[nicofromtheblock] Mes critiques en 2010

[Heatmann]

autant pour moi ! tfacon en bon fan de Rock pour le coup j'ai aussi envie de le voir ce Anvil ! ca feras bien en BR a ranger a coter de Shine a light

[nicofromtheblock]

BAD SANTA
Terry Zwigoff - 2003
7,5/10

Si vous aimez les films politiquement incorrects, vous allez être servis !
Il est clair que, malgré son thème de Noël, ce film n'ai pas à montrer aux enfants

Quand Terry Zwigoff (grand admirateur du dessinateur Robert Crumb) s'associe aux scénaristes Glenn Ficarra et John Requa pour nous livrer un film sur la magie de Noël, il ne faut pas s'attendre à un film "bon enfant" qui respecte l'esprit de Noël. Le réalisateur décide de nous raconter la vie d'un cambrioleur de bas étage qui profite des fêtes de Noël pour braquer les supermarchés en se faisant engager comme père-noël. De plus, il est accompagné d'un acolyte tout aussi barré que lui : un nain noir. D'entrée de jeu, on nous présente ce personnage totalement en opposition avec son rôle de père-noël : il n'aime pas les enfants, il est alcoolo, il fume, il insulte tout le monde, ... pourtant, on s'aperçoit qu'il n'a pas un mauvais, c'est juste un gros loser qui se complait dans cette existence sans but.

Dans le rôle principal, Billy Bob Thornton nous livre un de ses meilleurs rôles. Il est tout simplement hilarant dans ce personnage sans limite qui va jusqu'à baiser les clientes obèses dans les cabines d'essayage. A ses côtés, Tony Cox est également très bon dans le rôle de l'elfe du père-noël ... Cette scène où ils sont sur le point de se faire virer et qu'ils menacent le directeur de porter plainte pour racisme contre un noir de petite taille est géniale. Bret Kelly dans le rôle du gamin obèse et Lauren Graham dans le rôle de la beauté de service s'en sortent bien également. Seul Bernie Mac a tendance à surjouer un peu mais heureusement son rôle est assez secondaire.

Les scénaristes sont particulièrement doués et leur humour fait mouche à chaque fois. Voici un modèle de comédie satyrique qui n'hésite pas à se moquer de tout le monde : esprit de Noël, obèses, nains, vigiles, grand-mères, ... ils en prennent tous pour leur grade. Malgré tout, le film sait rendre ses personnages attachants quand il le faut et la relation entre Willie et le gamin finit par être touchante. Il a beau tout faire pour ne pas s'attacher aux gens qu'il côtoie, on sent que progressivement, il se fait un devoir de prendre ce garçon sous son aile. De même, il semble sous le charme de cette jeune femme qui a craqué sur lui malgré son allure peu attirante ... Mais on ne tombe pas non plus dans les bons sentiments et le personnage principal garde jusqu'à la fin son titre de "loser".

Voici donc une comédie particulièrement réussie qui arrive à nous faire rire de situations cocasses. Et Billy Bob Thornton est tellement bon qu'il porte le film sur ses épaules. A réserver à un public averti et adepte de l'humour noir

[Val]

Ce film est absolument génial.
Une bien belle critique.

[zack_]

Mouai ce film est vulgaire! Autant je m'en tape des vulgarités au cinéma autant là ca ne m'a pas fait rire, et pour faire croire que le film est drôle, le scénariste a du ajouté un "fuck" tous les 2 mots...

[nicofromtheblock]

REMEMBER THE DAZE
Jess Manafort - 2007
6/10

Voici un film indépendant américain toujours inédit en France qui trainait sur mon DD depuis un bon moment.
Dans l'impossibilité de trouver des sous-titres français, j'ai fini par le regarder en VO. Je ne vous cacherai pas que mon visionnage de ce film est dû principalement à la présence d'Amber Heard au casting.

The beautiful ordinary (rebaptisé Remember the daze) nous raconte donc la dernière journée de cours des élèves de dernière année d'un lycée et surtout de la soirée qui s'ensuit. C'est l'occasion de voir les couples se faire et se défaire, de voir ces jeunes ados flirter et faire la fête sans se soucier du lendemain (le passage à la fac et l'arrivée à l'âge adulte). Il y est question d'amour, d'amitié, d'avenir : tous les thèmes propres à cette période de l'existence sont rassemblés. Et qui dit "soirée entre ados", dit alcool et fumette ! On n'y échappe pas. Par contre, pour ce qui est du sexe, c'est assez gentil : on nous suggère mais on ne nous montre pas grand chose.

