[Frank Einstein] Mes critiques en 2010

[Frank Einstein]

Attention mon cher Zack_, après vérif, le film "A single man" est référencé à deux endroits :

- A single man
- Single man (A)

Merci qui ? Merci bibi

[zack_]

Merci Frank bibi c'est corrigé

[Alegas]

Apparences : 10/10



Totalement incompris et considéré comme un banal et décevant thriller surnaturel, "Apparences" deviendra sans mal dans quelques années, lorsque la critique aura enfin accepté que Robert Zemeckis est un grand réalisateur, un classique à l'instar des meilleures oeuvres d'Alfred Hitchcock.

Il n'est pas vain de désigner sous le terme de Chef-d'oeuvre ce film irréprochable techniquement et conçu avec une très grande intelligence scénaristique. Zemeckis ne se contente pas de continuer (copier disent les mauvaises langues qui n'ont rien voulu savoir) l'oeuvre du Maître du Suspense avec maestria mais il la prolonge littéralement en nous offrant en prime un véritable traité psychanalytique d'une justesse qui ne peut être le fruit du hasard.

Des clés simples et bien voyantes parsèment le scénario faussement simpliste et sont ainsi littéralement sous notre nez pour nous permettre de comprendre et partager l'aventure fantasmatique de Claire confrontée à son propre renoncement personnel au profit de son mari qu'elle admire. Le prix qu'elle paye de cette abnégation se traduit par la résurgence de ses démons internes sous la forme d'un spectre féminin très insistant, véritable double d'elle-même ayant d'ailleurs été de son vivant la maîtresse éphémère de son mari, qui va lui ouvrir les yeux sur ce qu'elle essaie de refouler sans succès.
La vraie menace sera alors pointée du doigt et lorsque les portes de la maison (qui appartient évidemment au beau-père mort) s'ouvriront d'elles-même viendra le moment de sa libération intérieure que plus rien ne pourra endiguer.

Une telle cohérence sous-jacente présente de la première image (fondu annonciateur entre le visage de la morte sous l'eau et celui de Claire dans sa baignoire) à la dernière (le visage de la morte apaisée, car enfin écoutée, apparaissant dans les ombres neigeuses du cimetière - rappelez-vous la dernière scène de "Psychose" et vous saurez de quoi nous parlons...) démontre que nous sommes en présence d'une oeuvre importante.

Mais outre cette subtile mise en images de la psyché féminine, Zemeckis a soigné sa réalisation dans chacune de ses dimensions : absolument toutes et tous les cadres, plans, mouvements, bruits, personnages, dialogues, silences, musiques... sont à leur place et forment un ensemble non seulement d'une grande classe mais démontrent qu'un film pensé, réfléchi et construit avec une telle cohésion peut mener le cinéma vers des sommets artistiques.
Bien sûr, il y aura toujours quelqu'un pour dire que puisqu'il n'a pas "capté" en quoi "Apparences" est une réussite incontestable, c'est un navet. Chacun voit midi à sa porte...

Zemeckis sera tout aussi inspiré sur son film "Seul au monde"... versant masculin d'un dyptique magistral.

[Max59]

C'est un tres beau film ce que j'aime bien sur ce forum (mais pas mon porte monnaie) c'est que des films que j'ai bien aimé et oublié (il y en a tellement) refont surface.

Je ne mettrais pas pour ma part 10 mais un bon 8

[Frank Einstein]

C'est si rare de trouver un spectateur qui dit apprécier ce film !

Le 10, selon moi, est amplement mérité car peu de films possèdent cette "presque totalité" : le fait que rien dans ses divers éléments n'est inutile.

Je l'ai revu encore récemment et je suis toujours autant bluffé par la maîtrise des plans et de l'association entre les sons, la musique et l'interprétation des acteurs.

Bref, ce n'est sans doute pas un grand film impérissable mais c'est un grand thriller qui rend admirablement honneur au genre et à son plus génial créateur : Hitchcock.

[Alegas]

"Elephant Man" : 10/10



Le diamant noir de l'extraordinaire filmographie du maestro Lynch.

Tout à la fois hommage magnifique au cinéma fantastique d'antan (se placant par son thème comme fils légitime des premiers "Frankenstein" de James Whale et du "Freaks" de Tod Browning) et déclaration d'amour à la puissance d'évocation du cinéma expérimental (dont il garde le meilleur sans s'encombrer de ce qui peut sembler, ailleurs, abscons et gratuit), son deuxième long métrage approfondit ce qui était en gestation dans "Eraserhead" (absurdement retitré en France "Labyrinth Man" lors de sa première édition vidéo !).

Adoptant une réalisation faussement académique (sublimée par le superbe noir et blanc contrasté de Freddie Francis et la bouleversante musique de John Morris), David Lynch démontre qu'il peut parfaitement répondre à des impératifs commerciaux pour livrer un grand film "classique" tout en maintenant ses préoccupations d'artiste contemporain doté d'un univers très personnel.
Car ce qui fait la majesté de ce film est bien la parfaite combinaison entre la superbe écriture d'un scénario bouleversant, qui évite constamment le mélodrame, et un traitement visuel et sonore envoûtant faisant la part belle aux obsessions formelles de Lynch.

