des blacks ce qui pimente un peu tout ça.
Les tensions ne sont pas trop palpable ( et elles disparaissent complétement à la fin avec la scène du drapeau un peu abusé ) alors que l'on retrouve dans le même camps à la poursuite d'indiens sanguinaires : des nordistes, des sudistes, des noirs, des voleurs, un prêtre, des indiens.
Alors que pendant une heure niveau script c'est exemplaire ( la phase recrutement est excellente ) ça multiplie les péripéties de manière un peu bancale et on bouffe de l'ellipse un peu rude, ainsi la poursuite des indiens est mit en parenthèse pour être carrément expédie en 2 minutes à la fin par contre j'aime bien comment meurt le chef apache
"He look so small now".Les relations entre les personnages sont un peu light à part la rivalité Heston/Harris, le reste est pas traité, c'est dommage car vu le nombre de super acteur et de personnages potentiellement intéressant y avait tout pour faire un grand film, d'ailleurs voici des déclarations de Peckinpah au sujet du film :
Peckinpah (in "Cinéma 69", n°141) : "MAJOR DUNDEE est un film tellement massacré au montage que je suis surpris quand on me dit y trouver quelque chose de construit et de personnel (...) Vous connaissez le geste de Heston rendant son salaire pour que je puisse poursuivre le film à mon idée; mais c'est au montage que le producteur a agi, mutilant de vingt-cinq minutes un film qui durait initialement deux heures trois quarts. La séquence d'ouverture fut coupée, ainsi que la fin du film où tous devaient trouver la mort sans trouver Charriba. Le rôle de Warren Oates a été le plus sacrifié de la distribution; il ne subsiste pratiquement que sa mort; un combat au couteau entre Coburn et Mario Adorf, ainsi qu'un plan où un soldat voulant boire dans le fleuve recueille une eau rouge de sang ont également disparu (...) c'était très important pour la signification du film que Dundee ne rattrape pas Charriba, car je voulais montrer que cette quête était un but en elle-même, qu'il s'agissait d'une poursuite mythique sans fin. Je suis obsédé par les êtres dont l'action constitue une fin en soi. Teresa exprimait la morale en disant à Dundee : "Pour vous, major, la guerre durera toujours."Les scènes d'action bien que épique ( des centaines de cavaliers se foutent sur la gueule ) se révèle décevante ( y a même des faux raccord flagrant ) et un peu bordélique, au vue des ces séquences jamais on peut imaginer The Wild Bunch qui suivra ( par contre y a certaines idée qui seront reprise comme la fête dans le village mexicain, Peckinpah étant un amoureux du Mexique, des mexicaines et de la téquila ), ici ça parait vraiment sage ( pas de violence graphique, pas de sang ou presque, pas de recherche esthétique des gunfight : ça se contente de on fonce dans le tas et on film en champs contre champs ), le combat final contre les français on se demande comment ils peuvent s'en sortir, aucune stratégie tout le monde se tire dessus à bout portant et vu le nombre de français y avait aucune chance pour qu'ils s'en sortent, enfin ça permet d'avoir une magnifique scène avec la dernière de Harris chargeant tout seul ( et ça c'est du pur Peckinpah ).
Le film vaut surtout pour son casting 4 étoiles ( que des acteurs qui retravailleront avec Peckinpah par la suite ) : Charlon Heston impeccable en Major Dundee, soldat un peu raté ( il tombe bêtement dans une embuscade ), homme de principe qui ne tergiverse pas quand il doit prendre une décision radical ( fusillé un soldat c'est pas un problème pour lui ) et qui fera tout pour mener a bien sa mission et ainsi avoir les récompenses qu'il pense mériter ( par sa faute un village sera massacré et il s'en fout complétement ), quand il regarde ses hommes c'est soit avec hostilités soit avec condescendance ( le seul qui échappe à ce traitement c'est finalement Coburn ), j'aime bien aussi comment l'histoire d'amour est traité alors qu'on pense que Dundee est amoureux le voila qui couche avec la première mexicaine venue ( ce qui donne lieu à une petite scène qu'on a pas l'habitude de voir dans un Peckinpah ), l'obsession de Dundee est aussi pas assez retranscrit ( un truc à la Capitaine Achab ça l'aurait bien fait car là pendant un moment c'est carrément mit de coté et on en parle plus du tout ), Heston n'était pas un acteur au registre très diversifié mais ce genre de personnage il savait le faire à la perfection, James Coburn en éclaireur a qui y manque un bras ( génial une fois de plus ) est un perso bien sympa et on regrette de pas le voir un peu plus, Richard Harris ( dont l'un des derniers rôles est Marc Aurèle dans
Gladiator ) en ex nordiste ami de Dundee devenu sudiste est un excellent personnage, le plus noble du film et le plus intéressant d'ailleurs j'aime bien le basculement qu'il y a dans le film à savoir qu'on pensait que le héros était Dundee bein finalement c'est le personnage de Harris qui va s'affirmer et être la vrai figure héroique du film, Ben Johnson ( comme dans tout les westerns de l'époque quoi ) Warren Oates ( trop petit rôle ), JG jones, Slim Pickens, RG Amstrong enfin toute la clique de Bloody Sam et on a même un acteur récurrent du ciné italien des 70's en la personne de Mario Adorff, d'ailleurs dommage que certains perso soient autant mit de coté : Johnson il a 3 lignes de dialogues a tout cassé et Oates a peine plus ( son rôle été sacrifié par la prod ), et puis on a Senta Berger et son petit haut mouillé c'est très agréable à regarder.
C'est un western sympa, y a clairement d'excellente chose dedans mais clairement on passe a coté d'un grand film et c'est fort dommage.
6,75/10