Le film est donc à ranger aux côtés de Dazed & confused mais tout le monde n'a pas le talent du réalisateur Richard Linklater. La réalisatrice Jess Manafort, âgée de 25 ans au moment du tournage nous livre donc un premier film honnête mais loin d'être aussi maitrisé que son modèle ... La structure des histoires qui s'entrecroisent est un peu trop superficielle et il y a trop de personnages pour qu'on ait vraiment le temps de s'attacher à chacun d'entre eux.

Le point fort du film est son casting de jeunes acteurs qui ont plus ou moins fait leurs preuves depuis : outre Amber Heard qu'on ne présente plus, on retrouve Alexa Vega (la gamine de Spy Kids qui tient également la vedette de Repo : The genetic opera), Melonie Diaz (Be kind rewnd), Leighton Meester (Gossip girl), John Robinson (Elephant), Lyndsy Fonseca (Desperate housewives), Aaron Himelstein et Michael Welch (tous les 2 à l'affiche de All the boys love Mandy Lane), Brie Larson (United states of Tara), ... Y'a rien à reprocher aux acteurs qui ont l'air de s'être bien entendu sur le tournage et qui dégagent une grande crédibilité dans leur jeu d'adolescents insouciants.

Au final, ce premier film se regarde sans déplaisir mais je vous conseillerai plutôt de voir Dazed & confused en priorité car il est beaucoup plus marquant dans son genre. A un moment, la réalisatrice avait été pressentie pour diriger le remake de Thelma & Louise pour lequel elle devait retrouver Amber Heard et Leighton Meester mais je ne sais pas ce qu'est devenu ce projet ...

La bande-annonce pour ceux que ça intéresse :

[Alegas]

HAROLD & MAUDE
Hal Ashby - 1971
6,5/10

Voici encore un film que j'ai pu découvrir sur grand écran grâce aux rééditions ciné. Et on peut dire que j'ai été un peu déçu tant j'avais entendu d'éloges sur ce film ... Ça reste plutôt sympa mais c'est loin d'être aussi mémorable que ce qu'on m'avait dit.

Le duo Bud Cort/Ruth Gordon fonctionne très bien et est plutôt attachant. En effet, le jeune acteur joue parfaitement l'adolescent tête-à-claques qui ne se sent pas à l'aise dans cet univers bourgeois et qui fait tout pour se faire remarquer. Et Ruth Gordon est excellente en vieille dame marginale qui essaye de profiter des choses de la vie autant qu'elle le peut ... "Carpe diem" est son mot d'ordre et elle va inculquer ce mode de vie au jeune homme. Par contre, j'ai été un peu perturbé par l'évolution de leurs rapports vers une relation amoureuse. Disons seulement que c'est quelque chose que j'ai trouvé peu concevable.

Côté narration, c'est assez indigeste. Le film passe brutalement des scènes avec Harold et Maude aux scènes entre Harold et sa mère ... il n'y a aucune transition et ça casse donc le fil conducteur du film. Ca ne gène pas à la compréhension du film mais c'est assez perturbant.

Le film est quand même bien marrant et les scènes de simulation de suicide qu'Harold ne cesse de faire à chaque fois que sa mère lui présente une nouvelle fille sont vraiment sympa. D'ailleurs, y'a une scène dans Les lois de l'attraction qui semble faire directement référence à ce film. Il se dégage une réelle fraicheur de cette relation improbable entre ces 2 personnages mais plus le film avance et plus cette relation devient étrange. Je n'ai d'ailleurs pas compris le sens de la fin du film :

Maude n'a rien de suicidaire et pourtant elle fait une overdose de médicaments à la fin ... Étrange geste même si elle se dit qu'elle a fait sa part du travail et qu'Harold doit maintenant voler de ses propres ailes.

Au final, le film est bien sympa et insuffle une énergie positive non négligeable mais je ne comprend pas ce qui lui vaut un tel statut ! A découvrir tout de même.

