AGORA Voici notre monde : rond, de forme pure, immense, et nous, ne sommes que fourmis. Nous ne sommes rien dans cet immensité et pourtant, nous faisons de simples croyances des choses essentielles, importantes alors que ce n'est que du vent. Tout démarre par de bons sentiments, la "religion" à la base, c'est une bonne chose mais voilà qu'elle se glisse entre les doigts des hommes et se logent au creux de la main d'hommes aisément influençable. Autour de nous, il n'y a que du concret : l'eau, la terre, des choses que l'on voit et que l'on touche mais aussi parfois des choses impalpables comme l'air, le Soleil, les astres..Mais tout cela forme notre monde, l'univers, la Vie or nous préféreront nous réfugier dans des choses immatérielles, spirituelles, tenant plus de l'imagination que du savoir que l'on pourrait développer pour comprendre notre monde.
De plus, les croyances amènent irrévocablement à se battre, à vouloir imposer "son" "Dieu" comme si lui-même était inamainé, tel un vase que l'ont pourrait s'en emparer et le garder comme un trésor. L'homme, face à l'inconnu a deux réactions : la curiosité que peut s'emparer de lui et le mener à se poser des questions et la peur qui peut au contraire l'enfermer dans des convictions religieuses et par-là même le perturber. Les religieux se confondent dans la lecture d'un livre plutot que dans le raisonnement logique et avéré d'un scientifique... L'homme a peur de n'être "rien" dans tout cet espace. L'homme veut un "centre" veut une réponse.
C'est face à cela que nous sommes dans le film : Le christianisme qui s'impose masse dans la mythologie, les Païens boutés or de leur propre terre.Une femme forte, libre, calme , douce et passionnée par l'astronomie tient tête face à ce terrible complexe d'infériorité. Elle se dresse même face à son père, ne comprenant pas comment une religion peut à ce point aveugler et rendre un homme aussi mauvais : meurtres, pièges, batailles... Tout ceci pour n'imposer qu'une croyance. La cohabitation n'est donc pas possible? Au sein des cours d'astronomie d'Hypatie règne toutefois un semblant de calme, de discussion intéressante et ce malgré les différences : chrétiens, païens, athé.. E n réalité les sciences passionnent et brisent toutes barrières. Mais la religion s'immisce et se développe comme un cancer...Le jeune esclave (qui tient d'ailleurs selon moi le meilleur rôle du film par sa richesse émotioenlele et sa profondeur, ses démons,paradoxes) perdu, toujours considéré comme ce qu'il est, va vite tomber dans les bras de'un disciple de Jésus...sans pour autant oublier son amour caché pour la femme. On le sait habité par une souffrance, une incertitude, le doute.
La femme attire bien des hommes et l'un d'eux, guerrier volontaire et étudiant assidu, se voit refuser cet amour. Clairement , avec humiliation mais il ne se défera pas d'elle pour autant. Il la défendra et défendra les siens jusqu'au bout. Jusqu'à ce que les Chrétiens prennent la bibliothèque et saccage tout, et que, 15 ans plus tard il soit finalement assis sur le trône, devenu lui aussi chrétien, non par pure croyance, mais par obligation. Il respectaera toujours le travail d'Hypathie mais s'y intéressera de moins en moins trouvant le tout inutile. L'esclave lui, toujours avec les Chrétiens "extrémistes" est rongé par le remord et ses sentiments pour Hypathie. Le problème actuel ce sont les Juifs. Après un premier échec cuisant de pacifisme, le tout recommence...les mêmes erreurs reitérées...Au nom de Dieu, qui n'est soit disant qu'amour et miséricorde mais personne ne pardonne finalement à perosnne. Tout le monde ne pense qu'à son propre salut. Une croyance pratiquée par peur de l'inconnu justement, peur de la mort, de l'après, une croyance défendue par pure opportunisme et égoïsme. Jets de pierres, meurtres, totu cela est inéluctable..Ce n'est pas une femme qui découvre peu à peu des éléments importants d'astronomie qui arrêtera ça. Elle n'a pas de croyances et est donc considérée comme impie alors que la science est sa voie. Elle ne veut pas de mari ni de vie "normale" parce qu'elle ne se sentirait pas libre de se mouvoir, de penser, de dévoiler ses pensées, et surtout de contiuer ses recherches. Elle y pense à un moment mais le tout est vite oublié par une trouvaille, une étincelle, une idée, qui l'a renvoie directement dans ses parchemins...
Sa mort est donc attendue. "une sorcière, une impie brulons-là"..Non. C'est de manière plus sale qu'elle partira. Mise à nue et attendant que ses bourreaux aient ramassés assez de pierres pour la lapider, son ancien esclave à l'amour latent se collera à elle, et l'étouffera afin de lui épargner la souffrance. Lui revoit les moments qu'il a passé avec elle, en intimité purement amical, et la musique nous emporte avec elle...La dernière vision d'Hypathie est une ellipse...
Le film est sincèrement un des meilleurs péplum jamais vu et pour plusieurs raisons :
Les musiques encrés dans le genre mais tout en retenue sans partir comme les grands compos bien connus dans des orchestrations immenses. Ici il y a bien la voix féminine lancinante à la Gladiator, mais tout est très intimiste.
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Il y aussi un raccourci scénaristique intéressant : l'ellipse (
) conetnue dans un plan qui pourrait passer pour la fin : après une scène on voit un plan, de la planète (enfin une partie) et des textes défiles façon "fin" quoi et on se rapproche on se rapproche on arrive presque dans un bâtiment de al ville donc et le fil reprend ou comment faire passer 15 ans ici.
Les décors ne sont pas utilisés afin de faire du grandiose, du film blockbbuster a 200 millions etc..Tout est sobre, clair, sans tomber dans la facilité de la beauté visuelle de certains SFX. Quelques plans aériennes de la vielle, quelques plans de grues en plongées directe sur le sol avec tous ces habitants courant vers l'autre pour le tuer, ou courant , s'activant tel une fourmi car nous ne sommes rien de plus. Ces idées de plans sont bien trouvés et efficaces tout comme les plans spatiaux avec les étoiles et la Terre. Ces plans nous font parfois parvenir de très loin les sons de la vie de ces hommes qui s'activent : L'espace nous contemple, et nous ne représentons que des pécadilles... Nous nous tuons, nous insultons, et pourquoi? Pour des choses ô combien futiles. La vie est ici, maintenant, et malgré le temps, nous n'évoluons pas dans notre comportement. Tout se réitère d'une façon ou d'une autre. Le coup de la bibliothèque, dans l'Histoire, ça sera arrivé deux fois quand même...Hypathie aura trouvé sa paix avec les astres et non avec le siens.
Le film est parfois un peu trop lourd en dialogue et peut-être que le personnage principal est assez fantasmé je ne sais pas. Je trouve aussi que les deux meilleurs rôles du film sont les deux prétendants à Hypathie qui,quant à elle, joué par Rachel Weiz, ne trouve pas vraiment "sa" scène poignante à part la toute fin peut-être et son rôle ne m'a pas marqué tant que ça : finalement elle ne fait rien dans le film. C'est juste une pure innocente qui en arrive à se faire tuer pour son tempérament plus que pour ses découvertes.
La science et la religion...Deux castes qui ne comprendront sans doute jamais. D'ailleurs je trouve le film manichéen dans le sens où ça défonce la religion à fond mais la science non alors qu'il y a eu le même genre d'horreurs en rapport avec cette dernière justement. Le film aurait mérité d'appuyé cela.
8.5/10.