Notre Dame de Paris Jean Delannoy 1956
"Ici il n'y a plus de roi, nous sommes trop près du ciel".
Esméralda belle comme la maîtresse d'un roi consume dans une tenue de feu une ombre de pierre, aimée par le pape des fous elle vénère Phébus luminaire indifférent au grand amour.
Louis XI incognito prend des cours d'alchimie dans les tours de Notre Dame pendant que Quasimodo commissionnaire pathétique offre le spectacle d'une chair dénudée
Pierre Gringoire poète lettré s'épuise à intellectualiser un troupeau endormi sur fond de mendicité itinérante.
La cour des miracles se révèle par quelques visages ravagés postés à chaque coin de ruelles alimentant un courant grossissant débouchant sur une mer monstrueuse de nécessiteux.
Cruel, ironique, blessant le moyen age par l'intermédiaire du bon peuple de Paris s'époumone dans des fêtes de rues et des passions interdites dans un sablier existentiel de 40 ans gangrèné par la misère et la question sous l'oeil indifférent d'un gigantesque vaisseau de pierre.
La sorcellerie alimente les gibets et les bûchers. La femme est satanique et cartomancienne. La dérive n'est protectrice que si elle ne s'exécute qu'en groupe. Les cœurs purs ne battent pas dans les bonnes poitrines, l'amour beauté cachée des laids carillonne entre ciel et terre.
Le rouge et le nain apportent une contribution faciale naturelle tourmentée à ces temps ou l'huile bouillante et les blocs de pierres sont les seules manifestations célestes.
Jean Delannoy fidèle au roman de Victor Hugo dorlote brutalement un moyen age sanguinaire en lui octroyant faute de vérification un réalisme implacable par de somptueux sacrifices saupoudrés de bonnes répliques désabusées servant de cartes de visites à un environnement torturé.
Dans un contexte ou la clémence des rois n'est rien sans la clairvoyante des juges chacun éradique la misère et l'épidémie en s'offrant une mort glorieuse par la rébellion ou les affres de la passion.
9/10
Le zéro bipolaire. Le néant infini et son absolu infini. Une forme pleine dans une valeur nulle.