[Moviewar]

LEBANON
Samuel Maoz - 2009
6,5/10

"Je venais d'avoir 19 ans en mai 1982. C’était un mois avant la première guerre du Liban. La vie était belle. J'étais amoureux. Et puis, un jour, on m'a demandé de partir sur une base militaire et d'être le tireur du premier tank à traverser la frontière libanaise. Un tank envoyé seul, en reconnaissance, dans une ville ennemie qui avait déjà été bombardée par l'aviation israélienne. Nous étions quatre garçons de 20 ans. Nous n’étions pas des guerriers. Nous devions obéir aux ordres. Cela devait être une mission toute simple. Ce fut l’enfer. Je n'avais jamais tué quelqu'un avant cette terrible journée, durant laquelle je suis devenu une véritable machine meurtrière. Quelque chose est mort en moi là-bas. Sortir ce tank de ma tête m'a pris plus de 20 ans. C'est mon histoire que je raconte dans ce film …"

Avec ce film, le réalisateur revient sur un évènement qu'il a vécu et qui l'a marqué à vie. C'était un pari risqué de faire un film d'1h30 en huis clos dans un tank et même si ça passe plutôt bien dans l'ensemble, il y a quand même quelques longueurs. La mise en scène est forcément assez limitée : les gros plans sont nombreux (pour ne pas dire omniprésents) et la vision subjective par le viseur du canon est le seul lien avec l'extérieur. Du coup, ça semble un peu répétitif au bout d'un moment

Les acteurs s'en sortent tous très bien et ils arrivent parfaitement à retranscrire la peur et la claustrophobie d'une telle expérience. Les personnages sont d'ailleurs assez bien écrits et sont complémentaires : chacun à son rôle comme dans tout film de guerre mais ça n'est jamais caricatural. Par contre, la seule solution scénaristique pour éviter l'ennui était d'introduire des éléments perturbateurs de façon régulière afin de relancer le film ... malheureusement, ça fait perdre un peu de sa crédibilité tant on entre comme dans un moulin dans ce tank !

Le point fort du film est qu'on ressent vraiment le vécu du réalisateur dans sa façon d'aborder cette histoire. C'est un véritable travail de catharsis pour lui. En cela, le film pèche de la comparaison avec l'excellent Valse avec Bachir qui arrivait encore plus à mettre en image l'horreur de la guerre et les traumatismes qui en découlaient. Et pour ce qui est du huis clos, là aussi un autre film avait réussi à faire mieux sur ce thème : Beaufort de Joseph Cedar.

Au final, le réalisateur s'en sort quand même avec les honneurs sur un postulat pas toujours facile à gérer mais il reste trop classique dans son scénario pour vraiment marquer les esprits.

[Moviewar]

PLANÈTE 51
Jorge Blanco - 2009
5,5/10

Techniquement, le film est une réussite. Le petit studio "Ilion Animation" prouve qu'il est possible de rivaliser avec "Disney" et "Dreamworks" sur l'animation 3D et en cela, c'est déjà une grande révolution ! Les nouvelles techniques d'animation sont maintenant à la portée de tout le monde et n'importe quel studio peut nous livrer un film de qualité pour peu qu'ils aient des animateurs de talent.

Pour ce qui est de l'histoire, le film est sympa à regarder et il y a des passages bien marrants mais à trop vouloir faire de référence aux films du genre, le scénario manque sérieusement d'originalité. Parmi les films cités, on retrouve E.T, Alien, Star Wars, 2001, Le jour où la terre s'arrêta, ... De plus, le film prend le modèle de l'extraterrestre débarquant chez les humains et inverse simplement les rôles. Mais au lieu de découvrir un système de vie extraterrestre inédit, on nous les représente vivant exactement comme les humains ... Du coup, il n'y a aucune surprise et c'est dommage.

Pour un petit film indépendant des gros studio, ils avaient quand même réussi à avoir un joli casting "voix" (Dwayne Johnson, Jessica Biel, Seann William Scott, John Cleese). Malheureusement, je n'ai pu le voir qu'en VF donc je lui laisserai peut-être une seconde chance en DVD.

Au final, venant d'un petit studio, c'est un divertissement honnête mais il faut avouer que l'histoire n'a vraiment rien d'original et que le film s'oublie donc assez vite ... C'est parfait pour le jeune public mais pour un public adulte un peu plus exigeant, ils auraient pu prendre d'avantage de risques.

[Moviewar]

PADRE NUESTRO
Christopher Zalla - 2007
7/10

Quand un réalisateur argentin aborde le thème de l'immigration des sud-américains aux Etats-Unis, on obtient un petit film indépendant sans concession. Christopher Zalla prend d'ailleurs le risque de tourner tout son film en espagnol alors qu'il se déroule à Brooklyn. Mais cela ne choque pas tant la communauté sud-américaine semble présente à New York.