Très loin de se résumer à une suite d'ingrédients identifiables et sensés offrir un met délicat à la recette éprouvée, "Elephant Man" appartient donc à la famille miraculeuse des films quasi-parfaits dont la réussite doit à l'association équilibrée d'une talentueuse équipe sous l'influence géniale d'un cinéaste qui sait ce qu'il veut.
Saluons donc le travail des comédiens (John Hurt et Anthony Hopkins en tête même si le reste de la distribution est idéal) et celui des techniciens dont a sû s'entourer Lynch (Freddie Francis à la photographie, John Morris à la musique et Christopher Tucker aux maquillages).

Il est d'autant plus dommage que Lynch, avec son très égotiste "INLAND EMPIRE", ait décidé de faire cavalier seul !

[Max59]

C'est si rare de trouver un spectateur qui dit apprécier ce film !

Le 10, selon moi, est amplement mérité car peu de films possèdent cette "presque totalité" : le fait que rien dans ses divers éléments n'est inutile.

Je l'ai revu encore récemment et je suis toujours autant bluffé par la maîtrise des plans et de l'association entre les sons, la musique et l'interprétation des acteurs.

Bref, ce n'est sans doute pas un grand film impérissable mais c'est un grand thriller qui rend admirablement honneur au genre et à son plus génial créateur : Hitchcock.

Non seulement j'ai apprécié mais tu m'as vraiment donné envi de le prendre, acheter sur pricemister a 0,90 donner !!!!

[zack_]

C'est un tres beau film ce que j'aime bien sur ce forum (mais pas mon porte monnaie) c'est que des films que j'ai bien aimé et oublié (il y en a tellement) refont surface.

Je ne mettrais pas pour ma part 10 mais un bon 8

Moi aussi je lui colle un beau 8 Je suis fan de Zemeckis et de son Roger Rabbit ou de son seul au monde Sa filmo me fait rever

Et belle critique aussi d'Elephant Man, le seul chef d'oeuvre de Lynch

[Kakemono]

J'ai un souvenir très pénible d'Apparences. Vu au ciné, et pas revu depuis, car très mauvais dans mes souvenirs. Ta critique me donne envie de lui redonner une chance.

[nicofromtheblock]

Même chose que Kakemono sauf que moi, je l'ai revu il y a 2 ans et même si je l'ai un peu plus apprécié, c'est loin d'être comparable aux chefs d'œuvre que sont les films d'Hitchcock.
C'est clair qu'il y a une vraie maitrise de la part du réalisateur mais le scénario est un peu bidon quand même ...

[Scalp]

Mouais c'est gentillet Apparences.

[Frank Einstein]

Même chose que Kakemono sauf que moi, je l'ai revu il y a 2 ans et même si je l'ai un peu plus apprécié, c'est loin d'être comparable aux chefs d'œuvre que sont les films d'Hitchcock.
C'est clair qu'il y a une vraie maitrise de la part du réalisateur mais le scénario est un peu bidon quand même ...

Ma foi, je peux comprendre que l'on passe à côté du scénario qui semble se contenter d'aligner les trucs et ficelles du thriller surnaturel. Mais ce qui le sublime c'est la mise en scène de Zemeckis, comme Hitchcock le faisait d'ailleurs (ses scénarii, hormis "Vertigo", n'étaient pas non plus exempts de facilités) et la cohérence avec l'évolution interne du personnage féminin, qui fait un véritable parcours analytique.
Et je le répète : il faut voir avec quelle maîtrise Zemeckis cadre et organise ses plans !

Deux exemples :
Il y a un sublime plan-séquence lorsque Claire sort de la salle de bain par une porte puis reviens par une autre, et en l'espace de quelques minutes, la baignoire vide s'est remplie. Jusque là, c'est une idée savoureuse (on imagine les techniciens affairés derrière les panneaux comme la séquence géniale dans "Sixième sens" lorsque tous les meubles de la cuisine se retrouvent ouverts sans que le gamin bouge de sa chaise !).
Mais vient ensuite, le moment où Claire se penche sur la baignoire... et sa bouche vient exactement se placer en reflet dans l'eau au-dessus de la bonde de la baignoire. Elle tire dessus et le tourbillon de l'eau est bien placé toujours exactement sur sa bouche dans le reflet. Or elle va commencer à libérer ses angoisses par la parole en allant parler à un psy !
Et vlan, le spectre fait sa première apparition... dans le reflet de la baignoire.

Je pourrais en parler pendant des heures, tant tout le film est fait de ce même tonneau : correspondances, échos et réponses entre événements et évolution interne du personnage qui se doit de "découvrir" la vraie nature de la menace qui met sa vie en danger... et qui n'est pas si surnaturelle que ça, contrairement aux apparences !

[zack_]

Tu m'as donné envie de le revoir

[Frank Einstein]

Légion : 5,5/10



Je m'attendais à un "Gabriel" bis, mais c'est une copie de "Terminator" et "Assaut", le talent en moins. Pas franchement passionnant... mais pas honteux.

[Frank Einstein]

L'immortel : 8/10



Pour peu que l'on accepte l'invraisemblance de voir Kad en Parrain, ce film fabriqué à l'américaine démontre le talent indéniable de cinéaste de Richard Berry. Marina Foïs est comme d'habitude excellente... et Jean Reno royal. Bref, un peu trop d'outrance mais un film vraiment passionnant.