Il Etait Une Fois En Chine Tsui Hark - 1991
Lorsque Tsui Hark décide de se lancer dans le retour du Wong Fei Hung, il sort d'un gros bide (justifié) avec Jet Li : The Master, et le film en costume n'est plus à la mode, les Wu Xu Pian et Kung Fu Pian ont laissés place aux Hero Movie de John Woo, depuis l'arrêt de la shaw brother le genre est délaissé, c'est donc dans un pari risqué que se lance Tsui Hark, il décide en plus d'adapter les aventures Wong Fei Hung figure emblématique chinoise au même titre que peut l'être un Robin des bois. L'homme était un docteur spécialiste en acupuncture, maître en arts martiaux, et chef d'une milice, le personnage avait déjà connu près de 80 films et pendant 20 ans le personnage a été incarné par Kwan Tak Hing dans un style très vieillot ( les films sont difficilement regardable maintenant ), outre Jet Li ici, le personnage a été incarné par Jackie Chan dans le dantestque Drunken Master 2, et suite à une brouille entre Jet Li et Tsui Hark, Jet Li quittera la franchise OUATIC et ira joué Wong Fei Hung chez ce gros opportuniste pas très talentueux qu'est Wong Jing.
Hark met donc en scène le héros de son enfance et pour se démarquer il opte pour un acteur qui s'éloigne alors complètement de l'image qu'on avait du personnage à l'époque. Jet Li est alors considéré comme un drôle de choix, son style aérien ne correspond pas vraiment au style de Wong Fei Hung (un style beaucoup plus épuré et austère) mais il se révèle parfait pour le rôle et livre une prestation impressionnante : charismatique, gentil mais ferme, son jeu sobre fait ici des merveilles, il trouve ici son meilleur rôle ( mais sa meilleur interprétation reste celle de Warlords où il montre une palette de jeu plus impressionnante ).
Le duo Hark/Jet Li doit mettre l'eau à la bouche a toute personne normalement constitué et le duo livre ici tout simplement la référence du film d'art martiaux, en fait Tsui Hark dans sa filmo on a le meilleur film d'art martiaux all time, le meilleur Wu Xia Pian, le meilleur film d'action et une des plus belles histoires d'amour, le mec est tout simplement un génie. Le film est à la fois très stylisé et très classique ( sisi c'est possible ), personne n'a réussit à surpasser Tsui Hark dans la manière de filmer des combats, ilreste le shifu alliant virtuosité, inventivité, sens du cadre et placement de caméra, y a aucune faille dans sa réalisation, par exemple l'utilisation des décors c'est un truc qu'on voit souvent à HK notamment avec Jackie Chan mais Hark pousse ici le concept à une virtuosité extrême et le climax final reste à ce jour dans le top 3 des meilleurs combats jamais mis en scène.
Le film porte bien son nom et ne se trouve pas écraser par la symbolique qu'il entraîne car bon Il était une Fois en, ça pose direct dans les traces de Léone, des traces qui pourraient faire peur mais pas Tsui Hark. Son film est riche : kung-fu, comédie à base de quiproquo, romance, historique ( colonisation de la chine qui "donne" Hong Kong au Anglais et Macao au Portugal ), politique, rivalité, orient/occident, et ambiance font qu'il dépasse même son statut de Kung Fu Pian, l'alchimie fonctionne a merveille et le film s'impose comme un grand film d'aventure prenant part dans un contexte historique passionnant aux multiples péripéties, un vrai film épique, alors historiquement c'est plus que romancé mais ça con s'en fout on regarde pas un biopic documenté. C'est forcément patriotique mais ca a l'intelligence de ne jamais être nationaliste, Hark confronte 2 mondes qui ont du mal à cohabiter tout simplement.
La reconstitution historique du Foshan de la fin du 19° siecle est vraiment réussit ( surtout que le budget ne devait pas être énorme ), les petites rues sont bondés de monde et c'est remplit de détails, et la photo donne un vrai cachet au film.
