Le matte painting est un procédé cinématographique qui consiste à peindre un décor en y laissant des espaces vides, dans lesquels une ou plusieurs scènes filmées sont incorporées.
Ce système économique permet d'étendre à l'infini les arrières-plans sans avoir à construire des décors pharaoniques. Il a été largement utilisé dans les films de science-fiction (dont La Guerre des étoiles), car il permet de laisser libre cours à la créativité et à l'imaginaire.
Traditionnellement, on utilisait des peintures acryliques sur verre pour créer des tableaux de taille variable (de l'ordre de deux mètres carrés), vierges de pigments à certains emplacements. Une scène réelle (avec des éléments de décor en harmonie) était tournée à part, de façon à coincider avec l'espace laissé libre. Il existait trois techniques pour fusionner le tout :
* La projection avant : la scène filmée est projetée sur une plaque de verre semi-réfléchisante et l'ensemble est refilmé par une autre caméra.
* La rétro-projection : la scène filmée est projetée à l'arrière de la plaque de verre, visible par transparence, et l'ensemble est refilmé par une autre caméra.
* L'image latente : la scène est filmée avec un cache. Seul un segment test (environ 60 mètres de film) est développé et projeté sur la plaque où doit être réalisée la peinture. Les artistes voient ainsi exactement les contours du cache et peuvent réaliser leur tableau. Le reste du film n'est pas développé. Quand le matte painting est achevé, on réutilise la même pellicule pour filmer uniquement la peinture. Ainsi le film contient le mixage des deux scènes, directement sur le négatif et sans système de duplication, ce qui améliore sa qualité. C'est un procédé risqué, car la moindre erreur de manipulation endommage le négatif, mais il a été utilisé pour Le Retour du Jedi.
Le niveau de détail des peintures sur verre dépend de la durée de plan : à moins de quatre secondes l'œil ne s'attarde pas sur les détails, à dix cela devient critique. Une scène diurne demande plus de finesse de réalisation qu'un plan de nuit. De même, le centre de la peinture est plus travaillé que les bords, car l'œil s'y pose naturellement en premier. La qualité finale est garantie par un ajustement précis des contours, de l'éclairage, et par le fait qu'on porte son attention sur l'action (qui est réellement filmée), plus que sur le décor.
Les scènes incorporées dans des matte paintings peuvent elles-mêmes avoir déjà été travaillées et contenir des effets spéciaux. Ainsi, dans Le Retour du Jedi, une des dernières scènes montrant les Ewoks dansant dans les arbres autour de feux de joie fait appel à trois étapes différentes, car il n'était pas envisageable de faire danser les acteurs dans leurs costumes de fourrure devant un feu.
* Les acteurs jouant les Ewoks ont été filmés devant un écran bleu (blue-screen).
* Les feux ont été filmés à part et incorporés à la première prise.
* Un matte painting représentant la forêt a été gratté aux endroits appropriés pour incruster les scènes par rétro-projection.
De nos jours, les matte paintings sont réalisé informatiquement, le plus souvent par modélisation 3D, et deviennent de réels « décors numériques ». Il s'agit en fait d'une des nombreuses couches incorporées dans la composition numérique finale d'un effet spécial cinématographique.
Ce système économique permet d'étendre à l'infini les arrières-plans sans avoir à construire des décors pharaoniques. Il a été largement utilisé dans les films de science-fiction (dont La Guerre des étoiles), car il permet de laisser libre cours à la créativité et à l'imaginaire.
Traditionnellement, on utilisait des peintures acryliques sur verre pour créer des tableaux de taille variable (de l'ordre de deux mètres carrés), vierges de pigments à certains emplacements. Une scène réelle (avec des éléments de décor en harmonie) était tournée à part, de façon à coincider avec l'espace laissé libre. Il existait trois techniques pour fusionner le tout :
* La projection avant : la scène filmée est projetée sur une plaque de verre semi-réfléchisante et l'ensemble est refilmé par une autre caméra.
* La rétro-projection : la scène filmée est projetée à l'arrière de la plaque de verre, visible par transparence, et l'ensemble est refilmé par une autre caméra.
* L'image latente : la scène est filmée avec un cache. Seul un segment test (environ 60 mètres de film) est développé et projeté sur la plaque où doit être réalisée la peinture. Les artistes voient ainsi exactement les contours du cache et peuvent réaliser leur tableau. Le reste du film n'est pas développé. Quand le matte painting est achevé, on réutilise la même pellicule pour filmer uniquement la peinture. Ainsi le film contient le mixage des deux scènes, directement sur le négatif et sans système de duplication, ce qui améliore sa qualité. C'est un procédé risqué, car la moindre erreur de manipulation endommage le négatif, mais il a été utilisé pour Le Retour du Jedi.
Le niveau de détail des peintures sur verre dépend de la durée de plan : à moins de quatre secondes l'œil ne s'attarde pas sur les détails, à dix cela devient critique. Une scène diurne demande plus de finesse de réalisation qu'un plan de nuit. De même, le centre de la peinture est plus travaillé que les bords, car l'œil s'y pose naturellement en premier. La qualité finale est garantie par un ajustement précis des contours, de l'éclairage, et par le fait qu'on porte son attention sur l'action (qui est réellement filmée), plus que sur le décor.
Les scènes incorporées dans des matte paintings peuvent elles-mêmes avoir déjà été travaillées et contenir des effets spéciaux. Ainsi, dans Le Retour du Jedi, une des dernières scènes montrant les Ewoks dansant dans les arbres autour de feux de joie fait appel à trois étapes différentes, car il n'était pas envisageable de faire danser les acteurs dans leurs costumes de fourrure devant un feu.
* Les acteurs jouant les Ewoks ont été filmés devant un écran bleu (blue-screen).
* Les feux ont été filmés à part et incorporés à la première prise.
* Un matte painting représentant la forêt a été gratté aux endroits appropriés pour incruster les scènes par rétro-projection.
De nos jours, les matte paintings sont réalisé informatiquement, le plus souvent par modélisation 3D, et deviennent de réels « décors numériques ». Il s'agit en fait d'une des nombreuses couches incorporées dans la composition numérique finale d'un effet spécial cinématographique.