Conan le Barbare John Milius - 1981
Moment je raconte ma vie, gamin vers 7-8 ans c'est le seul film que j'ai pas eu le droit de regarder en entier, quand il est passé à la télé j'ai du aller me coucher avant le passage avec la sorcière (et quand je le revois je me dis que j'ai quand même vu bien pire même à l'époque) et le lendemain à l'école tout le monde parlait du film mais peu de monde avait survécu à la scène de la sorcière.
Il y a très peu de film qu'on peut revoir encore et encore et y trouver un petit détail qu'on avait pas remarqué, Conan en fait parti, il fait parti de ces films qui passent l'épreuve du temps avec succès, il mérite son culte et ça tout les films peuvent pas en dire autant, pour prendre un exemple comparable un truc comme Jason et les argonautes, on se demande comment ça peut avoir un culte tant il y a rien dans ce film, non parce c'est pas des squelettes qui avance en slow motion qui fait que le film est trop génial, le film il est tout pété, bref ça c"était pour l'attaque gratuite sur un film, y en aura une autre à la fin. Conan c'est vraiment la première fois que la Fantasy (même si elle est ici très légère, en fait c'est juste un serpent l'élément fantasy) était rendu aussi bien au cinéma et quand on y pense à ce jour, déjà y a pas eu mieux et il y a eu très peu de bons films (seul le 13ème Guerrier s'approche de cette perfection). Conan c'est le Mad Max 2 du film Fantasy.
Adaptation libre des romans de Howard, le film reste finalement à ce jour une des meilleurs adaptations d'un livre et ce malgré le fait que ce soit clairement pas toujours fidèle.
La première demi heure est toujours aussi démente, l'attaque du village ça reste un putain de morceau transcendé par la musique génial d'un Basil Poledouris touché par la grâce, y livre ici un de ces scores inoubliable rentré dans le panthéon des meilleurs BO. Poledouris c'est le genre de mec qui pourrait te rendre épique une charge de nains à dos de cochons, c'est dire son niveau.
"Give me food, so I have strength when the wolves come. Let me die, not in hunger, but in combat!"
Conan c'est une philosophie où l'on vit et mort par le glaive "For no one - no one in this world can you trust. Not men, not women, not beasts. This you can trust." Ironiquement alors qu'il passe tout le film à vouloir récupérer l'épée de son père quand il la retrouve il la brise en 2 lors du combat, ce n'est pas l'épée qui fait l'homme mais bien l'inverse.
Le film enchaîne les péripéties a vitesse grand V dans les 50 premières minute on a une attaque de village de paisible cimmérien connaissant le secret de l'acier, l'arrivé des guerriers dans la forêt ça c'est du cinéma ( Gibson s'en ai souvenu pour son Apocalypto ), Conan esclave ( la scène de la roue est génial, bon on sait pas à quoi sert cette roue mais on s'en fout, l'ellipse temporel est ici une des meilleurs de l'histoire du cinéma et oue carrément ), Conan gladiateur, Conan vs une Sorcière, Conan vs un chameau, une scène de vol avec un fight contre un serpent géant, le rythme général est trépidant (ici pas de putain de randonnée avec des hobbits qui chouinent), et c'est vraiment riche thématiquement : critique de la religion ( y a même un prêtre lubrique ) avec bien entendu la symbolique de la crucifixion sauf que Conan c'est pas une lopette comme Jésus, la preuve y becte un vautour.
C'est aussi une belle histoire d'amour ( pas nian nian du tout ) on y croit et il y a là aussi des chouettes dialogues : "Kiss me. Let me breathe my last breath into your mouth.", une histoire d'amitié et c'est surtout une histoire de vengeance.
La scène d'infiltration ou les 3 guerriers se déplacent en mode furtif ( enfin furtif lourdaud pour les 2 gars ) est excellente et la scène d'action qui suit envoie du lourd, du Solide Snake avant l'heure mais une infiltration monté sur des choeurs de Poledouris c'est quelque chose de unique, qui a été jamais refait depuis. Une scène qui doit autant à son montage qu'à la zic.
Oliver Stone a écrit le script mais y ont pas gardé beaucoup de chose de son taf ( il avait écrit une fois de plus sous l'emprise de la blanche et du coup son script partait dans tout les sens avec des goblins par exemple )
La direction artistique est vraiment soigné, aujourdhui encore ça fait pas cheap et les FX en live reste pas trop mal ( la transformation en serpent et le combat contre le serpent notamment ).
Les meilleurs scène de dialogues du film sont 2 passages avec Subotai, le premier c'est quand il parle de leurs dieux ( ça fait un peu concours de bite ) et l'autre c'est après la mort de Valéria : "He is Conan, Cimmerian, he won't cry, so I cry for him."
Et j'adore la scène d'infiltration ou ils vont délivrer la princesse.
Le choix de Arnold reste un drôle de choix, il ne ressemble pas vraiment au Conan de Howard, bien sur il est massif mais il n'a pas l'agilité décrite ( le Stallone période Rambo 2 aurait fait un Conan convaincant ) mais bon il s'en sort très bien dans un rôle quasi muet et limite Momoa dans l'idée est plus convaincant mais au final Schwarzy c'est Conan et on s'y fait, même si clairement c'est pas un bon acteur, ici il est parfait finalement, c'est un barbare à l'état pur, y a pas de jeu. Il d'ailleurs rarement doublé dans ce film (c'est pas cette arnaque de film pourri qu'est True Lies)
Dans le reste du cast on retrouve Max von Sydow nickel comme toujours en vieux roi déchu dont le dernier souhait est de retrouver sa fille, mais aussi et surtout Sandahl Bergman magnifique en Valeria, un des meilleurs perso féminin qui soit, une Walkyrie au splendide passes d'armes, si on devait faire un top 3 des femmes fortes de l'histoire du cinéma, elle y serait, mais genre facile quoi, on parle pas de Wonder Woman ici.
Dommage que les 2 généraux soient aussi naze ( 2 potes à Schwarzy pistonné ), ils plombent un peu le film quand même, heureusement qu'ils parlent pas trop, quoique la scène ou l'autre avec son marteau explose un pilier et bien marrante avec la tête qui fait en regardant son marteau, mais bon heureusement Thulsa Doom c'est du bag guy pur premium incarné par un impeccable et charismatique James Earl Jones et il campe un méchant avec un aura incroyable, on sent la fascination autour de ce personnage, la voix, le physique, la prestance, James Earl Jones est le bad guy parfait.
La réalisation de Milius est efficace, y a pas d'autre mot, ça fait pas de chichi, c'est tellement mieux d'avoir des plans de 10 secondes ou on voit un perso frapper avec son épée plutôt que du surdécoupage cache misère, ça saigne bien dans l'ensemble alors oui y a pas beaucoup de décapitation mais vu le travail que ça demande ce genre de plan à l'époque je lui pardonne, et c'est vraiment du Frazetta en live, l'attaque final avec Conan et Subotai se préparant à recevoir les cavaliers comme il se doit ça tue !! influence made in Kurosawa pour ce final, bon du Kurosawa en mode badass, Milius oblige.
Le plan final de King Conan iconique en diable.
Un film au souffle épique indéniable ( ou alors faut être aveugle ), par Crom ça c'est pas du film de gonzesse, les petits garçons regardent LOTR, les hommes regardent Conan. Parait qu'il y a eu une suite et un remake, je suis pas au courant. La sueur, le sang, la passion, la colère, la violence, voilà Conan c'est tout ça à la fois.
"What daring! What outrageousness! What insolence! What arrogance!... I salute you."
10/10