Agora de Alejandro Amenabar
Amenabar touche à tout revient avec un film qui dépasse son statut de Péplum pour narrer la vie d'une ville au sein de son Agora ou se dispute une guerre de religion annonçant la fin du règne de l'empire romain associé à une liberté de pensée scientifique.
Agora recentre la multitude des enjeux en un trio amoureux permettant un récit fluide, émotionnel et universel néanmoins Amenabar sacrifie en grande partie la complexité de son sujet ainsi les religieux sont rapidement catalogué comme des fanatiques qui emportent les foules vers un radicalisme sans fin. Une thématique toujours d'actualité qui permet de mettre en avant le travail d'une philosophe au destin tragique : Hypatie.
A l'image d'une Rachel Weisz rayonnante d'intégrité envers son art, l'ensemble du casting s'impose naturellement dans un ensemble de rôles qui ont pourtant un temps minime à l'écran, cela se vérifie par le biais des prétendants d'Hypatie, son esclave Davus et le futur Préfet Romain Oreste qui en quelques scènes nous font ressentir l'évolution de leurs personnages pour délivrer un final poignant.
La dramaturgie du film fonctionne parfaitement portée par une reconstitution somptueusement permettant à son réalisateur de minimiser les arrières plans numérique et d'offrir au spectateur un véritable voyage au centre d'Alexandrie. La mise en scène soigné de bout en bout démontre une sobriété maitrisé et parsemé de quelques plans magnifiques. On pourra tout juste reprocher à Amenabar de sur-utilisé ses plongés venu de l'espace pour souligné son propos universel.
La violence des scènes de foule savamment orchestré mène à la destruction dans la fameuse bibliothèque d'Alexandrie, tout ce savoir accumulé perdu pour plusieurs siècles en attendant une renaissance intellectuelle, le film pousse la réflexion sur la nécessite d'une perpétuelle remise en question incarnée par les sciences en contradiction avec l'interprétation religieuse bornée empêchant toute évolution.
8.5/10