Au-delà du problème même de l'immigration (les persos arrivent aux Etats-Unis au bout d'un quart d'heure), le film parle avant tout du problème d'intégration. Là où Sin nombre s'attardait sur le voyage chaotique de ces immigrés, Padre nuestro s'intéresse à ce qu'il se passe après leur arrivée. Fraichement débarqués à Brooklyn, les 2 immigrés mexicains essayent de s'intégrer comme ils peuvent dans ce monde hostile.

De plus, le scénario est habilement écrit afin d'ajouter une dimenssion supplémentaire au film. En effet, l'un des 2 protagonistes doit retrouver son père qu'il n'a jamais connu et qui vit à Brooklyn mais son compagnon de voyage, après l'avoir mis en confiance, va lui voler son identité et se faire passer pour lui auprès du père. C'est donc l'occasion de traiter également de la paternité et de ces liens du sang (qui finallement n'existent pas). Il est d'ailleurs principalement question de ça dans le film : se trouver une famille de substitution. Juan est un jeune délinquant qui n'a jamais eu de père et qui trouve ici l'opportunité d'en avoir enfin un. Quant à Pedro, n'arrivant pas à trouver le sien, il reporte son affection sur Magda, une junkie un peu paumée mais qui connait bien le quartier. Même le père Diego, rétissant au départ, finit par se laisser aller dans cette relation père/fils basé sur le mensonge ...

Les 4 acteurs sont trés bons. Dans le rôle de Pedro, Jorge Adrian Espindola arrive à dégager une sorte de fragilité qui donne envie de le protéger du monde hostile dans lequel il vit. Armando Hernandez interprète un caïd en apparence solide mais qui en fait va se laisser aller à des sentiments insoupçonnables. Jesus Ochoa joue un vieux monsieur méfiant mais, lui aussi a des démons qu'il doit combattre et le fait d'avoir abandonné son fils à sa naissance le perturbe beaucoup ... Et enfin, Paola Mendoza joue trés bien le rôle de la junkie : elle n'a pas un mauvais fond mais il lui faut de l'argent pour se payer ses doses. On s'apperçoit quand même qu'elle va progressivement prendre Pedro sous son aile.

Niveau mise en scène, le réalisateur nous livre un film à fleur de peau. Il suit ses personnages caméra à l'épaule tout en maitrisant ses mouvements de caméra. Avec ses moyens limités, il arrive à nous livrer un film tout à fait honorable où le jeu des acteurs passe avant le reste. Quant à la photgraphie, elle est assez sobre mais elle met assez bien en valeur le côté crasseux de la rue ou de ces petits appartements délabrés où vivent ces immigrés aux moyens trés modestes.

Au final, on obtient un petit film vraiment réussi qui ne se limite pas à traiter de l'immigration comme ça a déjà été fait des dizaines de fois mais qui développe une véritable étude de caractère sur ses personnages.
Un joli film qui mérite d'être découvert

[Dunandan]

LOVELY BONES
Peter Jackson - 2009
8,5/10

A chacun de ses nouveaux films, Peter Jackson est attendu au tournant. King Kong avait déjà divisé la critique ... à juste raison. Cette fois-ci, il se fait carrément descendre en flèche par toutes les critiques ! Il y a des choses que je ne comprendrai jamais ! Je suis d'accord sur le fait que le film peut diviser comme c'était le cas sur le dernier film de Terry Gilliam, L'imaginarium du Dr. Parnassus que certains trouvaient génial alors que d'autres le trouvaient vain. Mais ici, une telle unanimité me laisse dans la perplexité.
Quoiqu'il en soit, j'ai adoré le film et je le revendique !

Sur le papier, cette adaptation du roman d'Alice Sebold semblait intéressante bien qu'un peu casse-gueule. Je ne pourrai pas comparer le film au matériau d'origine vu que je ne l'ai pas encore lu mais je peux dire que j'ai été totalement conquis par le film.

On reproche à Peter Jackson une représentation de "l'entre-deux mondes" trop tape à l'œil et trop chargé en CGI. J'ai trouvé au contraire que cette représentation était vraiment géniale : à la fois poétique et d'une grande logique. Chaque élément de cet univers est une répercussion des souvenirs de la jeune fille. De plus, j'ai trouvé les CGI bien plus réussis que sur King Kong ! Visuellement, je trouve que toute la partie de "l'entre-deux mondes" est totalement maitrisée et je me suis laissé porter par ces superbes images.

