L’enfer du dimanche de Oliver Stone Un film sur le football américain se met forcément une partie du public à dos sur notre vieux continent ou c sport reste marginal. Cependant quand on voit que c’est Oliver Stone qui le réalise soudain le film prend une toute autre dimension.
Car Oliver Stone c’est Platoon (1987), Wall Street (1988), JFK (1992), Tueurs nés (1994), Alexandre (2005) … c’est l’occasion de voir du grand spectacle et le football américain est aussi du grand spectacle.
Certes ici les balles ne fusent pas comme dans Platoon ou Tueurs Nés mais il filme le football américain comme un combat, un engagement de chaque instant ou l’on peut même frôler la mort.
Nous voyons ici toute la dureté du football américain ou la violence, mais aussi la solidarité sont le coeur de ce sport. La caméra d’Oliver Stone sublime tout ça avec des caméras au coeur de l’action. On a l’impression d’être au milieu du huddle prêt a en découdre alors que l’on est sagement calé au fond de notre fauteuil.
La réussite de ce film est de réussir à nous immerger dans les matchs on ne les regarde pas comme on verrait une retransmission de la NFL mais on on est aux coté des joueurs. Ce sentiment d’immersion fait que même sans connaitre les règles on reste vraiment dans le film. Les joueurs sont de vrais guerriers et sont prêts à jouer au détriment de leur santé et de leur vie. Ils sont montrés comme étant des gladiateurs comme le montre le film Ben-Hur avec Charlton Heston que regarde l’entraineur, Tony D’Amato, dans sa maison.
Mais l’enfer du dimanche ce n’est pas que les matchs de football, il nous montre également l’envers du décor et tous ses excès. Aucun sujet n’est laissé de côté et certains sont même sous exploités. Ainsi, on parle salaire, dopage, violence, prostitution, excès des joueurs en dehors du terrain. Pour cela Oliver Stone s’est entouré d’un casting colossal en plaçant toutes ces têtes d’affiche à un rôle clef du film.
Ainsi Al Pacino est l’entraineur des Sharks, Cameron Diaz est Christina Pagniacci est la présidente du club, Dennis Quaid joue un quaterback blessé, Jamie Foxx est un jeune plein d’avenir et James Woods est un docteur à la déontologie plus que douteuse.
L’enfer du dimanche marque la troisième collaboration entre Oliver Stone et James Woods après Salvador en 1986) et Nixon en 1995.
Tous ces acteurs en plus d’attirer le spectateur jouent très bien leur rôle en donnant un vrai plus au film.
Cependant, j’aurais aimé qu’Oliver Stone aille plus loin sur les dérives du foot US. Bien sûr de nombreux sujets sont évoqués, mais on ne rentre pas assez dans le détail. En approfondissent les errements du football américain Oliver Stone aurait, certes, fait un film moins spectaculaire et démonstratif, mais il aurait gagner en richesse et en profondeur en montrant réellement le vrai visage de ce sport.
L’enfer du dimanche est un mix de trois scénarios différents. Il est inspiré du livre « Monday Night » écrit par un ancien joueur professionnel, Jamie Williams et deux autres scripts «On Any Sunday» de Chicagoan John Logan et «Playing Hurt» de Richard Donner et Lauren Schuller Donne.
Le film est de plus porté par une musique particulièrement « punchy » mettant parfaitement en valeurs les phases de jeux avec, parmi tant d’autres, des musiques de Godsmack, DMX, Kid Rock, Moby …
L’enfer du dimanche n’est donc pas le chef-d’oeuvre d’Oliver Stone mais c’est un film spectaculaire qui à l’avantage de décrier les points noirs du foot US.
Avis Blu-Ray :L’édition française de ce Blu-Ray donne une image plutôt moyenne manquant de définition même si le film va fêter ses 10 ans. Warner aurait tout de même pu travailler un peu plus pour mettre le film au niveau du support.
Coté son c’est également une petit déception sur la piste Dolby Digital 5.1 qui manque d’ampleur avec des surround un peu oublié dans certaines scènes.
Du coté des bonus on retrouve 6 minutes supplémentaires du film, des commentaires d’Oliver Stone et de Jamie Foxx, un documentaire sur le making of du film…
Titre : L’enfer du dimanche
Date de sortie cinéma : 12 avril 2000
Réalisé par Oliver Stone
Avec Al Pacino, Cameron Diaz, Dennis Quaid …
Titre original : Any Given Sunday
Long-métrage américain.
Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h25 min
Synopsis (allociné) : « C’est la descente aux enfers pour les Miami Sharks, une équipe de football américain qui subit une série de revers. Pour se maintenir à son poste, l’entraîneur qui commence à être serieusement contesté fait jouer un débutant talentueux. A travers cette fresque sur les enjeux du football americain, le réalisateur dresse un bilan des névroses de l’Amérique. »