Shock Corridor Samuel Fuller - 1963
Afin de me préparer à allez voir le nouveau Scorsese me suis décidé à mater le film de Fuller qui trainait sur mes étagères depuis un moment et comme souvent avec Fuller je suis pas déçu.
Bien entendu ça reste finalement très balisé, l'issue de film ne fait rapidement aucun doute, mais ça reste passionnant de bout en bout car c'est vraiment percutant, chaque scène "d'interrogatoire" est sacrément bien foutu ( la mieux c'est celle avec le scientifique avec Barrett qui n'arrive pas à parler ) et chaque scène aborde un problème de EU a cet époque : communisme via un sudiste qui a trahi son pays en Corée, racisme avec un black qui lynché par des racistes dans son université se prend désormais pour un membre du KKK et nucléaire avec un savant qui a dorénavant l'age mental d'un gosse de 6 ans.
Ca fait plaisir de voir un film dans un asile ou les matons ne sont pas tous des gros sadique prêt à sortir la matraque.
L'enquête en elle même est secondaire ( un journaliste se fait passer pour fou pour pouvoir découvrir le coupable d'un meurtre dans un asile afin de gagner le prix pullitzer ), ainsi la partie thriller est traité vaguement, de plus rien n'est fait pour qu'on devine qui est le tueur ( et le choix du coupable est rapidement limité ).
Fuller était un cinéaste engagé et ça se voit à l'écran, les EU en prenne plein la gueule et il compare son pays à un asile d'aliéné, l'asile étant ici un mini pays ou toutes peurs du pays sont représenté.
Le film est bourré de scènes qui marquent : la découverte de la rue la première fois puis lors du plan final, l'attaque des nymphos, la scène de pluie ou Barrett sain d'esprit d'esprit à son entré, sombre petit à petit entre dans la folie au contact de tout ces collègue zinzin et il y a bien entendu cette fin d'une noirceur total.
Y a quelques trucs qui m'ont chiffonné un peu : la gestion du temps notamment, a un moment on nous dit ça fait 6 semaines qu'il est dans l'asile alors qu'a l'écran on a l'impression que ça fait 2 jours.
L'acteur principal qui a un coté Bruce Campbell est vraiment bon et j'aime bien tout les passages avec sa voix intérieur ( au début c'est excellent, il est fier de lui, fier de se jouer de tout le monde puis plus le film avance plus sa voix est moins présente le summum est atteint quand on l'entend se demander de parler ), et son personnage évolue de façon cohérente, il devient pas fou en 2 secondes.
Le montage du film est vraiment moderne ( comme tout les films de Fuller quoi ) et ça se permet même quelques expérimentations ( bon par contre je suis pas super convaincu par les stock shot en couleur ), le N/B du film est vraiment magnifique.
Le film a été tourné en 10 jours, ce qui vu comment c'est abouti, est vraiment surprenant.
Fuller un réalisateur a découvrir pour tout cinéphile digne de ce nom.
8.5/10