L'opposition culturelle occident/orient prend une part importante dans le film, Wong Fei-Hung est l'incarnation de la défense de la culture chinoise et l'opposition à l'envahisseur occidental mais contrairement au vieux maître ( qui lui recherche seulement la reconnaissance et le respect ) contre lequel il se battra, il réussit à vivre dans cette nouvelle Chine, plusieurs fois Fei-Hung tente de se faire aux moeurs européennes et américaines ( vestimentaire, alimentaire et moderne avec notamment les passages avec l'appareil photo ), pour finalement revenir à ses racines mais jamais à la différence d'un Hero le film ne sombre dans un nationalisme de bas étage, car jamais Hark ne surdramadise son film ( même si bien entendu tout les gweilos ou presque sont des gros méchants et bien entendu Hark se dresse contre l'occidentalisation excessive que subissait son pays, mais a t'il tort ? ) et surtout les méchants ne sont pas occidentaux, plusieurs bad guy sont donc des chinois.
Le film ne s'attarde pas que sur Wong Fei Hung, autour de lui gravite toute une galerie de personnages que Tsui Hark prend le temps de développer (attention, minute raciste, ça peut donc dérouter un néophyte car oui tout les asiatiques se ressemblent).
Du coté des acteurs à part Jet Li ( doublé sur quelques scènes de combat par l'excellent Hung Yan Yan, futur Pied Bot de la série ) qui incarne donc Wong Fei Heung à la perfection, on retrouve Yuen Biao qui niveau fight est pas trop mit en avant mais qui assure toujours ( d'ailleurs Hark a coupé la moitié de ses scènes ce qui explique que Biao n'ait pas voulu jouer dans la suite, c'est dommage car son personnage est vraiment un des plus intéressant du film ), Yen Shi-Kwan est excellent en maitre qui veut le respect et qui sera prêt à tout pour ça (son passé dans le kung fu pian, légitime dans la seconde son personnage), c'est un personnage vraiment intéressant, une sorte de héros qui aurait mal tourné à cause des evènements, c'est loin d'être un méchant unilatéral, Rosamund Kwan est ici pas trop mal ( elle se révèle plus soulante dans les autres opus ), Jackie Cheung en disciple simplet, bègue et aux dents très avancées et Kent Cheng sont là pour la partie comique, bien entendu les acteurs anglais sont tous à la ramasse et on a toujours l'impression qu'on a pris les premiers gars passant devant le tournage.
Niveau combat c'est du lourd, du très lourd même, mais Tsui Hark prend son temps pour nous les montrer, le premier arrive après 30 minutes donc ne pas décrocher dés le début, le film prend le temps de présenter ces personnages et son contexte, la seconde vision est nettement plus agréable, et ensuite ça s'enchaine régulièrement et ça va crescendo dans le spectaculaire, le combat avec le parapluie, le combat nocturne sous la pluie ( magnifique celui là ) pour se terminer avec un climax hallucinant de maitrise sur des échelles ( la scène est devenu culte et en plus elle a une double lecture avec l'instabilité du décors qui reflète les choix à prendre des personnages ), Hark film la vitesse et l'agilité de Jet Li a merveille, jamais l'acteur n'a été aussi bien mit en valeur, le choix des cadres et des plans est toujours judicieux, jamais on se dit tient ça aurait été mieux comme ça non ici c'est la perfection et ça confirme le statut de cinéaste visionnaire que Tsui Hark a gagné. Les combats ne sont pas réaliste, à l'économie de mouvement, Hark préfère une approche comics book avec des enchaînements souvent surréalistes et des éléments de décors déchainés.
D'autres scènes sont tout simplement magnifiques visuellement et montrent que Hark sait être poétique: le scène avec Tante Yee et les ombres chinoises notamment (une scène forte en symbolique de 2 persos qui se cherchent mais se trouveront jamais), le générique début et sa musique cultissime.
Le score de James Wong est inoubliable et le thème de Fei Hung est toujours aussi agréable à entendre.
OUATIC c'est tout simplement un grand film aussi bien sur le fond que sur la forme, une sublime fresque historique, romanesque, politique et bien entendu c'est aussi un monument de l'action, Hark réinventa un genre. Bon après tu peux toujours te branler devant un Mad Max Fury Road ou un Avengers mais là je peux rien faire pour toi (ouais c'est une attaque complétement gratos).
10/10[/center]