Côté scénario, le réalisateur retourne à ses premiers amours avec une histoire proche de celle de Créatures célestes (chef d'œuvre trop méconnu) : on y retrouve le thème de l'enfance et du besoin de se créer un monde imaginaire pour échapper à la réalité. Malgré ses 2h10 et son rythme assez lent, je n'ai trouvé aucune longueur au film et je suis resté envouté du début à la fin. Le seul reproche que je pourrais faire au scénario, c'est le sort réservé au tueur que j'ai trouvé un peu "too much" ... je suis curieux de voir comment c'est écrit dans le roman.

Ensuite, j'ai trouvé les interprétations très réussies. Saoirse Ronan nous avait déjà prouvé tout son potentiel avec Reviens-moi mais elle passe à l'étape supérieure en portant ce film sur ses frêles épaules ! A ses côtés, Mark Wahlberg confirme qu'il est capable du meilleur quand il est bien dirigé et nous émeut dans le rôle de ce père meurtri. Rachel Weisz est un peu sous-exploitée mais chacune de ses apparitions est particulièrement marquante. Et en même temps, on ne pouvait pas demander au réalisateur de la mettre plus à l'écran puisque c'est son rôle qui veut qu'elle soit absente ... à moins que son personnage soit d'avantage développé dans le roman ? Quand à la jeune Rose McIver qui joue la petite sœur de l'héroïne, je l'ai trouvé excellente également. Et son interprétation est d'autant plus remarquable quand on sait qu'elle jouait dans la série Power Rangers avant. Seule Susan Sarandon, même si très crédible en grand-mère alcoolo, m'a un peu déçu car j'ai trouvé que son rôle n'apportait rien au film ... Et enfin, Stanley Tucci signe l'un de ses meilleurs rôles en voisin meurtrier qui semble soumis à des pulsions incontrôlables. Il joue tout en retenue et il fait bien flipper !

Pour finir, je parlerai de la mise en scène toujours aussi nickel de Peter Jackson. Et rien que pour ça, je trouve qu'il ne mérite pas tant de méchancetés de la part des critiques. Je conçois que l'on puisse critiquer le fond mais la forme est irréprochable. Peter Jackson est un maitre du 7e art et il le prouve encore une fois. Et pour le prouver, il suffit de voir une seule scène : celle où la sœur de l'héroïne se rend chez son voisin. Cette scène est un modèle du genre et est maitrisée jusqu'à la perfection. Quant à la musique de Brian Eno, on pourra lui reprocher ses quelques envolées lyriques qui appuient le côté dramatique de certaines scènes mais, personnellement, j'ai beaucoup aimé.

Au final, je trouve que ce film est le meilleur du réalisateur depuis Créatures célestes. Je ne dis pas que la trilogie du Seigneur des anneaux est mauvaise (bien au contraire) mais j'ai été d'avantage touché par ce film que par ces derniers. Assurément l'un des meilleurs films de l'année 2010 pour moi.

[Milkshake]

Ouai bai Nico il serait temps d'arrêter de regarder des films pour gamines ça déteint sur ton jugement

[zack_]

Merci nico, des critiques qui m'interpellent - et deux films que j'attends

[Scalp]

Ouai bai Nico il serait temps d'arrêter de regarder des films pour gamines ça déteint sur ton jugement

[Moviewar]

I LOVE YOU PHILLIP MORRIS
Glenn Ficarra & John Requa - 2009
7/10

Les scénaristes de Bad Santa, Glenn Ficarra et John Requa passent à la réalisation avec ce film au ton plutôt décalé mais qui, en fin de compte, n'est qu'une grande histoire d'amour entre 2 hommes. Même si le film est un peu provocateur, on est quand même loin de la satyre qu'était Bad Santa.

Tout d'abord, le duo Jim Carrey/Ewan McGregor fonctionne trés bien et il sont tout à fait crédibles en couple gay. Ewan McGregor accentue un peu trop le côté éfféminé de son personnage mais il est complémentaire de Jim Carrey qui lui, joue parfaitement l'homo refoulé qui décide de faire son coming-out. Aucun surjeu de sa part, ce qui prouve une nouvelle fois qu'il a passé le stade des singeries et qu'il est capable d'interpréter des rôles sérieux tout en arrivant à nous faire rire ! Et dans un second rôle, Leslie Mann est toujours aussi charmante

L'humour du film est très réussi et on rigole à de nombreuses reprises. Rien que le début où l'on découvre la vie de famille de Steven Russell avec sa femme ultra-pratiquante vaut le détour. Et puis la vie du couple gay en prison donne droit à quelques scènes bien marrantes également. Et toute la séquence où le personnage trouve des magouilles pour s'évader de prison est vraiment géniale ! On peut dire que les réalisateurs sont très doués pour la comédie.

