L'ÉTRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTONOn pourra reprocher au film sa facture très "oscarisable", son académisme léché, sa longueur, etc...mais ce serait franchement oublié que le film est très beau, très soigné, d'une finesse qui flirte avec l'excellence et le tout possède vraiment une étincelle de magie digne des plus grands contes.
Fincher était , avant ce film, le mec qui ose, le mec qui fait des trucs de dingues avec la caméra et les SFX. Un artiste qui prenait son pied très certainement à remanier des genres pour les emmener au sumumm de leur art. En plus de ça, Fincher à le mérite d'être éclectique tout en gardant une indéniable patte. On a eu du film mineur avec The game et Panic Room et du très grand avec Zodiac, Fight club et Seven mais le mec a touché au thriller violent et glauque, à l'enquête policière qui s'éternise et ne trouve pas de résolution, à la SF bien sombre , adulte, sauvage, au film quasi psychologique avec the game, au huit-cols avec Panic room, au film générationel et coup de poing avec son Fight club, et là, il arrive avec Button, le film académique ultra léché, sublime, sorte de conte contemporain mené avec retenue et élégance. Pas d'effets-gimmick avec la caméra dans tous les ens ici mais une caméra fluide, posée, qui épouse les décors avec justesse et véritable effort afin de pousser en avant l'effet "conte fantastique". Le fantastique y est très discret : c'est plus une âme qu'un code ou plusieurs utilisés. Le film se concentre vraiment surs ses personnages et malgré un jeu d'acteurs excellent pour un tel film, on reprochera justement cette retenue parfois trop forcée.
Le film ne parait pas vraiment raconter quelque chose d'original mais c'est avec une grande émotion qu'on parcours cette histoire fabuleuse finalement. La vie, la vieillesse, la jeunesse, la mort, les voyages, l'acceptation du passage du temps, des choix, des différentes directions que l'on prend tous même les proches, les amis, la famille...Le tout avec un passage des années formidablement exploité (on sent déjà l'intérêt qu'il eu à faire ça avec Zodiac) grâce à des petits détails comme la fusée. On voit vraiment le monde,les gens et les mentalités évoluer. D'une certaine manière le film porte en lui une parcelle d'esprit "road-movie" que l'on ne voit que très peu d'ailleurs mais révèle vraiment ce qu'un long voyage peut apporter. Benjamin Button est un être spirituel, philosophe, humain, pacifique..et le film l'est tout autant. Au final, Fincher réalise quand même un très bau film et prouve encore une fois on éclectisme et sa facilité à passer d'un genre très sombre à quelque chose de "grand", d'un classicisme d'une pureté rare (en tout cas ces dernières années). Je me suis vraiment délecte de la forme que je trouve magistrale niveau photographie et SFX discret mais très poussé : bluffant.
Certains plans du film sont de vrais tableaux. Bon sinon faut savoir que ça tenait très à coeur à Fincher de réaliser ce film. Seconde vision, seconde note. C'est net : c'est pas son film le plus mauvais en soi.
C'est juste que tous les fans s'attendaient à un truc de ouf et on été surpris, déçu de cette facture qu'ils ont jugés trop faite pour les Oscars. Je suis plus trop d'accord en fait parce que c'est pas comme Spielbeg qu ite fait Minority report ou War of the worlds ou que sais-je et te fais The terminal ensuite. Là c'est Button, c'est cadré, c'est pro, c'est beau, c'est touchant, c'est "grand". C'est cohérent avec le reste de sa filmo à Fincher et on peut pas dire que c'est un manche à la réalisation mais faut reconnaitre la linéarité du scénario + la redondance des événements+ l'aspect parfois trop "retenu" chez les acteurs ou le film qui n'atteint jamais ce que j'attendais : éblouissement : quand une forte scène t'emporte avec musique, jeu d'acteurs etc..Ici tout est bien trop calme, limite "tendu". Faut dire, la scène la plus rythmée c'est celle des destins croisés et quand on croit que Fincher va partir dans so ntrip et qu'on pourrait s'envoler avec lui il arrête tout alors que ça démarrait fort.
7.5/10.