Niveau narration, le film est très rythmé et il n'y a quasiment aucun temps morts. En effet, il arrive tellement de rebondissements dans la vie du héros que le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer. Une sorte d'euphorie parcourt le film. Le seul petit problème est que je n'ai pas été ému par les passages romantiques où le couple s'avoue leurs sentiments. Je ne sais pas à quoi c'est dû mais ça reste un petit défaut compensé par tout le reste.

Au final, voici une comédie bien sympathique qui évite les caricatures du genre. Le film trouve un ton juste en associant la comédie, la romance et le drame ... ce qui résume assez bien les capacités de Jim Carrey en tant que comédien.

[Dunandan]

QU'EST-IL ARRIVE A BABY JANE ?
Robert Aldrich - 1962
7,5/10

Excellente surprise que ce film découvert au cinéma grâce à une ressortie en réédition
Je m'attendais à voir un drame familial mais le film va beaucoup plus loin que cela et aborde le thème des dangers de la célébrité et des effets néfastes qu'elle peut avoir.

En effet, le film raconte l'histoire de 2 sœurs : l'une est devenue une enfant star avant de tomber dans l'oubli alors que sa sœur ainée est devenue une grande actrice jusqu'à ce qu'un accident de voiture la cloue définitivement au lit ... Alors qu'aujourd'hui, on aurait un film avec plein de flash-backs qui reviendraient en images sur leur passé, le film de Robert Aldrich nous présente rapidement l'enfance et le début de vie d'adulte des 2 sœurs. Mais après 20 minutes de film, on les retrouve à la cinquantaine où Jane s'occupe de sa sœur Blanche qui ne peut pas se déplacer seule. Tous les éléments de leur passé vont alors nous être présentés à travers les discussions très subjectives des 2 sœurs. Ça sera à nous de nous imaginer ce qui a pu les amener au point où elles en sont.

Le réalisateur arrive parfaitement à mettre en place cette relation complexe entre Jane et Blanche. Blanche est dépendante de Jane mais celle-ci voue une jalousie malsaine à sa sœur. C'est alors qu'elle va péter un plomb et décider de séquestrer sa sœur dans sa chambre. Une fois l'engrenage mis en marche, elle ne pourra plus revenir en arrière et se laissera entrainer dans sa folie. Même l'apparition du jeune Edwin Flagg dans sa vie ne pourra pas changer les choses.

Bette Davis est géniale dans le rôle de Baby Jane, une femme traumatisée par sa renommée précoce et qui ne s'en est jamais remis. On sent bien l'évolution progressive de son personnage vers la folie jusqu'à cette dernière scène où elle danse sur la plage ... A ses côtés, Joan Crawford joue le rôle de sa grande sœur avec beaucoup de sobriété mais elle aussi, on sent qu'elle va progressivement évoluer vers la peur. Au début, elle essaye de résonner sa sœur mais elle s'aperçoit que rien n'y fera et finit par se résigner. Quant à Victor Buono, il a un rôle secondaire mais son personnage de trentenaire vivant toujours chez sa mère sur-protectrice est assez intéressant. Par moment, on se demande si il ne pourrait pas avoir une influence bénéfique sur Jane ...

Niveau mise en scène, Robert Aldrich maitrise totalement les effets de tension et arrive à mettre en place une évolution crescendo de la folie du personnage principal. La musique participe également bien à cette ambiance. En tout cas, le réalisateur semble très bien maitrisé le rythme de son film et y imprégner une atmosphère lourde. Je suis donc impatient de découvrir les thrillers qu'il a pu réaliser.

Au final, Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? est un film qui mélange drame familial et thriller. Il fait une étude intelligente des dangers de la célébrité sur une personne psychologiquement fragile ... car on se rend bien compte que Baby Jane n'a pas un fond méchant mais c'est le fait d'avoir grandi sans repère qui a entrainé cette descente en enfer sans possibilité de retour. Un classique du genre qui mérite vraiment d'être découvert